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Tops et flops de la semaine #2

Publié le 29 octobre 2013 par Laserietheque @laserietheque

Le blues du dimanche soir. Le fameux blues du dimanche soir. Quand j’étais encore étudiante à Rennes et que je rentrais chez mes parents le week-end, c’était la fête. Enfin la fête, disons qu’à l’époque j’avais un semblant de vie sociale (vendredi soir entraînement, samedi soir match suivi d’une sortie, dimanche arbitrage et déjeuner chez mamie). Carrément quoi. Quand j’y pense, je n’avais aucune hâte de rentrer dans ma petite chambre de 9m², à me faire cuire des pâtes, à me cogner aux meubles (quoique ça arrive encore souvent) avant de reprendre le lundi matin le chemin de la fac. Le dimanche soir était ma hantise, comme beaucoup d’entre nous dans ces cités universitaires déprimantes. Que dire ? Que faire ? Sinon ressentir une désespérance à laquelle on est très vite accoutumé. Ce blues du dimanche soir, même après avoir quitté les bancs de Rennes II, n’a quasiment jamais cessé de me côtoyer. Mais ça, c’était avant. Avant j’étais déprimée. Depuis j’ai regardé le dernier épisode Nashville. Dimanche soir dernier j’étais aux anges, et j’ai tout oublié. Au diable le sport, les ami(e)s, et la famille. J’ai mes séries. Je n’ai besoin de rien d’autre. Mon canapé, mon disque dur, ma télé et mes séries*.

Je ne crois pas me souvenir que Nashville ait fourni un si bon épisode depuis longtemps. L’épisode 5 de cette seconde saison, intitulé Don’t Open That Door, revient avec efficacité sur l’incapacité de Rayna à produire une seule note de musique. Connie Britton interprète avec justesse une reine de la Country en grandes difficultés face à la rumeur, et sollicitée par de nombreux événements auxquels ses fans, et surtout sa maison de disque, n’attendent qu’une chose : l’entendre chanter de nouveau. En une scène, elle parvient à nous faire partager son appréhension, son soulagement, et sa nervosité, sur un air de  The Best Songs Come From Broken Hearts. Et quelle chanson. Parce que Nashville c’est surtout une série à propos de la musique, et cet épisode a su nous proposer quelques unes des meilleures d’entres elles. La musique était très présente et la scène entre Scarlett et Deacon nous le prouvent encore une fois, leur relation est de plus en plus intime, de plus en plus intéressante parce qu’ils communiquent à leur manière, au piano ou en chantant, leurs scènes sont une valeur sûre de chaque épisode. En conclusion de 40 minutes de qualité, l’enjeu suivant pour Rayna : le procès de son père et le fiasco de sa liberté professionnelle. Du côté des autres personnages, le love triangle / group triangle qui ne verra évidemment jamais le jour emmené par Gunnar, Zooey et Avery est bien sûr agaçant et sans surprise mais qu’importe, si Nashville maintient ce niveau de qualité, ça promet encore de beaux dimanches soir.

Mais Nashville n’était pas le seul moment temps fort de ma semaine, non. Une semaine sans Leslie Knope n’est pas une bonne semaine. L’épisode 4 de cette sixième saison de Parks and Recreations m’a tellement fait rire qu’il m’a presque fait oublier tous les flops à venir au cours de cette chronique. Patience, ça va venir, et ça ne va pas être joli-joli (oui j’utilise des expressions légèrement has been). Sous couvert d’une fusion territoriale entre les sœurs ennemis Pawnee et Eagleton, Doppelgängers voit s’inviter les doubles maléfiques, ou non, de nos personnages préférés. Avec un arc narratif plutôt classique (le double est un sujet maintes fois abordés dans les séries), Michael Schur négocie plutôt bien cet épisode sur la fusion qui devient vraiment divertissante au fur et à mesure des minutes que s’écoulent. De Ron, toujours hilarant, à Tom menteur et manipulateur en passant par April et Tynnyfer dont on voudrait presque un spin-off de leur tour du monde, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis dit “Punaise, j’adore cette série”. Au-délà du fait que cet épisode, bien négocié, était réjouissant en terme de comédie, le personnage de Leslie était à l’inverse mis à l’épreuve, et pour une fois c’était intéressant. Habituée à être au centre de tout ce qui se passe et surtout à faire le bien, à s’enthousiasmer pour tout, spécialement pour Ann et la moindre petite chose, ici Leslie était le villain. Complètement perdue après l’annonce d’Ann si ses projets futurs, elle ne gère pas du tout l’annonce comme Ben -qui lui réagit comme une personne saine d’esprit et logique- Leslie n’est pas logique, n’est pas saine d’esprit. C’est un ouragan de sentiments diverses et complexes qui font d’elle un personnage entier. J’ai beaucoup aimé cet aspect si peu exploité dans la série.

Après de tels propos élogieux, passons donc aux flops de la semaine, aux épisodes honteux qui m’ont donnés envie de tout quitter et d’élever des bouquetins à Tombouctou en collant de poil. Qui a osé cet affront ? Le premier épisode est celui de Mom avec Octavia Spencer. Quelle déception, mais quelle déception ! Ce n’est pas tant la performance de l’actrice mais bien plus l’écriture de cette série qui me chagrine. Si l’épisode de cette semaine était un poil meilleur (encore une fois, était-ce vraiment difficile de faire mieux ?), celui qui voyait mère et fille venir en aide à une autre alcoolique était teeeeeellement long. Les blagues tombent à plat à peine prononcées et la chute du scénario ne rattrape rien. Bref, avec un material de ce niveau, comment espérer remonter une pente de l’humour déjà bien savonneuse ? Difficilement à mon avis.

S‘il n’y avait que Mom, ça irait encore mais non, l’Amérique m’en veut ! Oui, bon, j’exagère un tout petit mini maxi. Mais The Goldbergs cherche aussi, c’est elle qui a commencé. Depuis trois semaines, soit trois essais, soit trois occasions de me prouver que je ne me suis pas trompée sur son potentiel, depuis trois semaines donc, le même thème revient. J’exagère à peine pour le coup. A chaque fois PAF! dans le mille : Beverly a du mal à laisser ses enfants grandir et lui échapper. Alors je veux bien croire que la préoccupation première des mères au foyer dans les années 80 aux Etats-Unis était le bon fonctionnement de la maisonnée et l’éducation des mioches mais tout de même ! Jusqu’à présent chacun de ces épisodes auraient pu être un pilot (moyen le pilot en plus de ça) mais non, Adam Goldberg persiste et signe dans l’enfouissement extrême de son seul personnage féminin un minimum intéressant. C’est un en fait un flop, mais un flop irritant.

Voilà, c’était mes tops, c’était mes flops, rendez-vous peut-être la semaine prochaine :).

*Vous remarquerez que cette histoire peut s'adapter à n'importe quel jour de la semaine, tout spécialement le lundi, jour de The Good Wife. Lundi 28 octobre 2013 restera d'ailleurs le jour où The Good Wife, avec son S05E05, a enchanté des dizaines de sériephiles sur Twitter, que dis-je dans le Monde, l'Univers, le Cosmos.

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