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Hollande: quand la France perd son sens de la gravité

Publié le 23 octobre 2013 par Juan
Que vouliez-vous dire sur François Hollande, ce mercredi 23 octobre 2013 ?
Au cinéma, sort un incroyable film d'un immigré mexicain, Alfonso Cuaron. Sandra Bulloch y joue une astronaute en pleine catastrophe là-haut, très haut, autour de la Terre. Le film s'appelle "Gravity", la gravité, ce qui manque à certains ici-bas.
Depuis samedi, et sa funeste déclaration de 5 minutes devant une caméra élyséenne, François Hollande a tout pris, tout repris, tout entendu. La polémique Léonarda a permis à tous et à chacun de s'indigner dans toutes les directions envisageables, pour le plus grand plaisir d'un Front national en embuscade. On ressasse, répète et refait le match à l'accès de ces dernières heures. La France médiatique s'arrête, glose, et s'égare.
Manuel Valls conserve son statut marginal, et désormais haï, chez une frange de la gauche. Ce "coupable idéal" incarne une détestation qui fait oublier à certains que cette politique, quoique d'apparence chaotique, est celle d'un gouvernement.
Les écologistes profitent à plein du débat à gauche pour multiplier les ... attaques. Le sénateur Jean-Vincent Placé, président des écologistes au Sénat, a ainsi apporté son soutien aux lycéens qui manifestent leur soutien à la jeune Léonarda ou contre les expulsions en général.
On pourrait suggérer à François Hollande de faire comme Jacques Chirac en 1997, dissoudre une Assemblée récalcitrante.
Ce serait renvoyer ces députés, tous les députés, devant leurs électeurs: la gauche de la gauche persuadée de convaincre; les élus écologistes qui prennent tant de liberté avec la solidarité gouvernementale; ces députés labellisés UDI convaincus que la France est au centre. Une dissolution de l'Assemblée permettre de jauger les forces en présence, de sourire aux alliances locales PCF/PS, aux déchirements UDI/UMP, aux pactes non-dits UMPFN.
Sans changement de scrutin, nulle surprise à en attendre sauf une très certaine victoire de l'UMP, une victoire par défaut, par désertion électorale à gauche. Bref, une autre déroute, avancée sur le calendrier. A 16 ans d'intervalle, d'aucuns la qualifierait de malédiction corrézienne.
Pour l'heure, les députés râlent mais les lois passent. La réforme des retraite fut adoptée de justesse. Le volet "recettes" du projet de loi de finances pour 2014 a été adopté plus largement. 316 pour, 249 contre. En fait, les difficultés commencent à peine. La loi de finances 2014 compte peu d'impôts supplémentaires. L'essentiel des efforts budgétaires l'an prochain sont des économies, 15 milliards d'euros nous promet-on.

Parmi les opposants à ce budget, on compte l'écologiste démissionnaire Noël Mamère (deux autres écologistes se sont abstenus), 13 élus du Front de Gauche (deux n'étaient pas là), les 7 non-inscrits (dont Marion Maréchal-Le Pen, Gilles Collard, Jacques Bompard, Gilles Bourdouleix, Nicolas Dupont-Aignan et Jean Lassalle), les 30 députés de l'UDI , et 198 UMP (sur 199).
Mardi, Jean-Marc Ayrault est allé se faire applaudir par les députés PS. Il appréhendait la rencontre, il en sortit rassuré: "J'ai la chance d'avoir l'appui et la solidarité de l'immense majorité des parlementaires socialistes, c'est particulièrement utile et réconfortant pour réussir la remise en marche du pays." 
Ayrault était donc soulagé. Il a promis une meilleure concertation avec son propre groupe parlementaire, davantage de "coproduction".
Ce mercredi, il y avait plus grave. Une France s'étonnait de l'espionnage américain, quelques 70 millions de communications électroniques françaises ont été "captées" par la NSA. Le quotidien Le Monde en a fait sa une lundi soir, puis encore mardi soir.
C'était un scandale mondial, une cause qui aurait pu mobiliser et choquer.
 A suivre...


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