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Trail world tour, Via Francigena, étape 20: langueurs vaudoises.

Publié le 03 novembre 2013 par Sylvainbazin

C'est un pèlerin bien fatigué qui vous écrit ce soir, du fond de son lit dans sa chambre d'hôtel de Lausanne. J'y quis arrivé après une journée de marche bien plus longue et difficile que prévue.
Cette nuit, j'ai pas mal entendu le cliquetis de la pluie sur le toit de l'hôtel de Sainte Croix. Le temps a mal tourné pendant la nuit. J'entends aussi les rafales du vent.
Lorsque je prends un petit déjeuner qui vaut tout de même bien son prix, la gentille dame de l'auberge m'offre un double expresso supplémentaire quand elle apprend mon programme du jour.
Il est vrai qu'aller à Lausanne est un menu copieux. En fait il le sera encore davantage que je ne le pensais.
Mais déjà, dès mes premiers pas, l'atmosphère confirme qu'il fait un temps à ne pas mettre un pèlerin dehors. Le vent est tempestueux et apporte de gros paquets de pluie. J'entame la descente vers la vallée.
Jusqu’à Orbe, le parcours est évident et bien indiqué,  je suis les panneaux Via Francigena et les autres marquages de "tourisme pédestre" qui m'ammenent à bon port à travers bois et vignes. Le vent est vraiment très fort et quand il est défavorable je dois me battre pour avancer. Quand il souffle latéralement,  je dois m'arquebouter sur mes bâtons pour ne pas m'envoler dans le bas côté. J'ai déjà essuyé quelques coups de vent et de la pluie sur cette Via Francigena,  mais rien de comparable à ce temps calamiteux. Dans les bois, lzs branches tombées au sol me rappellent aussi la force des éléments.
J'arrive tout de même assez tôt à Orbe. Le temps d'acheter deux tablettes de chocolat à la boulangerie. Seule vraie bonne nouvelle de la journée (à part le fait que je n'ai donc pas trimballe mon pantalon de pluie pour rien), le chocolat Cailler est bien moins cher qu'en France (ça fait tout de même une chose!  J'aurai bien des réflexions à vous faire part sur la qualité de vie et le niveau de vie Suisse qui me semblent très relatifs si on les rapportent aux prix et donc aux pouvoir d'achat,  mais ça sera pour demain! ).
Je trouve un kebab ouvert, le dimanche en Suisse tout ou presque est fermé et ce genre de restaurant,  qui semble attirer la diaspora turque et les suisses déshérités, reste les seuls dans mon budget par ici. Enfin je vais quand même essayer de varier.
Enfin, jusqu'ici,  même si la météo et le parcours m'ont fatigué,  tout va bien.
Mais après Orbe , rien ne va plus. Mon guide anglais n'est plus du tout en concordance avec le balisage Via Francigena.  C'est embêtant.  Et curieux d'autant plus que le chemin 70 y est bien évoqué,  tout en précisant que le balisage reste trop léger. En France,  j'avais un peu alterné les rares sections bien balisées et les indications du guide, qui se recoupaient à quelques détails près. Mais là,  aucun noms ne concordent.  Comme je ne peux plus vérifier sur Google maps ni sur mes applications car je n'ai pas la 3G ici, je décide, comme j'ai établi mon plan de marche d'après ces indications, et après quelques tergiversations, de suivre le parcours du livre.
Je sens tout de suite que c'est un mauvais choix. Il n'est pas simple à suivre. Je me trompe une fois, ajoutant quelques kilomètres pas intéressants à mon parcours. En plus,  cette traversée de plateau est fastidieuse et le plus souvent sur des routes tout de même trop passantes. Une immense barrière de montagnes, aux sommets bien blancs, barrent déjà l'horizon.  Je maudis mon guide et son auteur.
La nuit me surprend à une grosse douzaine de kilomètres de Lausanne. Comme j'en ai marre de suivre le pénible parcours du Cicerone, je tente pour finir une piste cyclable qui indique la direction de Lausanne.
Mais la nuit, dans les bois, tout est plus compliqué et je perds sa trace. Je retrouve néanmoins très vite la bonne direction et arrive à Mont sur Lausanne.
Là,  en zone urbaine, je peux à nouveau éteindre ma lampe. Mais les derniers kilomètres me sembleront très longs. Bien plus que notés sur mon livre dont je soupçonne l'auteur de ne pas les avoir effectué à pied.
Je peux néanmoins admirer les milliers de lumières qui scintillent, dessinant le bord du lac. De là, difficile de dire si ces lumières sont genevoises, de Lausanne ou même françaises.
J'arrive enfin au centre ville.  Le premier hôtel sera mon havre du jour, tant pis pour le prix qui est toujours deux fois plus cher qu'en France. Je ressors directement dîner à la pizzeria du coin avant de pouvoir savourer une bonne douche et mon lit.
J'ai dû parcourir au bas mot 65 kilomètres vu mon temps de marche, soit dix de plus que prévu. Demain, le parcours sera sans doute plus agréable et évident, puisque je vais suivre les bords du lac. J'espère u retrouver le balisage officiel que je vais désormais préférer à mon guide! Mais c'est un pèlerin fatigué et un peu perplexe qui clôt son récit ce soir.

Trail world tour, Via Francigena, étape 20: langueurs vaudoises.

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