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Les All Blacks « Aaron Smith dépendants ». Quelles autres alternatives ?

Publié le 24 octobre 2013 par Tom_lexvnz @LEXVNZ

Asmith

  • Après avoir fait sensation avec les Turbos (associé à Aaron Cruden) et les All Blacks Maoris, Aaron Smith a eu la chance d’être choisi par Steve Hansen début 2012. Mais aujourd’hui  les All Blacks sont chanceux d’avoir dans leurs rangs un demi de mêlée de ce niveau.

Bien qu’en difficulté durant cette saison aux Highlanders, il a été maintenu fort logiquement par le staff des All Blacks ayant désormais du mal à se passer de lui pour atteindre leurs objectifs de jeu.

Déjà 10 matches internationaux cette année, tous débutés par Aaron Smith. 14 matches l’année dernière, 12 titularisations pour sa 1ère année internationale. Soit 22 titularisations sur les 24 possibles depuis son arrivée. C’est ce qui s’appelle avoir fait sa place.

Comme Graeme Bachop en son temps, Aaron Smith arrive par son timing, sa vitesse d’exécution et la qualité de sa passe à fluidifier et accélérer le jeu des All Blacks qui ne demande que ça. Il est clairement un des éléments essentiels du dispositif d’Hansen et à coup sûr, pour beaucoup dans l’incroyable efficacité qui caractérise cette équipe depuis 2 ans.

Il facilite les transitions, distribue intelligemment, dicte un rythme éprouvant, guide ses avants, encourage ses coéquipiers, déclenche des actions, soulage et met la pression avec un jeu au pied très précis … cet ensemble de facteurs contribuant à l’amélioration de la mise en place du jeu des All Blacks.

Il n’est pas parfait… aucun joueur ne l’est. Mais il donne l’impression de toujours s’en sortir.

Malgré une présence amoindrie au près, comparativement à d’autres demis de mêlée, il compense par une bonne vivacité.

Mis parfois en difficulté en défense, il prouve qu’il peut s’y atteler sérieusement à chaque grand rendez-vous.

Semblant avoir des « coups de moins bien », sur des matches plus « modestes », il n’enchaîne jamais deux prestations moyennes d’affilée

Mis au banc en 2012 suite à de petits problèmes disciplinaire, il répond à sa manière en marquant  un essai en solitaire lors de son entrée en jeu (contre l’Afrique du Sud au Forsyth Bar Stadium de Dunedin)

Aaron Smith n’est pas seulement un excellent joueur de rugby, c’est aussi un « gros caractère ». Expressif, il ne manque aucune occasion de donner de la voie et d’’impulser encore une peu plus d’énergie à ses troupes.

Assumant de plus en plus de responsabilités, il n’est pas rare qu’il prenne remarquablement bien le jeu au pied à son compte.

Il répond également présent et parvient toujours à imposer son rythme en ne sortant jamais de son match, même lors de ses confrontations face à Will Genia ou Fourie Du Preez.

Toutes ces plus-values font qu’aujourd’hui, pour les grands matches, Aaron Smith s’impose comme l’indiscutable demi de mêlée des All Blacks. Tellement indiscutable, que les autres prétendants sont finalement désormais assez loin derrière.

Il fût un temps où au plus haut niveau, Justin Marshall (All Blacks de 1995 à 2005) et Byron Kelleher (de 1999 à 2007) étaient concurrencés par Piri Weepu (de 2004 à 2013) et Jimmy Cowan (de 2004 à 2011). Aujourd’hui, en Nouvelle-Zélande, la situation d’abondance à ce poste n’est plus du même niveau.

  • Brendon Leonard n’a jamais réussi à retrouver son niveau de 2007. Il poursuit sa carrière en Italie, aux Zèbres de Parme.
  • Jimmy Cowan, le cornac des Stags, réalise aujourd’hui après de vilaines blessures de bons matches pour l’équipe anglaise de Gloucester.
  • Alby Mathewson, effectue une excellente saison ITM avec les Magpies. Il a choisi dernièrement de s’exiler en Australie pour conserver du temps de jeu en Super Rugby.

Evidemment d’autres bons joueurs en Nouvelle-Zélande sont encore présents, mais sont entourés de quelques incertitudes.

  • A commencer par Piri Weepu

Toujours là ! Fidèle au poste depuis ses débuts en Super Rugby et avec les All Blacks en 2004.

Il reste un joueur majeur en Nouvelle-Zélande, sur et en dehors du terrain, mais le staff souhaite logiquement élargir la concurrence et voir des jeunes joueurs qui « collent » davantage à l’ambition de jeu, afin qu’ils prennent de l’importance. Il reste disponible en cas de coup dur, mais a été écarté du groupe cette année et ne participera pas à la tournée européenne.

  • N°3 en 2012, intronisé N°2 en 2013, Tawera Kerr-Barlow monte en grade, mais peine à convaincre.

