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#1 La biologie c’est fantastique : le blobfish, c’est pas si horrible

Publié le 06 novembre 2013 par Leprocrastinateur @Le_procrastin

Ce qui est bien avec mes études en sciences, c’est que j’ai accès à tout un tas de découvertes fascinantes et incroyables concernant la nature et le monde, des découvertes qui ne sont pas encore forcément connues du grand public, et c’est à ce moment là que je suis fier d’avoir un blog et de vous les partager. Voilà, donc avec ses prérequis, je vais commencer une série d’articles « La nature est fascinante », regroupant quelques phénomènes scientifiques et naturels que le monde peut nous apporter.

Depuis un moment déjà, on peut voir circuler sur plusieurs sites des articles du style « les animaux les plus moches de la Terre », « les animaux les plus incroyables du monde »… Mais qu’en est-il de la véritable biologie de ses espèces, souvent méconnues du reste de la planète, de leurs embranchements évolutifs ainsi que de leurs véritables noms trop souvent mal orthographiés par des « auteurs » véreux désireux de faire le buzz en relayant une information de plus en plus erronée tel le jeu du téléphone Arabe?

Nous, on aime bien les animaux. Enfin, on aime bien parler des animaux, et on aime bien vous donner une information juste, précise et profonde. Pas juste des photos tirées de n’importe quel autre site internet en mal de reconnaissance. Non, on aime bien vous présenter parfaitement les choses pour vous apprendre à aimer découvrir et partager.

Laissez moi vous présenter du mieux que je le peux ces animaux loufoques aux comportements parfois très évolués, aux physiques parfois très primitifs, ses animaux que la nature à décidé, contre toute attente, de laisser évoluer…

Le BlobFish, le poisson à la gueule façon Roger

Allez, on commence par l’un des plus gros fakes de l’histoire de ces articles tout pourris que l’on trouve sur ce genre de site pour vous montrer que le BlobFish n’a pas la gueule que tous essayent de nous faire croire. C’est comme essayer de dire que Joseph Merick, atteint alors par la maladie d’Elephantiasis (appelé également elephantman par l’extrême difformité de son corps) était un digne représentant physique de l’espèce humaine. Forcément qu’on le prendrait un peu mal.

Désolé de vous l'apprendre, mais si un jour vous croisez un blobfish, il y a peu de chance pour qu'il ressemble à cela

Désolé de vous l’apprendre, mais si un jour vous croisez un blobfish, il y a peu de chance pour qu’il ressemble à cela

ElephanMan ou Joseph Merreck était bien malade...

ElephanMan ou Joseph Merreck était bien malade…

Non, en réalité, le BlobFish ou « Psychrolutes marcidus » pour faire son malin, n’est pas si horrible. Il peut arriver parfois, à cause de sa tête « grasse » qu’il finisse par ressembler à

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cela, mais d’après les scientifiques qui étudient cette espèce, ce phénomène reste « rare ». Vivant dans les eaux profondes, ce poisson à développé une résistance naturelle face à la pression des profondeurs, une masse adipeuse recouvrant son corps de façon « équilibrée ». Pour le coup, ce blobfish n’a pas eu de bol et toute sa masse adipeuse s’est retrouvée à l’avant de son corps, tel le gras que nous prenons systématiquement dans les fesses ou dans le ventre.

Bref, désolé de vous avoir cassé un mythe: le blobfish tel que vous le croyez, n’existe pas. C’est un poisson très banal, abyssal des eaux Pacifiques, à la chair dégueulasse, à la reproduction très lente, qui vient se ficher dans les filets des chalutiers… Ah oui: le blobfish a quand même la particularité de s’assoir sur ses oeufs pour les faire éclore. Et ça, je suis sûr que je vous l’apprend.

Pas encore convaincu?

Pas encore convaincu?

L’Axolotl, l’amphibien Pokémon

L’axolotl est souvent à tord classé parmi les « poissons » les plus laids de la planète sur les sites précédemment cités. D’abord ce n’est ni un poisson, et ce n’est pas laid non plus, jugez vous même : vous ne verrez jamais un animal sourire avec autant de conviction. Ouais, l’axolotl est un animal rigolo (je sais de quoi je parle, j’en ai 3 chez moi).

C'est quand même très mignon...

