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Les bonnes affaires de Marine Le Pen

Publié le 23 octobre 2013 par Juan
 Marine Le Pen serait la Jeanne d'Arc qui nettoierait les écuries d'Augias. La réalité est bien différente.

On connait l'entreprise familiale "Le Pen". L'ancêtre Jean-Marie s'est chargé de faire fructifier un fond de commerce basé sur la juste utilisation des fonds publics récoltés de ses victoires électorales. On oublierait un peu vite que le premier vrai job de Marine Le Pen fut d'être directrice juridique... du Front National. La même "salaria" son compagnon Louis Alliot, vice-président du parti, sur ses indemnités de député européen. Elle ne nia même pas les faits, préférant récuser tout concubinage avec Louis Alliot.
Plus c'est gros...
Avec Marine Le Pen, la démarche a pris une autre ampleur.
Lundi, le site Mediapart lâchait une autre révélation: le micro-parti de Marine Le Pen fait travailler l'entreprise d'un associé, pro-Assad et ancien Gudard, pour quelques millions d'euros par an. Sans doute croyez-vous que la dite présidente ne s'occupait que du Front national ? Non, elle s'est créé, à l'instar d'une flopée d'ex-sarkozystes notoires, son parti personnel. Une coquille juridique qui permet de recevoir des dons défiscalisés ou, en l'occurrence, de facturer des prestations.
Comme Papa. Car Jean-Marie procédait de même. 
Il n'y a pas de petits profits. La chose avait été expliquée par Sylvain Lapoix, pour Owni, en 2011.
Sans rire ni surprise, Marine Le Pen a dénommé son parti "Jeanne". En 2012, relate Mediapart, Jeanne a reçu... 9 millions d'euros de recettes et ... 150 euros de cotisations. Rien que ça. Mieux encore, cette société "Jeanne" a pu contracter avec RIWAL, la société de Frédéric Chatillon, un grand gaillard un peu musclé, ancien responsable du Gud. Le mandataire financier de Jeanne s'appelle Steeve Briois, secrétaire général du FN et suppléant de Marine Le Pen aux législatives à Hénin-Beaumont. La présidente est toujours Florence Lagarde, ancienne du Gud, tout comme le trésorier de l'associaton, Olivier Duguet. Ce dernier est par ailleurs actionnaire ... de RIWAL.
Mediapart a sourcé quelques recettes improbables de ce micro-parti: "Jeanne" facture des "kits de campagne officielle" aux candidats du Front. Pourtant, d'après les comptes de la société, l'opération (1,8 million d'euros) est à peine rentable. Du pur dévouement électoral ! On imagine que d'autres intermédiaires "amont" y trouvent leur compte: "Celui qui semble surtout réaliser une bonne affaire, c'est le grossiste qui fournit les « kits » au micro-parti. (...) Il s’agit de RIWAL, propriété de Frédéric Chatillon, ancien chef emblématique du GUD et nationaliste révolutionnaire, privé de poste officiel au FN mais conseiller de l'ombre de Marine Le Pen, dont il organise les tournées en Italie avec ses réseaux néo-fascistes."
La seconde activité de "Jeanne" est de "prêter de l'argent aux candidats FN avec des taux relativement hauts, afin d'emmagasiner des intérêts". Mieux, ces intérêts sont ensuite partiellement remboursés par l'Etat, en tant que dépenses électorales.
Pire, explique Mediapart, l'un des deux commissaires aux comptes qui certifia les comptes de "Jeanne" n'était autre ... qu'un ancien candidat frontiste.
Le FN aurait changé.
Oui, il s'est professionnalisé.
Mercredi 23 octobre, le Canard Enchaîné ajoute une pierre à l'édifice: la Commission des Comptes de campagne a refusé de rembourser environ 700.000 euros de frais à la candidate Marine Le Pen: "Proche du peuple et toujours les mains propres, Marine Le Pen s'est tout de même pris une volée de la part du Conseil constitutionnel lors de l'examen de ses comptes de campagne". En cause, des frais de bouche particulièrement chics et choc.
Là encore, Marine Le Pen use, ou tente d'user, du remboursement public.




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