Quiconque travaille au sein d’un organisme à but non lucratif (OBNL), avec salaire ou bénévolement, se pose régulièrement la question suivante : comment amener un maximum de gens à me joindre dans mon combat, à supporter ma cause ? Autrement dit comment émouvoir suffisamment une personne ou une entreprise pour qu’elle donne du temps, de l’attention, de l’expertise ou de l’argent ?
Il y a bien des réponses à cette question. Chacun peut se créer une liste d’émotions à interpeler, la classer en ordre d’importance, et il y aurait manifestement autant de listes différentes qu’il y a de gens qui répondent à la question. Ceci voudrait dire que ceux qui font des dons de charité à un organisme réagissent vraisemblablement à une variété de stimuli émotionnels qui sont pratiquement impossibles à prévoir.
Posez-vous la question. Êtes-vous un donateur émotif ou rationnel ? Êtes-vous plus sensible à la misère ou à l’espoir ? Êtes-vous du genre à donner spontanément ou après réflexion ? Peut-être êtes-vous comme le donateur moyen qui réagit à plusieurs messages différents selon ce qu’il vit au moment où il reçoit le message.
Personnellement, ma liste (sûrement incomplète) ressemblerait à ça :
- La colère ou l’indignation = il faut absolument que je pose un geste, rapidement;
- L’espoir = je veux participer à ce projet qui va réussir à faire une différence, je fais partie de la solution;
- La tristesse = je donne par sympathie, peut-être même par culpabilité;
- La confiance = je donne parce que je crois qu’un OBNL apporte la bonne solution, surtout si je reçois des preuves confirmant une action concrète.
Probablement que pour me recruter comme donateur, une fois mon attention obtenue, vous devez arriver à me sensibiliser en m’indignant et en me faisant (presque) pleurer, me donner espoir qu’on va solutionner le problème, et me convaincre que vous êtes le bon organisme à appuyer. Pas facile…
Aussi, il y a les émotions qu’on stimule pour capter l’attention des donateurs dans un monde où cela devient de plus en plus difficile. Pour y arriver, certains OBNL font appel au rire avec de l’humour parfois absurde, à la peur avec un message percutant, à la culpabilité ou au contraire à la flatterie. Ces tentatives ne sont pas toute couronnées de succès.
Voici quelques exemples en vidéo. Je vous invite à faire vos suggestions personnelles dans les commentaires si vous avez d’autres exemples.
L’indignation :
La compassion :
Le choc :
L’humour ou l’absurde :
L’espoir :