Voilà plus de 2 mois que Jean-Gabriel Chelala a quitté le Portugal à bord de son cyclomer de 7,50 mètres en vue de traverser l'Atlantique. Depuis le 7 mars dernier, il a ainsi traversé le rail de pétroliers du Détroit de Gibraltar en pleine nuit, réparé son installation électrique en pleine mer, fait escale à Safi au Maroc, navigué par des vents soufflant à plus de 35 nœuds, cassé son safran après qu'un cétacé eut frotté son engin de trop près. Il a aussi profité de la chaleur humaine des habitants de Punta Mujeres sur l'île de Lanzarote, qui l'ont complètement adopté et grâce auxquels, il a pu repartir avec un nouveau gouvernail de fortune. Depuis son départ de Paris, le 13 janvier, le jeune aventurier a déjà parcouru au total, plus de 2.000km à vélo et 1.200 milles nautiques (un peu plus de 2.200km) en près d'un mois de navigation.
Avec un peu de recul, le marin pédaleur témoigne sur ce que lui a appris ce début de parcours en mer. " En partant du Portugal, je n'avais aucune expérience maritime, au fur et à mesure, à force de concentration, de volonté et de maîtrise, j'apprends la mer et à vivre en mer. Chacune des difficultés rencontrées est l'occasion pour moi de faire un pas en avant, même si parfois et sur le moment, je dois me battre contre colère et découragement ".
À présent, le jeune aventurier est seul sur l'Atlantique, entraîné par les courants canariens. Après 10 jours de mer, petit à petit, les habitudes s'installent et Jean-Gabriel prend son rythme de croisières. " J'ai maintenant terminé toutes mes provisions périssables comme les fruits et le pain. Mentalement, c'est un cap important car j'ai l'impression d'entrer vraiment dans le vif du sujet, c'est-à-dire d'être au coeur de mon projet initial. La première semaine, il m'a fallu prendre mes repères, chercher mes marques, à présent, je sens que le rythme s'installe. Les premiers jours n'ont pas été faciles, le moral n'était pas là, j'ai dû puiser dans mes réserves pour retrouver la force de me battre et continuer à avancer " confie le jeune ingénieur. Comme des maximes qu'il ne veut pas oublier et pouvoir lire à chaque instant, Jean-Gabriel a rajouté quelques phrases dans la cabine du cyclomer, " bienheureux les fêlés car ils laissent passer la lumière ", " if you have a dream, you can make it happen ", " le succès sourit à ceux qui osent ",...Phileas Fogg Junior organise ses journées en fonction de la mer et du soleil. " Les jours commencent tous à se ressembler. Je me réveille aux alentours de 6 heures, bouquine jusqu'à 7h30, mange quelques biscuits, puis je sors de la cabine pour pédaler. À 10 heures, 13 heures et 16 heures, je fais une halte pour manger et le soir, j'arrête de pédaler vers 18h30 pour manger à nouveau. Ensuite, je passe environ une heure à prendre des notes avant de m'allonger pour lire ou regarder un film du fond de ma cabine en profitant de quelques friandises. La nuit, je me réveille environ toutes les deux heures pour noter ma position, vérifier mon cap et faire un contrôle rapide du bateau. Le détecteur de radar me réveille régulièrement pour me signaler la présence d'un bateau à proximité. Je reste constamment aux aguets, prêt à pédaler ou à entrer en communication par radio VHF avec un capitaine. Ce type de rencontre est sans doute la chose la plus dangereuse de toute la traversée ". L'aventurier reste extrêmement vigilant et part du principe qu'aucun cargo ne peut l'apercevoir. " Il y a quelques jours, j'avais trois cargos en même temps dans mon champ de vision. Depuis mon dernier départ des îles Canaries, j'ai vu et croisé une multitude de pétroliers, chalutiers, porte containers, bateaux de tourisme ... je suis loin d'être réellement seul ! " plaisante-t-il.
Le plus intéressant pour Jean-Gabriel, est la découverte de la mer et des animaux marins. Il rencontre des poissons, des poissons volants, des dauphins, des oiseaux, ... " J'aime observer les mouvements de la mer, les vagues, la houle, ... En quelques instants, l'océan peut changer complètement de comportement, passant d'un calme plat à un réel déchaînement. Je scrute également les alentours du bateau à la recherche d'une ombre sous-marine. J'ai la chance de voir souvent des dauphins, mais je n'ai pas encore croisé de requins ou de baleines. Avec un voilier ou un bateau à moteur, on navigue trop vite et l'on n'a pas forcément le temps de bien observer ce que la nature a de plus beau à offrir. En ce sens, naviguer aussi doucement en pédalant est une véritable chance car cela me permet d'être au plus près des éléments ".Actuellement le vaste anticyclone centré sur l'Atlantique nord remplit bien son rôle et génère un flux de Nord, Nord-Ouest qui s'écoule du Portugal à Dakar. Sur la position de Jean-Gabriel, désormais sorti des perturbations de l'archipel des Canaries, se trouve des vents oscillants entre le Nord et le Nord-Est de 10 et 15 noeuds. Pour Mayeul Riffet, le routeur, " il serait préférable d'avoir des vents plus à droite vers le Nord-Est, afin de gagner dans l'Ouest, sa route directe vers la Floride devrait être à 280° alors qu'il navigue en ce moment à 215°. Mais naviguer sur la route directe n'est pas notre objectif et c'est rarement réalisable en mer d'autant plus que Jean-Gabriel avec son embarcation est tributaire du vent et des courants. Son objectif est aujourd'hui de contourner l'Anticyclone par son Sud. Actuellement s'il se laisse dériver et si vents et courants restent tels quels sur une longue période, Jean-Gabriel se retrouverait très loin dans le Sud du Cap-Vert, il lui faut donc se débattre pour créer du décalage dans l'Ouest en se rapprochant du centre anticyclonique afin de trouver des vents plus à l'Est qui le rapprochera de sa route directe, ... "
Depuis son départ des Canaries, les moyennes de vitesse de Jean-Gabriel évoluent énormément, rapides au début, elles sont très moyennes sur les quatre derniers jours avec un archipel des Canaries très influent, elles sont passées à 1,7 noeuds avec 172 milles nautiques parcourus. Sur les trois prochains jours, la tendance devrait normalement s'inverser lentement, avec des vents actuellement entre le 360 et 10° à 10/15 noeuds qui doivent évoluer entre 40 et 50° à 25/30 noeuds d'ici samedi 10 mai dans la matinée, ...
Pour suivre le défi inédit de tour du monde à la force humaine de Jean-Gabriel Chelala jeangabrielchelala.com
le site est disponible en français, en anglais et en espagnol en attendant la version en russe.
Pour suivre la trace en mer de Jean-Gabriel Chelala Tous les communiqués de presse concernant l'expédition 48° Nordfournie par la société Sierra Echo : Google Maps ou Google Earth
Photos en haute définition, libres de droit à télécharger http://www.jeangabrielchelala.com/telechargement
Vidéos en HD libres de droit pour le droit à l'information, disponibles sur demande auprès de Bretagne Production International Ronan Liot 06 64 21 63 59
Médiatisation & Relations Presse
Sylvie Fourcade - Réseau Humacom
tél + 33 (0)1 42 33 26 42 - gsm +33 (0)6 03 05 11 97 - fax +33 (0)1 42 33 44 21