Entretien avec Stefan Quiles, Directeur Général de Muy Mucho

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Stefan Quiles, directeur général de Muy Mucho, une chaîne de boutiques et de franchises qui ne sait pas laissé menacer par la récession économique, au contraire il a su trouver l’offre que les consommateurs cherchent. Aujourd’hui, l’objectif de Muy Mucho est l’internationalisation et la France est sa première cible.

Pouvez-vous présenter Muy Mucho et nous expliquer votre intérêt pour la France ? Est-ce que la marque va continuer à porter le même nom ?

Muy Mucho est une chaîne de boutiques propres et de franchises qui offrent un large éventail d’articles pour la décoration et l’aménagement de la maison, des accessoires, des idées de cadeaux, etc. Il s’agit de produits qui ont une importante relation qualité-prix. Les magasins Muy Mucho proposent des atmosphères détendues et agréables. L’offre est infinie et variée et elle change toutes les semaines. L’enseigne propose des idées de déco ou de cadeaux, en devenant une source d’inspiration pour ses consommateurs.

Le marché français nous intéresse spécialement autant que le marché allemand ou anglais nous intéresse aussi. Il s’agit de trois pays qui ont une capacité économique très attrayante. Nous ne croyons pas sur la crise économique qui est de plus en plus présente en France, si nous sommes en train de survivre à la crise espagnole, je ne vois pas pourquoi nous allons avoir des problèmes en France.

Le nom des magasins ne changera pas.

En France comme en Espagne, le débat sur la libéralisation des horaires d’ouvertures nocturnes et les jours fériés est à l’ordre du jour. Séphora s’est fait récemment condamnée pour avoir été ouverte après 21h, pareil pour deux enseignes de bricolage qui ont ouvert un dimanche. En tant que retailer, quelle est ton point de vue sur la libéralisation des horaires de nuit et des jours fériés ?

Les libéralisations sont dangereuses. Le bien de très peu de gens n’est pas positif pour la grande majorité. Mais, la fermeté n’est pas non plus la solution. Il s’agit d’un sujet compliqué, qui a besoin de beaucoup de flexibilité. Ça dépend, en grande partie, des différents modèles urbains où les magasins se trouvent. Il existe des villes fantômes et des villes qui ne se reposent jamais. Mis à part la nature des villes, celle des consommateurs doit aussi être prise en compte. Par exemple, il faudrait étudier si les nouvelles normes de la libéralisation des horaires vont de pair avec le comportement et les habitudes des familles qui vivent dans ces villes.

Pensez-vous que la libéralisation des horaires commerciaux est une solution à la crise ou à l’essor du commerce électronique ?

Par rapport au commerce électronique, je ne pense pas. L’e-commerce est facile et plaisant parce qu’il est possible d’acheter n’importe quoi depuis ton propre canapé et en pyjama. Si les magasins ouvrent la nuit, ce ne serait pas une raison pour laquelle je bougerai de mon canapé.

Par rapport à la crise économique, je crois que tout ce qui est relatif à une augmentation des ventes est positif. Mais encore, il faut étudier et analyser la situation puisque à partir de 21h les familles sont entrain de dîner et elles ne vont pas changer leurs habitudes et faire leurs courses la nuit. On ne peut pas aller à l’encontre de la nature des choses. Dans les grandes villes, où le trafic piéton touristique est important, alors je pense que là oui il est intéressant d’ouvrir la nuit et les dimanches. Les touristes, en vacances, se baladent et achètent sans prendre en compte de l’heure et du jour.

Par conséquent, il est très rentable d’ouvrir les magasins en horaires de nuit et les jours fériés s’il s’agit de magasins qui se trouvent dans des centres touristiques. Dans ce cas-là, la loi en France est bien réfléchie.

Mis à part ces observations, il est important de rester flexible et penser à une libéralisation globale. Il ne s’agit pas seulement d’augmenter les horaires d’ouverture commerciale mais aussi de libéraliser les contrats des travailleurs, par exemple. Le dimanche peut être le jour de la semaine où seulement vont travailler les employés qui veulent le faire, de façon volontaire, afin de n’obliger personne à travailler un dimanche. Une deuxième idée est de comptabiliser de façon différente les heures nocturnes et dominicales, payées ces heures encore mieux que les heures supplémentaires. Je suis convaincu qu’il y a des solutions multiples à mettre en place pour réussir que tout le monde soit content sur ce sujet.

Que diriez-vous aux syndicats qui pensent que travailler la nuit et un dimanche n’est pas éthique ?

C’est encore moins éthique de ne pas donner l’occasion de travailler à une personne qui veut gagner de l’argent.

Croyez-vous que la libéralisation des horaires a pour conséquence une véritable augmentation des ventes ?

Oui, bien sûr ! Mais compte tenu de ce que j’ai dit avant. Ouvrir un magasin qui se trouve dans le centre touristique d’une ville est plus que rentable.

Nous croyons que les outils de Retail Intelligence® peuvent ajuster les normes de la libéralisation des horaires commerciaux sachant les données sur le flux piéton, les dépenses, le staff optimum, etc. Comme retailers qui fait usage de ces outils, quel est votre opinion ?

Il n’y a pas de meilleurs outils que les outils de Retail Intelligence®  pour pouvoir ajuster les normes sur la libéralisation des horaires commerciaux.

Qu’est ce que le Retail Intelligence® ?