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J’y étais et vous : Carter vs Carter à Bercy.

Publié le 23 octobre 2013 par Diesemag @diesemag
La semaine dernière, les parisiens ont été gâtés avec le passage des deux Carter les plus célèbres depuis leur 39e président Jimmy, Dwayne A.K.A. Lil Wayne 16 Octobre et Shawn A.K.A. Jay-Z sur deux jours, les 17 et 18 Octobre au Palais Omnisport de paris Bercy. Dans le cadre de leurs tournées européennes respectives, le premier présentait des extraits de son dernier album I am not a Human Being II, le second introduisait Magna CartaHoly Grail. J’y étais et vous : Carter vs Carter à Bercy. J’y étais et vous : Carter vs Carter à Bercy. Difficile dans ce cas de ne pas céder à la tentation de faire la comparaison mais nous allons éviter de parler de chiffres, bien que Bercy fut complet les deux soirs de suite pour Jigga, que tout le monde a lu le classement Forbes et qu’au fond nous savons « who run the world. » On va juste se contenter ici d’opposer deux artistes délivrant un show avec ou non du sirop à la codéine. Tout d’abord, le décor :  si l’aîné Jay-Z (43 ans) a opté pour la sobriété avec une structure métallique servant de support pour un véritable show lumineux sur fond noir, le cadet Weezy (31 ans), a fait une ode à la rue, avec des représentations d’immeubles. Un clin d’oeil à sa dernière lubie en date, le skate, avec des rampes sur lesquelles se sont donnés à coeur joie des petits jeunes pour son entrée en scène et sur des chansons emblématiques comme A Milli, un décor très urbain donc. Les deux se rejoignent néanmoins dans l’idée de projeter des images inquiétantes tout au long du show, une sorte de psychopathe famélique pour Jay-z et une version plus mégalo pour Lil’Wayne dans la mesure où c’est son propre visage qui subit des transformations en accéléré. On s’abstiendra de chercher une signification obscure à tout ce cirque, étant entendu qu’on préfère ne pas faire travailler notre imagination et bien dormir la nuit!!! La tenue : comme on pouvait s’y attendre, Weezy a joué l’ambassadeur de sa marque à fond en portant du Trukfit. Pour son entrée en scène, il a préféré un pull rayé jeté au public au bout d’un quart d’heure avec un jean neige (prouvant qu’il ose toujours après son fameux slim zébré), des baskets Supra bleues et casquette rouge. Il devait avoir vraiment très chaud car lorsqu’il s’est changé, il s’est ensuite contenté d’un bermuda imprimé camouflage, nous laissant ainsi apprécier ses nombreux tatouages et ses très régulières tablettes de chocolat. Quant à H to the izz-O V to the izz-A (Jay Z), il s’est contenté de changer deux fois de T-shirts arborant les imageries liées à sa tournée sur un jean et des baskets noirs avec une version allégée de sa quincaillerie. La partie que vous attendiez tous, la performance vocale : si Hova a assuré le show tout le long, déroulant son impressionnante collection de hits, et n’ hésitant pas à se proclamer the best rapper alive (Niggas ask about me), Lil’ Wayne a trouvé le moyen de nous faire une Britney en s’arrêtant en plus au milieu de Rich as Fuck pour se désaltérer et nous offrir son fameux sourire à mille dents, provocant une cruelle déception chez certains de ses fans les plus assidus. Pour sa défense, on dira qu’ à l’inverse de Jay-Z, père de famille exemplaire, posé comme à son habitude, Weezy se dépense beaucoup à secouer son mètre soixante (et des poussières) et ses dreads d’un bout à l’autre de la scène. L’autre explication pouvant venir de l’aspect particulièrement brillant de ses pupilles!!! ( Photo Benoit Tessier. Reuters)

( Photo Benoit Tessier. Reuters)

Si on aime aller au concert pour les artistes, on adore quand ils nous font des surprises et là aussi, les deux nous ont servi. Du lourd pour Jay-Z avec rien de moins que l’un des meilleurs beatmakers au monde, Timbaland. Présent sur tout le show en musicien à part entière, il a assuré un entracte de très gros calibre pendant lequel il a rappelé à nos bons souvenirs ses succès notamment Get ur freak on de Missy Elliot, avant de nous livrer en exclu son prochain tube. Lil Wayne quant à lui nous offert une apparition vocalement laborieuse de Birdman, aka son père spirituel accompagné de Mack Maine. Et puis il y a l’interaction avec le public. Lil Wayne a tenu à commencer par déclarer son amour pour Dieu et ses fans , I ain’t nothing without God, I ain’t nothing without you, se mettant dès le départ son très jeune public dans la poche. Il n’a d’ailleurs pas hésité à le solliciter son public durant tout le show, le charmant, en glissant fort à propos tous les mots français qu’il a pu apprendre autres que Bonjour et Merci beaucoup, sans oublier des déclarations coup de poing en guise d’introduction pour ses tubes comme I don’t give a beeeep about what people say about me as long as my bitches love me ou encore ses Please don’t judge me. Jay-Z quant à lui s’est foulé d’une séance I see you, mettant la lumière sur des personnes dans le public, notamment une petite fille qui s’en souviendra probablement toute sa vie, tout comme la jeune femme pour laquelle il a chanté un happy birthday le jeudi et celle pour qui il a lancé des oulalalala bonjour le vendredi. I love every single one of you conclut-il! Si le rappeur new yorkais n’a pas fait ses devoirs de français, il n’a pas hésité à nous rappeler qu’il avait un titre qui parle de la ville lumière Niggaz in paris et a suspendu 3 drapeaux tricolores sur sa scène. Au final, une véritable opposition de style avec d’un côté un MC délivrant un show super pro sans fioritures, du rap réduit à sa plus simple expression, prenant du plaisir sur scène, une voix qui tient pendant 1h30 et une finale très sucrée avec une ambiance tamisée et de l’autre, d’ évidentes faiblesses vocales, une sorte de sale gosse à qui on a envie de tout pardonner.  Rappelons que nous avons attendu plus d’une heure trente l’arrivée de Mr Wayne sur scène qui nous a quand même offert une petite arnaque dans le sens où la plupart de ses chansons ne faisaient pas plus d’une minute trente. Quant à l’entracte, juste abusive malgré l’énergie déployée par son DJ, le très bon Dj 45. Carter vs carter#Avis : Carter vs Carter qui l’emporte? Match nul car les fans absolus n’ont pas été déçus des deux côtés, on aime nos Carters pour différentes raisons bien qu’ils n’attirent pas forcément le même public. L’ambiance plus intimiste du show de Lil’ Wayne aurait pu se contenter d’une plus petite salle, dans laquelle les bobos de Neuilly auraient sans doute évité de nous enfumer. Ceci étant, c’est une bonne chose pour la culture urbaine qui s’exporte, n’hésitant pas à s’acoquiner avec la culture rock à coups de riffs de guitares, s’appropriant les codes des autres pour mieux leur inculquer les leurs. On retrouvera sûrement les soi-disant puristes en masse dans des concerts de Mr propre qui se contentent souvent de batailles de Kalasch. Un seul mot quant à la prestation de Mr Shawn Carter, du haut de son mètre quatre-vingt sept : R.E.S.P.E.C.T. #Shona

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