Courageux, entreprenant et volontaire, voilà 2 ans qu’il enchaîne les bons matches avec les Chiefs, mais il rate depuis quelques temps toutes ses rentrées en jeu avec les All Blacks.

Il semble désordonné et imprécis. Il pêche dans ses prises de décision et sa compréhension globale du jeu n’apparaît pas, pour l’instant, au niveau d’un demi de mêlée international. La comparaison avec Aaron Smith est dorénavant à chaque fois abrupte et aveuglante.

Titulaire aux Chiefs, il a peut-être besoin de démarrer une rencontre afin de rentrer dans le match, de s’approprier le rythme et de mettre en place son jeu. Mais dans ce cas, sa place en tant que « joueur de banc » pourrait être compromise.

Jamais titularisé avec les All Blacks, un 1er départ contre le Japon, associé à Dan Carter ou Aaron Cruden le ferait, espérons-le, repartir sur de bonnes bases. Sa présence physique pourrait également bien convenir aux terrains automnaux de l’Hémisphère Nord et aux luttes rapprochées.

Qui plus est, il avait déjà été en grande difficulté en finale du Super Rugby face aux Brumbies. Trop lent, jouant trop à plat, faisant preuve de naïveté et prenant trop de risques inutiles, il n’avait pas aidé son équipe à contrôler le match durant cette rencontre à enjeu.

  • Beaucoup d’espoirs sont mis sur TJ Perenara, nouveau N°3 dans la hiérarchie de Steve Hansen.

Déjà leader aux Hurricanes à 21 ans, il forme une paire expérimentale des plus intéressantes du Super Rugby avec Beauden Barrett.

Basant son jeu sur son audace, son flair et sa puissance (94 kg), il prend petit à petit la succession et la place de Piri Weepu, qui ne tarit pas d’éloges à son sujet.

Tout juste intégré cette année dans le squad officiel des All Blacks, il se remet d’une problématique fracture de fatigue et va sûrement faire ses grands débuts sous le maillot noir prochainement.

Même s’il lui reste à régler certains problèmes défensifs ainsi qu’à améliorer son jeu au pied, il est peut-être, dans l’attitude, déjà prêt pour évoluer au niveau international.

Il n’y a pour l’instant pas de réel problème. T.Kerr-Barlow et TJ.Perenara sont jeunes. Leur développement ne doit pas être précipité. Mais il ne va pas falloir perdre trop de temps non plus. Hormis le match contre le Japon, on peut se demander si un test sera alloué à la concurrence ?

Aaron Smith semble déjà certain de démarrer face aux Français et aux Anglais. Le dernier match face aux Irlandais sera un bon élément de réponse quant à l’évaluation du niveau et à la confiance accordée par Steve Hansen aux deux jeunes prétendants.

Si T.Kerr-Barlow ne convainc toujours pas et que TJ Perenara se trouve également loin du compte, ce poste commencerait à être en difficulté en vue de la Coupe du monde. Il resterait 2 ans avant l’échéance et la perspective d’une éventuelle indisponibilité d’A.Smith pourrait très vite devenir préoccupante.

  • Il reste néanmoins Andy Ellis qui va dans quelques jours jouer une 6ème finale d’ITM Cup d’affilée.

Homme de base du système de Canterbury et des Crusaders, qui a resigné avec la NZRU, convaincu que son histoire avec les All Blacks n’est pas terminée.

Gestionnaire et tacticien, il est également un bon « éjecteur », capable de peser sur une rencontre par son jeu au pied et son expérience (All Blacks depuis 2006,  106 matches de Super Rugby).

2012 était une mauvaise année, mais éblouissant sur la fin du Super Rugby 2013, il est pour beaucoup dans la très bonne fin de saison des Crusaders.

Un retour n’est pourtant pas à l’ordre du jour. Steve Hansen compte former Tawera Kerr-Barlow et TJ Perenara, mais doit en même temps, chérir le fait qu’un joueur de la trempe d’Andy Ellis, susceptible de s’intégrer à l’équipe en quelques jours reste à disposition.

  • Peut-être est-il également temps de parler d’Augustine Pulu.

C’est lui qui a été capable de redynamiser l’équipe des Chiefs durant cette fameuse finale du Super Rugby 2013. C’est également lui, qui après son retour de blessure, a métamorphosé sa province de Counties Manukau alors qu’elle connaissait un début d’ITM Cup assez plus compliqué.

Egalement très jeune (23 ans), il n’est pas le meilleur dans un secteur en particulier mais rassemble dans son jeu des caractéristiques qui peuvent retenir l’attention, un peu comme Ofisa Tonu’u à la fin des années 90 : il se rapproche de la vitesse d’exécution d’Aaron Smith, n’a rien à envier physiquement à Tawera Kerr-Barlow et montre autant de confiance en lui que TJ Perenara.

Encore perfectible et manquant d’expérience, il a les qualités et le potentiel pour être à l’avenir, un joueur sur lequel il faudra peut-être compter.

Crédits: Vidéos Kako Kappa, Rugby Hits Medias/ Photo Getty Images


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