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Traitement de l'alcoolisme : une alternative à l'abstinence - Le Point

Publié le 25 octobre 2013 par Mouze
Traitement de l'alcoolisme : une alternative à l'abstinence - Le Point:
alcoolisme : une alternative à l'abstinence
Avec les nouveaux traitements, les médecins peuvent désormais proposer aux personnes souffrant d'addiction à la boisson une consommation "contrôlée".
Traitement de l'alcoolisme : une alternative à l'abstinence - Le Point
En France, 4 millions de personnes boivent trop, et, parmi elles, 2,5 millions ne sont pas dépendantes. © TRAVERS ERIC / SIPA
Par ANNE JEANBLANC
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"Entre dépendance et abstinence, y a-t-il une troisième voie ?" Cette question vient d'être posée lors de la dernière Matinée scientifique de l'Institut de recherches scientifiques sur les boissons (l'Ireb, fondé en 1971 à l'initiative de sociétés productrices et distributrices de boissons alcoolisées, pour contribuer à la recherche alcoologique). Certes, on pourra toujours arguer que les professionnels des boissons alcoolisées ont beau jeu d'inciter à la consommation, même modérée, de leurs produits. Mais ce serait ignorer la lame de fond qui traverse - depuis quelques années déjà - la prise en charge des patients dépendants. Ces changements sont liés à l'arrivée sur le marché de nouveaux médicaments, dont le désormais célèbre baclofène.
Lors de cette Matinée, Michel Hamon (vice-président du comité scientifique de l'Ireb et professeur de neuropharmacologie) a commencé par présenter une synthèse des voies de recherche actuelles les plus prometteuses sur le traitement de la maladie alcoolique. "Les récentes molécules agissent principalement sur les neuromédiateurs cérébraux qui entraînent la réduction de la consommation spontanée d'alcool et diminuent son appétence", a-t-il précisé. "Ces nouvelles molécules, dont le baclofène et le nalméfène, remettent en question le principe de l'abstinence comme seule voie de traitement." De plus, de nouvelles thérapeutiques, qui ciblent plusieurs récepteurs, permettent également d'obtenir des résultats avec des doses réduites et des risques diminués d'effets secondaires.
Consommation excessive sans dépendance
"L'abstinence n'est plus la seule possibilité de traitement des patients présentant un mésusage d'alcool, alors qu'elle a constitué pendant longtemps la référence de l'ensemble du dispositif de soins et d'évaluation des traitements", a ajouté Raymund Schwan, psychopharmacologue et spécialiste de la médecine des addictions. Tout en précisant, "non sans effets négatifs". Et pour cause. Les spécialistes estiment que de 8 à 40 % seulement des malades sont traités, en partie parce que nombre d'entre eux ne peuvent pas entendre le message d'abstinence. Et que seuls de 10 à 12 % des patients seront en mesure d'être abstinents pour le reste de leur vie. Autant de chiffres prouvant la nécessité de trouver d'autres solutions.
Dernier point : des études épidémiologiques montrent que le bénéfice de santé publique est le plus grand quand on réduit la consommation des plus gros buveurs. Et que les personnes concernées préfèrent - évidemment - la consommation contrôlée à l'abstinence. Mais aujourd'hui, il n'y a encore que 10 à 30 % des patients qui bénéficient de programmes de réduction de la quantité d'alcool ingérée. C'est évidemment très insuffisant, puisque, selon les dernières estimations, 4 millions de Français boivent trop et que, parmi eux, 2,5 millions le font sans pour autant être dépendants, ce qui ne les empêche pas de mettre leur santé en péril. C'est pourquoi les "alcoologues" estiment qu'il est temps de prendre en charge la consommation excessive d'alcool et d'avertir toutes les personnes concernées que l'abstinence n'est désormais plus obligatoire, dans la majorité des cas.
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