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Trail world tour, Via Francigena, étape 21: les vagues du Leman.

Publié le 04 novembre 2013 par Sylvainbazin

En quittant mon hôtel du centre de Lausanne,  je m'aperçois vite que mon optimisme naturel m'a trompé lorsque j'avais jeter un coup d'oeil sur le ciel par la fenêtre. Il pleut encore fort et je dois vite stopper pour remettre mon couvre-sac. J'essaie tant que faire se peut de garder mes affaires au sec, ayant trop de mauvaises expériences avec des équipements trempés à tenter de faire sécher. Et pour pluvieuse, la journée va l'être.
Pour l'heure,  je dévale les rues qui mènent au lac. L'ambiance paraît studieuse. Des femmes trottinent pour ne pas être en retard au bureau, les costards sont nombreux. Je connais mieux la rive française du lac et Genève,  et c'est vrai qu'il y a un vrai contraste. Cette rive là est "busy" et très peuplée. Un petit côté Hong Kong avec cette ville qui grimpe sur les rives du lac.
Le lac. Il sera mon compagnon du jour. Sur les 50 kms de l'étape,  je vais le côtoyer pendant 40. 
Par rapport au lac du Bourget, majestueux mais modeste, que je commence à bien connaître et au poli lac d'Annecy,  le Leman a bien sûr une autre ampleur. Aujourd'hui, je vais encore mieux le sentir.
Première surprise en ce jour de grand vent: de véritables vagues agitent la surface des eaux et s'abattent sur la grève. Je marche le long d'une promenade bien aménagée. Le ciel est très bas, laissant à peine entrevoir la silhouette des montagnes autour. De rares promeneurs de toutous et quelques joggers s'aventurent sur la jetée. Il faut dire que sur les passages les plus étroits les vagues déferlent jusqu'à la rive et projettent de l'eau. Plusieurs fois, je dois courir pour les éviter de justesse. Rien de très dangereux mais tout de même,  aujourd'hui le Leman a vraiment un air de mer intérieure.
Je vais quand même finir par me faire vraiment arroser dans un endroit un peu délicat. J'ai les pieds complètement trempés et ça ne m'arrange pas.
C'est d'autant plus bête que le parcours, plutôt bien balisé au demeurant,  s'élève à ce moment là vers les coteaux. Je marche un bon moment à travers ce vignoble, dont j'ignore la qualité des vins. Je double des villages coquets, dévolus au travail du vin.
La pluie tombe sans arrêt et ce n'est tout de même pas de l'eau chaude qui minonde. J'avance.  Plutôt vite. Mécaniquement,  frappant du sol mes bâtons comme un robot. Sans penser à rien de très précis. Je regarde tout de même de temps en temps le lac, sa surface toujours troublée par le vent.
Ça me rappelle ma participation au marathon de Lausanne,  qui suit un parcours parallèle,  il y a quelques années. Il faisait un temps catastrophique. Pluie, vent et froid. Décidément. (C'était un de mes derniers marathon courus un peu sérieusement, j'avais termine 7e en 2h36).
Comme j'ai très peu déjeuner ce matin,  je commence à être un peu fatigué et j'ai faim quand j'entame ma redescente vers Vevey et ses rives.
Un court arrêt café-sandwich-chocolat me requinque bien. Mais il pleut toujours autant et le vent est encore fort. Je reprends donc ma progression à bonne allure en retrouvant les bords du lac. Montreux se présente vite. C'est à travers de jolies grèves aménagées en Parc et arboretum,  musées de plein air et promenades que je marche. Les beaux hôtels 1900 (qui ressemblent comme des frères moins decatis à ceux d'Aix les Bains) et les maisons de maître sont splendides. Je pourrai prendre des tas de photos tant les choses à voir ne manquent pas mais je préfère ne pas m'arrêter car je n'ai pas chaud et mes appareils n'aiment pas l'eau. Il faudra revenir, même si je soupçonne tous ces lieux de ne permettre la survie qu'aux porte feuille vraiment bien garnis.
Le bout du lac se dessine, derrière le château d, mais comme dans un lavis a l'encre de Chine tant le ciel est bouché et présente toutes les nuances de gris.
J'atteins Villeneuve. Un dernier regard pour le lac et je mengouffre dans la direction d'Aigle.
Les dix derniers kilomètres ne sont pas drôles. Je longe une zone commerciale, puis industrielle. Le sentier est coupé par des travaux et je dois faire 200 mètres dans la boue du chantier avant de rejoindre une petite route.
Si vers la fin le paysage redevient plus agréable, le vent pile en face forcie encore et la pluie redouble. Je commence à en avoir marre. Cette traversée suisse ne va donc vraiment pas sans mal.
Heureusement,  j'arrive assez tôt à Aigle où je ne trouve qu'un hôtel pas complet,  et encore bien cher.
Je tente ensuite le chinois du coin, mais il est lui aussi hors de prix et après un repas plus que léger (un bol de riz cantonnais) je me rabats pour compléter sur la spécialité locale: le kebab. Pour la gastronomie suisse, je verrai une autre fois...

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