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L'Afrique : poubelle de l'Europe ?

Publié le 09 novembre 2013 par Busuainn_ezilebay @BusuaInn_Ezile
mis à jour le 08/11/2013 à 20:50L'huile s'acoule sur la base d'un arbre  près de Port Harcourt au Nigeria. REUTERS/Akintunde AkinleyeL'huile s'acoule sur la base d'un arbre près de Port Harcourt au Nigeria. REUTERS/Akintunde Akinleye

Les entreprises européenes continuent de polluer l'Afrique


Deux groupes britanniques sont accusés de déverser impunément leurs déchets au Ghana et au Nigeria.


Mardi 5 novembre 2013, les Organisations Non GouvernementalesGreen Cross et Blacksmith ont publié la liste des endroits les plus pollués du monde. Outre le Bengladesh et l’Indonésie, le Top 6 est occupé par deux territoires du Golfe de Guinée : la décharge d’Agbogbloshie et le delta du Niger. Parmi les 2000 sites étudiés dans 49 pays, ces régions densément peuplées du Ghana et du Nigéria, réussissent l'exploit de faire jeu égal avec Tchernobyl ou la ville industrielle de Norilsk, en Sibérie occidentale. Or, ce sont également les déversoirs de deux entreprises britanniques : Shell et Environcom.Dans la banlieue d’Accra, Agbogbloshie figure comme l’une des plus grandes décharges à ciel ouvert de la planète. Le centre de traitement des déchets s’est fait une spécialité d’accueillir les vieux appareils électroniques usagés, qui pour une bonne part, arrivent du nord de la Méditérannée. Ces déchets «exposent  40.000 personnes à une pollution au plomb, au mercure et au cadmium», selon le rapport des deux associations. On estime que seule une infime part des épaves sont traitées de manière conventionnelle.Lundi 4 novembre, The Guardian nous apprennait que la société de recyclage britannique Environcom utilise cette décharge de façon intensive, et, selon les accusations du gouvernement ghanéen, dans la plus simple illégalité.
«Environcom a organisé le transport d’une cargaison de 37 conteneurs, c'est-à-dire près de 4 000 réfrigérateurs usagés, vers des décharges ouvertes au Ghana», a déclaré Victor Owusu, porte-parole de la commission de l'énergie à Accra.
Si le Ghana a pris des mesures pour interdire l’entrée de polluants sur son territoire, il semble que cela n’ait pas arrêté le groupe anglais. Deux mois après la loi, des cargaisons arrivaient toujours. Pour étayer ses affirmations,The Guardian publie la correspondance de la société avec le gouvernement ghanéen. Le 21 juin 2013, le PDG d’Environcom se faisait menaçant :
«Nous avons travaillé sur un investissement de plusieurs millions de livres au Ghana. Votre dernière réponse [ndlr : relative à l'interdiction de l'exportation de déchets] nous a conduit à reconsidérer ce projet et à regarder vers d'autres marchés en Afrique de l'Ouest. » ...

«Ils pensent que c'est l'Afrique, et qu'ils peuvent  y faire ce qu’ils veulent»

Au Nigeria, c’est Shell qui se retrouve dans l’œil du cyclone. En cause, la tendance du pétrolier à minimiser l’impact environnemental de ses opérations d’extraction sur le sol nigérian. « Ses déclarations officielles sur l’impact de son action sur le delta du Niger sont souvent erronées. Shell n’hésite pas à affirmer que les enquêtes sur les déversements d'hydrocarbures sont solides quand elles ne sont pas, que les sites sont nettoyés quand ils ne sont pas, et que le groupe est transparent, alors qu'en réalité, il maintient un contrôle très serré sur chaque élément d'information » accuse le rapport d’Amnesty International.Dans les deux cas, les multinationales clament leur bonne foi. Ce dont doute M. Owusu:
«Je sais qu'en Grande-Bretagne ce genre de chose n'arriverait pas. Je crois qu'ils pensent que c'est l'Afrique, et qu'ils peuvent  y faire ce qu’ils veulent ».
Lu sur The Guardian et La Nouvelle Tribune

Lu sur Slate Afrique

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