C’est quand même très mignon…

La particularité de cet animal, mis à part ses branchies extérieures disposées en forme en cornes filamenteuses rattachées à la base de son cou, est de pouvoir évoluer, comme évoluerait un têtard en grenouille. Sauf que l’axolotl passe du milieu liquide au milieu terrestre! Imaginez la transformation que doit opérer son organisme pour arriver à cela! Une réorganisation totale de ses branchies pour faire les poumons, une réorganisation de son système sanguin… une prouesse évolutive que les chercheurs ont encore du mal à comprendre. De plus, outre sa faculté incroyable d’adaptation à son milieu, l’axolotl peut régénérer 90% de son corps (pas en même temps, je parle en terme de superficie) lors d’une lésion. L’axolotl est donc très étudié concernant la recherche sur la régénération des membres et des organes.

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Macropinna Microstoma, le poisson à tête transparente

En nageant vers les 700m de profondeur, vous pourriez croiser un Macropinna Microstoma, un poisson de 15 cm environ. Vous pourriez également vous demander si vous n’êtes pas en plein délire hallucinatoire puisque vous pourriez voir à travers ce poisson. Le mal des profondeurs n’est pas en cause : ce poisson possède bien une tête transparente, laissant apparaitre son encéphale et quelques structures crâniennes.

Que c'est bizarre...

Que c’est bizarre…

Aussi étonnant soit-il, l’évolution de ce poisson reste encore un mystère. En effet, les 2 masses verdâtres que vous pouvez apercevoir sur l’image sont en réalité ses yeux. Rien ne vous échappe? Aucune structure ne va de ses globes occulaire vers l’extérieur : ce poisson observe à travers son corps, les orifices inférieures étant des narines. Une équipe de chercheurs (Bruce Robison et Kim Reisenbichler, de l’Institut de recherche de l’aquarium de la Baie de Monterey, en Californie) s’attardent à essayer de comprendre ce phénomène évolutif ainsi que le phénomène rendant ce poisson transparent.

Vous kiffez hein? On continue alors!

Le cerveau transparent de la souris

Observer un cerveau en 3 dimensions, dans le moindre de ses connexions neuronales, sans avoir à le disséquer? Des chercheurs l’ont fait. Et ça, c’est quand même génial. C’est les américains de l’université de Stanford qui sont dans le coup. Cette technique, baptisée Clarity, permet de rendre le cerveau d’une souris (morte) complétement transparent, grâce à un procédé révolutionnaire, développé en Avril 2013.

Voici différentes structures cérébrales: les ventricules, les chiasma optiques, la matière grise...

Voici différentes structures cérébrales: les ventricules, le chiasma optique, la matière grise, le striatum…

Cette technique repose sur quelques connaissances simples de la composition d’un cerveau : étant composé majoritairement de lipides (molécule structurelle opaque à la lumière), le cerveau possède cette couleur laiteuse, blanchâtre.

Pour ôter les lipides de ce cerveau de souris sans pour autant qu’il ne s’effondre sur lui-même, les scientifiques de l’université de Stanford ont remplacé ces molécules par de l’hydrogel, un gel essentiellement constitué d’eau. Concrètement, les scientifiques ont plongé le cerveau de souris dans une solution d’hydrogel, afin que les molécules de cette solution imprègnent les tissus cérébraux. Une fois cette opération effectuée, le cerveau a été chauffé à 37°C, soit la température du corps humain, afin de solidifier la structure obtenue. Enfin, les lipides ont été ôtés en recourant à la technique de l’électrophorèse, un procédé souvent utilisé en biologie, qui permet de séparer les molécules via injection d’un courant électrique.

La structure visible est l'hippocampe, siège des émotions et de la mémorisation.

La structure visible est l’hippocampe, siège des émotions et de la mémorisation.

Les avancées technologiques modernes permettent maintenant au chercheur de pouvoir analyser les différentes structures du cerveau et leurs fonctions, notamment en observant une molécule de la taille des neurotransmetteur (molécule d’information utilisée pour la communication neuronale). Avec à la clé, la possibilité d’observer et de cartographier la structure biologique du cerveau avec une précision inédite.

Le seul problème : cette technique ne peut fonctionner que sur le cerveau… mort.

Le Glaucus Atlanticus, ce ver marin éblouissant de couleurs

On vous en parlait déjà il y a un moment, mais franchement, ce petit ver marin trouve complètement sa place dans cet article! Le glaucus Atlanticus fait partie de ses animaux incroyables et fantastiques que la nature s’est bien marré à fabriquer. Sans parler de ses courbes quasi incroyables, on peut voir l’étrange perfection de l’assemblage du gris métallisé avec le bleu foncé dessinant alors de magnifiques motifs sur son corps. Si vous désirez en savoir plus sur le Glaucus Atlanticus, cliquez sur lien du début de paragraphe.

J'aime ces couleurs dignes d'une voiture de sport.

J’aime ces couleurs dignes d’une voiture de sport.

