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Doctor Who - 3.09 - The Family of Blood (part. 2)

Publié le 07 juin 2007 par Heather

Une seconde partie intense qui développe des thèmes très intéressants. Malgré quelques longueurs (une durée de 2 x 40 minutes peut-être un peu difficile à combler), il s'agit d'un très bon épisode qui approfondit des aspects juste entre-aperçus du docteur. S'il y a une seule storyline, plusieurs thèmes dominent l'épisode.

Il est tout d'abord placé sous le signe de la guerre. La Première Guerre Mondiale qui se profile l'année suivante, dont John Smith a parlé sur son carnet et que le docteur mentionne au garçon qui a pris la fameuse montre. Ces jeunes appartiennent à cette génération sacrifiée qui gardera les séquelles de la guerre des tranchées. L'épisode décide de nous en montrer un aperçu. Tous ces adolescents et leur éducation militaire prêts à prendre les armes pour défendre l'école contre cette attaque 'alien' qu'ils ne peuvent pas assimiler. Je pense que la scène de préparation, juste avant les tirs, reflète en quelque sorte une partie du message de l'épisode : la perte de l'innocence, eux qui pleurent devant cet assaut d'étranges soldats-épouvantails. La fin du jeu pour une brutale entrée dans la réalité... une année en avance, comme l'évoque avec amertume l'infirmière. Ce sont en quelques sortes des regrets anticipés qui dominent le premier tiers de l'épisode qui se déroule dans le lycée.

Le deuxième point à souligner est le contraste établi entre John Smith l'humain et le docteur, Seigneur du Temps intemporel qui n'a finalement absolument rien de commun avec un humain. Son expérience, son passé chargé de tant de batailles et de douleurs, déconnecte complètement le docteur de ce qui pourrait être cher à John Smith. En quelque sorte, ce dernier serait une sorte d'émanation humaine, à l'état brut, sans le savoir et l'héritage qui sont finalement ce qui fait le docteur. L'épisode joue merveilleusement bien sur ces deux personnalités résolument distinctes, grandement aidé par un David Tennant comme toujours en grande forme. Les incertitudes de John Smith alors que peu à peu, il ne peut plus nier l'évidente véracité des propos de Martha, donnent des scènes d'une remarquable intensité. Il est sincèrement amoureux de cette infirmière. Mais le seul moyen de mettre fin au carnage de la 'Famille' est que le docteur revienne, lui saura quoi faire. Seulement rouvrir cette montre, c'est signé la mort du John Smith qui a vécu un mois dans ce lycée. Il ne sera plus question d'une vie 'normale', humaine somme toute... C'est un sacrifice qui est demandé à John Smith. En fin de compte, cette décision si importante dont tout dépend déchire le coeur du téléspectateur autant que celui du docteur version humaine. Certes, le suspense n'est pas vraiment présent et n'est d'ailleurs pas recherché. Ce dilemme avec en balance tant d'enjeux verra évidemment John Smith s'effacer à contre-coeur pour redevenir le docteur. Mais l'épisode offre l'occasion de s'interroger sur l'identité, la personnalité du docteur. Et c'est une réflexion intéressante.

On aborde ensuite le troisième aspect de l'épisode qui doit être souligné. J'ignore si cela a été fait pour accentuer le contraste avec le docteur humain vis-à-vis du Seigneur du Temps. Ou bien cela s'inscrit-il dans le cadre d'une volonté de vengeance suite à ce que la 'Famille' lui a fait perdre... Toujours est-il que le docteur se montre impitoyable. Leur offrant l'immortalité à laquelle ils aspiraient, mais les figeant à jamais dans la prison qu'il leur a choisi. La voix off d'un des membres de la 'Famillle' qui nous conte avec distance leur destin verse peut-être dans une certaine surenchère dont on pourrait discuter de l'opportunité. Cependant, le téléspectateur étant pris par l'histoire, on ne s'arrête pas à ce genre de détails. Je pense que la remarque finale, en guise d'adieu, de l'infirmière pour qui John Smith est mort cette nuit-là, lorsque le docteur a ouvert cette montre résume à elle seule tout l'épisode : si le docteur n'était pas venu, tous ces gens qui périrent lors de l'assaut serait-il mort ? demande-t-elle. C'est froid et brutal. Pourtant, cela souligne simplement l'ambiguïté inhérente au docteur, cette ambivalence qui est une part de lui-même et que cet épisode entend mettre en avant.

La montre du docteur aura également permis de sauver deux vies, celles du garçon qui avait pris la montre et de son coéquipier. Ayant vu sa propre mort dans les tranchées par un obus, le jeune homme est capable de l'éviter et les deux survivront finalement à la Grande Guerre. La petite salutation à la fin de l'épisode, où dans une cérémonie de commémoration de nos jours, le docteur et Martha salue l'adolescent devenu un vieillard vétéran n'était sans doute d'une absolue nécessité. Mais quitte à faire un double épisode qui se place en préambule à la Première Guerre Mondiale, je peux comprendre l'envie chez les scénaristes de boucler ainsi la boucle.

Bilan : Une bonne seconde partie pour ce qui est finalement un des meilleurs épisodes de cette saison 3.


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