La conférence était organisée en présence de la présidente d’ACF, Stéphanie Rivoal et de plusieurs spécialistes, Boutros Hallaq, (écrivain et professeur à l’université de Paris III), Agnès Levallois (spécialiste du Proche Orient, chargée de cours à l’ENA et à Sciences-Pô), David Rigoulet-Roze (chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique) ainsi que Vincent Taillandier (Directeur des Opérations d’ACF).
Cette conférence a été organisée avec la volonté de mettre la crise humanitaire et la situation des réfugiés au centre du débat, trop souvent occupé par les aspects politiques, stratégiques et militaires.
Plus de 2.000.000 de réfugiés enregistrés dans les pays voisins, des populations déplacées à l’intérieur du pays estimées à plus de 4.000.000, la crise syrienne est l’une des pires de ces vingt dernières années.
Après plus de 30 mois de conflits, les pays limitrophes de la Syrie, au premier rang desquels le Liban et la Jordanie, sont dans l’impasse. Leur capacité à accueillir les populations réfugiées est mise à rude épreuve. On estime entre 800.000 et 1.000.000, le nombre de Syriens ayant franchi la frontière libanaise, soit 20% de la population d’un pays estimée à 4 millions. De même, en Jordanie, la présence de plus de 600.000 réfugiés inquiète l’administration du pays. Le roi de Jordanie s’est exprimé sur le sujet, expliquant que sans une aide accrue de la communauté internationale, la Jordanie serait dans l’obligation de « prendre les mesures pour protéger ses intérêts et son peuple ».
Les inquiétudes concernant la capacité des pays proches de la Syrie d’apporter un soutien durable sont nombreuses comme le souligne Vincent Taillandier : « Les flux de population aujourd’hui sont tels que ça déstabilise fortement les équilibres des régions limitrophes ».
Si le bilan de cette crise est d’hors et déjà dramatique, elle fait craindre le pire à l’ensemble des intervenants. Violence, durée, impact, coût : rien ne laisse imaginer de solutions rapide, comme l’explique Vincent Taillandier.
Le coût et la durée du conflit sont des enjeux évidents pour les acteurs étatiques et humanitaires, ils le sont d’autant plus pour les réfugiés. La révolution a commencé depuis plus de 30 mois, mais on observe qu’une majorité des Syriens à avoir quitté leur pays, l’ont fait à partir de la fin de l’année 2012 (on comptait 250.000 réfugiés syriens en septembre 2012). Pour la plupart, ils sont partis en laissant presque tous leurs biens derrière eux, persuadés de pouvoir les récupérer quelques mois plus tard.
Mais les mois passants, la crise s’est aggravée et ils ont été obligés de se séparer de la majorité des effets qu’ils avaient pris avec eux. Absence de travail, acteurs de la société civile et internationaux dépassés, les réfugiés syriens, ainsi que les populations les plus pauvres des pays d’accueil, se retrouvent dans une situation de dénuement critique à l’approche de l’hiver.
Retrouvez prochainement cette conférence Giroud dans son intégralité...