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Les fourmis de feu, ces fourmis voguant sur l’eau

S’il y a bien un truc que Ridley Scott (scénariste de la saga Alien) n’a pas inventé, c’est l’organisation complète d’une ruche de Xénomorphe, comprenant une reine, des soldats, et des individus sexués : les fourmis fonctionnent exactement avec la même organisation sociale. On appelle même ce genre d’espèce : des espèces eusociales, organisées en plusieurs castes dont les membre se dévoue à leur tâche jusqu’à la mort, sans jamais pouvoir en changer. J’ai une profonde fascination pour les espèces fonctionnant comme cela (fourmis, abeilles, guêpes, cafards…). Toutes ne travaillent que dans le seul but de perpétuer la colonie. Pour le coup, la célèbre citation des mousquetaires « tous pour un et un pour tous » fonctionne à merveille: les fourmis forment une colonie, et la colonie protège les fourmis.

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Les différentes particularités des fourmis de feu sont incroyables. Par exemple, les fourmis de feu découpent des morceaux de feuilles entières pour aller nourrir un champignon naturel qu’elles font pousser dans la ruche. Cela à pour conséquence d’apporter protection et nourriture aux jeunes. D’ailleurs ce n’est pas la seule fois que les fourmis utilisent l’environnement à ses propres intérêts : certaines colonies de fourmis élèvent des pucerons pour ensuite prélever leur « jus » très nourrissant et très appétissant…

Courage fourmi! Encore quelques levé de soleil, et la mort sera pour toi...

Courage fourmi! Encore quelques levé de soleil, et la mort sera pour toi…

La 2e particularité de ses fourmis, c’est qu’elles sont capable lors de grandes inondations, de former des îlots entiers de fourmis. Grâce à leur propriétés hydrophobes, les fourmis en dessous de l’îlot ne se noient pas puisqu’une bulle d’air se forme autour d’elles. Elles peuvent ainsi naviguer des mois durant le temps de retrouver une terre ferme et refonder la colonie.

Le radeau de la méduse, réinterprété par nos amies les fourmis...

Le radeau de la méduse, réinterprété par nos amies les fourmis…

Ces autres animaux qui ne méritent pas de paragraphes mais qui sont fascinants quand mêmes!

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Le Molock, saurien des plaines d’Australie, appelé également « diable cornu ». Un peu comme un pléonasme quoi.

Lamproie, dont on imagine très bien être le modèle du fameux monstre des sables dans StarWars.

Lamproie, dont on imagine très bien être le modèle du fameux monstre des sables dans StarWars.

Condylure à nez étoilé, est une taupe possédant des milliards de capteurs sensoriels à l'extrémité de ses

Condylure à nez étoilé, est une taupe possédant des milliards de capteurs sensoriels à l’extrémité de ses « prolongements » nasaux. Certainement pour compenser un déficit visuel.

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Le crabe « yéti » possède des pinces et des pattes poilues. Vivant dans le pacifique, ce mini crabe fait environ 15mm.

J’espère que ce premier article vous a plus et je vous dis à la prochaine fois pour un nouvel épisode de « la nature est fascinante ».

Sources

Wikipedia.fr
Aquaportail.fr
Pokepedia.fr
Bloganimaux.fr
Voyagerloin.com
Science-et-vie.com
Nature.com
Francoise1.unblog.fr

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Condylure à nez étoilé, est une taupe possédant des milliards de capteurs sensoriels à l’extrémité de ses « prolongements » nasaux.
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#1 La biologie c’est fantastique : le blobfish, c’est pas si horrible
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#1 La biologie c’est fantastique : le blobfish, c’est pas si horrible
Que c’est bizarre…
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#1 La biologie c’est fantastique : le blobfish, c’est pas si horrible
C’est quand même très mignon…
#1 La biologie c’est fantastique : le blobfish, c’est pas si horrible
Pas encore convaincu?
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#1 La biologie c’est fantastique : le blobfish, c’est pas si horrible
Désolé de vous l’apprendre, mais si un jour vous croisez un blobfish, il y a peu de chance pour qu’il ressemble à cela
Bakenji
Bakenji (292 Posts)

Je suis un rédacteur et administrateur à mi-temps pour le procrastinateur: j'ai décidé de vous offrir un article chaque mercredi entre 18h et 20h. Le reste de mon mi-temps est consacré à mes études dans les neurosciences et la recherche de thérapies révolutionnaires anti-cancéreuses. Moi, je procrastine surtout quand il s'agit d'aller dormir!

#1 La biologie c’est fantastique : le blobfish, c’est pas si horrible
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