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SIx chapeaux pour penser. La réflexion aussi, ça s’organise !

Publié le 24 octobre 2013 par Christophefaurie
SIx chapeaux pour penser. La réflexion aussi, ça s’organise !

Une nouvelle technique de Jean-Jacques Auffret...
Vous avez peut-être, comme beaucoup de gens, le souvenir de vous être retrouvé face à une feuille blanche pour réfléchir à un problème nouveau et pas simple, sans bien savoir par quel bout prendre le sujet, avec toute sortes d’idées et de considérations diverses se bousculant dans votre tête.

Ou bien encore, pour passer du niveau individuel au niveau collectif, la mémoire cuisante de séances de brainstorming ou le côté storm l’emportait très nettement sur le côté brain…

En 1985, Edward de Bono a publié un petit livre intitulé Six Thinking Hats (Six Chapeaux pour Penser) qui propose une méthode simple et très efficace dans ce type de contexte. Cette méthode dit essentiellement deux choses:
  1. Elle dégage 6 aspects, 6 angles d’attaque de tout problème ou situation qui faut garder en tête si l’on a pour objectif de faire le tour complet d’une question,
  2. Elle préconise de travailler en série et non en parallèle. En d’autres termes, de concentrer sa pensée, individuelle ou collective, sur un seul de ces aspects à la fois.
Les six chapeaux sont une métaphore puissante de cette approche: chaque chapeau est associé à une couleur qui symbolise un des six angles d’attaque fondamentaux, et le fait qu’on ne peut pas porter deux chapeaux à la fois nous rappelle qu’il faut se focaliser tour à tour sur chacun d’entre eux.

Mais quels sont ces six chapeaux ?

Le chapeau blanc est le chapeau des faits. Quelqu’un qui demande “Que nous a dit exactement le client à propos de cette crise ?” coiffe ce chapeau. Il nous sert à ne pas mélanger les aspects objectifs d’un problème avec, par exemple, des aspects émotionnels.

Le chapeau rouge est lui justement le chapeau des émotions. “Permettez-moi de mettre mon chapeau rouge pour exprimer mon agacement. Cela fait des mois que nous remontons ce type de problème à la R&D, qui ne veut pas en entendre parler…” Le chapeau rouge nous rappelle que les émotions sont une partie essentielle d’une dynamique de groupe ou d’une prise de décision individuelle, mais qu’elle ne peuvent pleinement jouer leur rôle que si elles sont déclarées comme telles.

Le chapeau jaune est le chapeau qui traite des aspects positifs de la situation. “Nous avons déjà vécu ce genre de crise sans en mourir, et c’est même ce qui à chaque fois nous a fait dépasser le statu quo pour passer à un stade supérieur de maturité. Cette crise est donc aussi une bonne nouvelle, en ce sens !”

Le chapeau noir est le chapeau opposé qui va se focaliser sur les aspects négatifs. “Les choses ont cependant changé depuis, avec l’arrivée des réseaux sociaux. Nous allons devoir non seulement régler la crise avec notre client, mais aussi éviter que notre image ne soit ternie par un ‘buzz’ incontrôlé.”

Le chapeau vert est le chapeau de la créativité. “Sous la protection du chapeau vert, j’aimerais suggérer que nous utilisions justement les réseaux sociaux de manière proactive à notre avantage. Pourquoi ne pas utiliser notre compte twitter pour exposer publiquement en signe de transparence et de modernité à la fois notre problème, nos initiatives et nos progrès via un hashtag dédié à la situation ?”

Le chapeau bleu, enfin, est le chapeau du contrôle. C’est lui est chargé de contrôler l’usage des autres chapeaux, de se donner une méthode de travail. “Très bien. Je vais vous demander à tous maintenant, du fond de mon chapeau bleu, de vous exprimer tour à tour avec votre couvre-chef rouge pour exprimer les émotions sincères que vous éprouvez en ce moment face à cette situation. Une fois cela purgé, nous pourrons continuer à travailler plus sereinement.”

Il n’y a pas de façon pré-déterminée de travailler avec ces chapeaux, on peut les utiliser à sa guise. Mais ils ont le grand mérite de proposer une catégorisation des aspects d’une situation à laquelle ce que l’on dit se rapporte. Sachant quel chapeau porte celle qui s’exprime, on comprend mieux ce qu’elle dit, et on accepte aussi mieux que ce qui est dit ne représente probablement pas l’intégralité de ce qu’elle pense de la situation.

Les chapeaux sont encore plus puissants lorsque l’on s’oblige, seul ou en groupe, à penser pendant un moment suivant l’axe d’un seul d’entre eux. On échappe alors à la force destructrice du “Oui, mais…”, qui est dans nos sociétés occidentales un véritable serial killer d’idées naissantes.

Une dernière remarque que je fais coiffé de blanc : un résumé complet du livre “6 thinking hats” est disponible sur simple demande auprès de l’auteur. Sortez couverts !

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