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Gosford Park

Publié le 31 octobre 2013 par Dukefleed
Gosford ParkComme si Agatha Christie faisait de la sociologie...
Durant l’entre 2 guerres, dans la campagne anglaise, un manoir ; en ce lieu, vont se réunir la fine fleur aristo du coin durant 24 heures pour une partie de chasse. Domestiques et nobles invités vont vivre sous le même toit des relations très convenues et très codifiées par l’étiquette, jusqu’à… ce qu’un double meurtre, sur une même personne ( !!!) démontrent toute l’hypocrisie de ces relations et du lien bien plus qu’étroit entre maîtres et valets.Ce film sonde avec justesse les rapports sociaux dans la bonne société anglaise ; une étude sociologique très juste. Au salon, dans les parties nobles, gesticulent gracieusement les patrons ; à l’office et dans les cuisines s’agite le peuple servile ; chacun ses couloirs, ses pièces ; ils vivent sous le même toit mais ne se croisent guère. Deux micro sociétés, régies par l’étiquette. Les domestiques sont soumis aux caprices de leur maîtres, jusqu’à être privés de leur identité dès qu’ils pénètrent dans la propriété (éloquent). Cependant on sent aussi poindre la fin d’une époque ; les rapports sociaux deviennent instables.Le problème majeur est que le film d’Altman fait cohabiter une multitude de personnages bien trop importante pour tenir en 2h30. On a du mal à s’y retrouver. A vouloir décrire avec précision tous les rouages et les courants de cette époque, le film est difficile à suivre. La série « Downton Abbey » décrit la même époque et la même ambigüité des rapports sociaux sentant la fin de règne ; mais dans une série, les personnages sont plus posés et on prend plus de plaisir dans l’étude de mœurs.Ensuite, concernant l’intrigue policière ; rien de neuf. Quoi de mieux de revisiter « les 10 petits nègres » dans un manoir anglais. Tous ont un mobile de meurtre. Sur la même thématique, le problème est qu’Altman se contente de bien faire ses gammes là où un Ozon dans « 8 femmes » osait au moins une version toute personnelle du huis clos « à la » Agatha Christie.Un bon casting, un sujet intéressant traité avec justesse… mais trop de faiblesses pour un film indispensable sur le sujet.
Sorti en 2002

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