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La synthèse - de l'antifascisme à Davos, la gauche a disparu

Publié le 10 novembre 2013 par Assouf
Ce matin, en sus des activités normales pour un Jour du Seigneur, j'écoute le petit père Chevènement chez Ruquier. Celui-là est très nettement au-dessus de la ligne de flottaison politique mais a ceci d'énervant qu'il semble ne rien vouloir faire pour que nous sortions du marasme. Par exemple, il avoue que sa "candidature pédagogique" de 2012 n'a pas fait bouger les lignes, mais il demeure indulgent pour Hollande et ses acolytes. Chevènement donnerait presque envie d'être démocrate et de voter pour lui, mais on sent bien qu'il ne fait que la moitié du chemin. Même Dupont-Aignan va un peu plus loin... Bref, je reste pro-sortilège. 
En revanche, un certain Felix Marquardt m'a étonné. Je ne le connaissais pas. Ses propos édifiants m'ont poussé à me renseigner, un peu. 
Je tombe déjà là-dessus :

Le capitalisme impérialiste trouve l'anticapitalisme comme allié. Ils ont les mêmes valeurs, les mêmes objectifs. C'est rarement prouvé de manière aussi claire. Un rappeur fait le trait d'union entre Marquardt et Besancenot. Mokless, cosignataire avec Marquardt et un journaliste de Canal+ (comme par hasard) d'une tribune publiée dans Libé (comme par hasard) intitulée "Barrez vous". Mokless, apparement figure antifa. Mokless, invité par Marquardt à Davos, au forum économique mondial. Bin tiens...
Tout est là. Les antifas/rappeurs sont américains (j'entends impérialistes). Ils se battent contre un fascisme qui n'existe pas, ce qui leur permet de frapper (physiquement, moralement, juridiquement) toute voix anti-impérialiste. C'est démontré par les faits depuis longtemps. Mais nous avons le bonheur de trouver en Felix la synthèse parfaite. Il porte d'ailleurs la tenue de synthèse : cravate et compagnie, mais baskets rouges Nike, slogan sur les manchettes de la chemise, boutons Superman.

Emmanuel Ratier publie quelques faits et documents sur ce bon monsieur. Étonnant, non ?
Il faudrait donc se barrer. Personnellement, je n'ai rien contre le voyage, ni contre l'exil. Certains rêvent en effet de départ, et c'est très bien. Ce n'est pas mon cas, ayant choisi plutôt une pérégrination intérieure. Peu importe.
On entend cependant des discussions étonnantes à ce propos. On voit des UMPS s'offusquer, chanter la déchirure du déracinement, la souffrance que ces jeunes doivent ressentir, l'impasse dans laquelle ils doivent se trouver en leur pays pour vouloir en partir. C'est étonnant. C'est étonnant, parce que cela ne vient jamais sur le tapis quand on parle des Maliens qui viennent en nos contrées. Ce qui déchire le cœur quand François quitte famille, village, pays pour aller en Australie, est occulté quand c'est Fatoumata qui vient en France.
Bien davantage! c'est magnifique l'immigration massive. S'y opposer serait raciste et fasciste. Nous y revoilà! Pour que Bouygues ait des négros pas chers sur ses chantiers, il faut que Besancenot traite de fasciste toute personne s'interrogeant sur le déracinement. Et chez Mermet, on prévient : qui parle terroir est pétainiste. Marquardt et Besancenot, même pas l'alliance de la carpe et du lapin, mettent à jour la dissonance cognitive des "démocrates" impérialistes.
Il ne nous reste donc plus qu'à prêcher dans le désert, pour des valeurs écologiques d'autonomie et d'altérité. Je me souviens de la phrase de Vernant, tiens :
"Entre les rives du même et de l'autre, l'Homme est un pont."

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