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Le Laos, une escale dans le passé

Publié le 06 mai 2008 par Jyfargeat
A la faveur de 2 jours fériés plutôt bien placés, nous avons passé, Nuch et moi, 5 jours au Laos, le "petit frère" de la Thaïlande.
D'abord, resituons un peu...
Le Laos:
Le Laos est situé au Nord-Est de la Thaïlande. Sans accès direct à la mer, il est coincé entre la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam, la Birmanie et la Chine.
C'est un petit pays, à l'origine intégré au royaume du Siam, puis rattaché à l'Indochine coloniale française (qui cherchait à créer un "tampon" entre la Thaïlande et le Vietnam) et qui est devenu république populaire démocratique (i.e. communiste) en 1973.
A cette époque, la piste "Ho Chi Minh" qui alimente l'effort de guerre des Vietcong passe par le Laos, et les américains déverseront sur le Nord du pays pas moins de 1,9 millions de tonnes de bombes (par comparaison, l'ensemble des bombardements des deux camps de la deuxième guerre mondiale représenterait 2,2 millions de tonnes...).
Aujourd'hui encore, cette région du Laos reste un immense champ de mines, près de 3 personnes meurent chaque jour en marchant sur l'une des mines déposées par les fameuses "bombes à fragmentation".
Cet apparté historique est très important pour comprendre le Laos d'aujourd'hui: sans fleuve ou mer praticable (le Mékong est peu navigable), et empêtré dans la "logique" communiste, le Laos est resté bloqué dans les années 50. Très peu de routes, pas de chemin de fer, une industrie inexistante et une agriculture loin d'être révolutionnée...
C'est cependant ce qui fait tout le charme de ce pays. Le coté désuet et la nonchalance constante des Laotiens. Venir au Laos, c'est l'occasion de se plonger dans la campagne sud asiatique en évitant les hordes de touristes.
Culturellement, le Laos est très proche de la Thaïlande. L'alphabet tout comme la langue ne comportent que des différences mineures qui permettent aux deux peuples de communiquer sans trop de problème. La présence de Nuch nous a permis de passer du temps à discuter avec les gens que nous rencontrions en route.
L'architecture, la musique et la nourriture sont aussi très difficilement différenciables de la culture Thaï, plus particulièrement de la région "Isaan"...
Cependant, une particularité historique rend la visite assez amusante pour les Français. Malgré le statut d'autonomie en 1946 et le passage au communisme en 73, l'empreinte française est encore très visible.
Voilà quelques exemples:
  • Les rues et batiments officiels sont tous indiqués en Laotien et en Français
  • Une des seules "spécialités" culinaires qui ne se trouve qu'au Laos (et pas en Thailande ou au Vietnam) est le... "sandwich-baguette". De la vraie baguette qui croustille, avec, au choix: du paté, ou alors jambon fromage (le seul fromage avec du goût que j'ai mangé depuis un bout de temps...)... voire même de la vraie Vache Qui Rit!!!
  • Le café, produit local, est bon (ceux qui voyangent comprendront que c'est rare et précieux, et ne peut être que le résultat de l'influence bénéfique de la France... haha!)
  • A Vientiane, on trouve dans certains bars du Pastis ET du Ricard... au choix.
  • Et pour couronner le tout, on a croisé une 2CV...
En résumé, le Laos est une sorte de retour dans le temps, un pays où l'on croise encore des enfants qui s'amusent avec un cerceau et un baton, où les écoliers vont au champ les jours de relâche et une autoroute a deux voies et du bitume.
N'y voyez pas de nostalgie de ma part, mais plutôt l'intérêt de découvrir une ambiance propre à une époque que je n'ai pas connue.
Vientiane:
Après preques 9 heures de Bus de nuit (et environ 72 tentatives de positionnement "sommeil" infructueuses), nous arrivons à la frontière entre la Thaïlande et le Laos. A cet endroit, le Mékong sert de frontière.
La capitale n'est qu'à deux pas de là, et nous arrivons vite au centre. Qui est d'ailleurs proche, très proche de la périphérie... Vientiane est une captiale minuscule comparées aux tentaculaires mégapoles des pays voisins... Elle compte seulement 200 000 habitants, et il est très facile de la parcourir à pied.
Après avoir déposé nos bagages dans une "guesthouse" sympathique, nous partons explorer la ville en compagnie de Scott, un américain vivant en Thaïlande, venu pour renouveler son visa mais coincé sur place par les jours fériés.
Vientiane, c'est une petite sous-préfecture de province. Quelques "grands axes" un peu déserts, un centre-ville d'environ 500m de long et une ambiance relaxante (je vous préviens, ce mot reviendra souvent).
Outre quelques très beaux temples, la capitale s'ennorgueillit d'un monument assez original: la version laotienne de notre Arc de Triomphe. Délibérément inspiré de "l'original" (c.f. photos), avec la touche locale qui le rend inimitable, le monument trône fièrement au milieu de l'avenue principale de Vientiane.
Un peu fatigués par notre voyage de nuit, nous terminons les visites assez tôt et, après un délicieux poisson grillé au bord du fleuve, nous allons récuperer les heures de sommeil manquante, car le lendemain, nous partons pour Vang Vieng.
Vang Vieng:
Situé à mi-chemin sur le "grand axe routier" entre Vientiane et Luang Prabang (une des principales villes du Laos), Vang Vieng n'est qu'à 200km de la capitale, et pourtant, il faut environ 4 heures au bus pour atteindre la petite ville.
A l'origine simple escale avant Luang Prabang, c'est devenu une (petite) destination touristque. La ville ne paye pas de mine, elle doit difficilement dépasser le millier d'habitants (ce qui au Laos, s'avère être pas si mal). Mais les environs sont splendides: rizières, jungle, collines abruptes et rivières tranquilles.
Finalement, l'étape transitoire deviendra la destination principale du voyage, Luang Prabang paraissant bien trop loin tout d'un coup, et la douce nonchalance des lieux n'incite pas vraiment à se lancer dans des heures supplémentaires de bus.
Nous allons donc passer 3 jours sur place à profiter du climat plus doux et des activités très "nature" qui s'offrent à nous: vélo dans les rizières, ballade dans la jungle, exploration de grottes et petite bière au bord du fleuve.
Je ne saurai que conseiller aux visiteurs de la Thaïlande de faire un détour par le Laos. Encore assez épargné par le tourisme, le pays a un caractère authentique vraiment charmant.
Et les habitants, même s'ils ne roulent pas sur l'or, savent communiquer leur joie de vivre et leur esprit détendu.
Les 9 heures de bus dans l'autre sens ont paru longues, très longues.. Mais cette fois-ci, je n'ai pas essayé de dormir. Un bon livre et quelques épisodes de "Desperate Housewives" (vive le iPod!) ont fait passer la pilule sans trop de mal.
Les photos sont ici: flickr

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