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Standard and Poors perd son Triple A.

Publié le 11 novembre 2013 par Juan

Standard and Poors perd son Triple A.

Paul Krugman, François Hollande.

Où l'on s'amuse des commentaires sur la récente dégradation de la note de crédit de la France.

Le 14 janvier 2012, nous pouvions écrire: "Sarkozy n'est plus Triple A."
L'une des trois agences venait de retirer à la France la fameuse note de crédit AAA. Pour l'ancien monarque, la nouvelle était grave. Depuis des mois, Nicolas Darkozy s'était rabattu sur le maintien de ce Triple A comme le meilleur des bilans, la meilleure des notes, la plus grande des satisfactions.
"La méchante agence Standard and Poor's dégradait la France à AA+, tout en épargnant l'Allemagne et même la Belgique. Nicolas Sarkozy, l'homme aux 650 milliards de dette supplémentaires, avait perdu son Triple A."
L'antisarkozysme était si fort, de gauche à droite, qu'il ne lui restait plus que cela. Un vendredi 13 janvier, Standard and Poors avait donc retiré à la Sarkofrance son fameux hochet.
Vendredi 8 novembre 2013, la même agence récidive, plus modestement mais tout aussi sûrement. La France y perd son "+" pour descendre du AA+ au tout simple AA. 
L'explication est double: primo, le ras-le-bol fiscal généralisé qui s'exprime un peu partout dans le pays rendrait impossible toute nouvelle levée d'impôt. Secundo, l'équipe Hollande ne ferait pas suffisamment d'économies budgétaires.
"Nous estimons que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et services et du marché du travail n'amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme, et que la persistance d'un taux de chômage élevé affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d'envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles, explique l'agence. Nous pensons également que la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques. (...) Nous ne percevons pas de plan d'ensemble pour redéfinir les dépenses publiques pour dégager un potentiel de croissance."
Standard and Poor's
La décision de SP a attiré nombre de critiques et finalement pas mal d'indifférence. Le gouvernement lui-même a raillé la nouvelle, de façon trop polie chez Pierre Moscovici, de façon cinglante chez Arnaud Montebourg.
L'impact de cette décision est prévu quasi-nul par les "milieux autorisés" sur le coût du crédit du pays. Les marchés n'ont d'ailleurs que peu réagi vendredi. Le taux d'emprunt à 10 ans ce 8 novembre restait même inférieur à ce qu'il était après la dégradation de janvier 2012...
Plus grave, l'économiste Pauk Krugman a livré une violente attaque de l'agence quelques heures plus tard, en fustigeant ses partis-pris idéologiques. SP n'y connait rien de la solvabilité du pays.
"La France a commis le pêché impardonnable de devenir responsable sur la dette sans infliger de souffrance aux pauvres. (...).  Ne prenez pas cette dégradation comme la démonstration que quelque chose dysfonctionne vraiment dans l'État français. Il s'agit bien plus d'une idéologie que d'une analyse économique défendable. (...) Pourquoi cette dégradation ? S&P affirme que le pays n'a pas mené les réformes qui vont permettre de créer de la croissance à moyen terme. Mais que savons-nous vraiment des réformes économiques qui vont créer de la croissance, et combien cette croissance va générer ? La réponse est pas grand-chose !"
Paul Krugman

 On retiendra que les agences ont bien du crédit à reconquérir. Leur notation, comme en 2012, n'entraîne plus grand chose quand il s'agit de pays tels la France. Et leurs argumentation ne séduisent plus. 


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