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Le Crédit Agricole lance une solution d'encaissement sur mobile

Publié le 14 novembre 2013 par Patriceb @cestpasmonidee
Smart TPE Bien des acteurs européens envient le succès de Square aux États-Unis mais, hélas, celui-ci est impossible à transposer dans les pays où règnent la carte à puce et la validation par code secret (ou "Chip & PIN"). Malgré tout, quelques-unes des idées de la startup peuvent être répliquées et c'est justement ce que tente de faire le Crédit Agricole avec sa nouvelle offre à destination des petits commerçants.
Bientôt disponible à la fois dans les réseaux LCL (sous le nom de "Monem Mobile") et Crédit Agricole (où elle s'appellera "Smart TPE"), la solution reprend le concept du terminal de paiement intégré au smartphone (Android et iPhone), accompagné ici d'un lecteur de carte à puce (avec son clavier pour la saisie du code) afin d'assurer la conformité à nos standards EMV. Elle sera testée dès janvier prochain auprès d'environ 300 commerçants pilotes avant une généralisation prévue dans le courant du premier trimestre.
Comme on pouvait s'y attendre, les qualités du "modèle" Square ne sont pas toutes au rendez-vous, en particulier du point de vue de la procédure d'adhésion et des coûts. L'offre ne sera proposée qu'aux clients des 2 banques du groupe, qui devront souscrire (en agence) un contrat monétique classique. Côté tarifs, rien n'est figé (un des enjeux du test initial est justement de déterminer le "bon" modèle) mais les hypothèses actuelles suggèrent un ticket d'entrée de 100€ (pour le lecteur de carte), un abonnement mensuel de 10 à 15€ et des commissions sur transaction à un niveau habituel (de l'ordre de 0,6 à 0,8%).
Ces petits détails, qui, s'ajoutant les uns aux autres, nuisent à la simplicité d'accès, font que la clientèle ciblée par le Crédit Agricole sera plus restreinte que celle de Square. Il restera des commerçants et artisans n'acceptant pas aujourd'hui les paiements par carte et sensibles à une offre (tout de même) plus abordable que les terminaux d'encaissement classiques. Ces utilisateurs ne généreront d'ailleurs probablement pas un volume de transactions très important (l'application mobile ne se prêtant pas à un usage intensif, dans tous les cas).
Monem Mobile
Cependant, la solution apporte aussi d'autres avantages que la seule acceptation des règlements par carte. Ainsi, outre la personnalisation des reçus (envoyés par messagerie électronique), le commerçant aura la possibilité, s'il le souhaite, d'intégrer son catalogue de produits (afin de détailler ses factures) et de suivre l'ensemble de ses ventes (quel que soit le moyen de paiement utilisé). L'application mobile et le portail web mis à sa disposition peuvent alors se transformer en un véritable outil de gestion de caisse.
Cette extension sera certainement bien accueillie par les petits marchands et artisans, souvent dépourvus de logiciel remplissant cet office et qui, même simple, peut pourtant apporter des bénéfices importants dans la conduite quotidienne de leur activité. L'application proposée par le Crédit Agricole pourrait d'ailleurs évoluer avec le temps, pour y ajouter progressivement quelques nouvelles fonctions plus élaborées (ciblant par exemple l'analyse des données de vente).
Au chapitre des futures évolutions (dont il n'est pas encore question), notons que la solution se prêterait idéalement à la mise en place de programmes de fidélité, qui pourraient également être très appréciés par sa cible de clientèle, celle-ci étant relativement mal servie dans ce domaine. Et, inévitablement, l'intégration de promotions et autres coupons de réduction semblerait tout aussi logique. Autant d'idées qui ont progressivement complété l'offre de Square et mériteraient d'être répliquées…
Alors que celle de BNP Paribas, annoncée il y a plus d'un an, n'a toujours pas vu le jour (!), la solution d'encaissement mobile du Crédit Agricole est bien partie pour devenir la première à être déployée par une banque en France (tandis que la startup Payleven démarre ses propres tests en ce moment). Elle va donc permettre enfin de tester en grandeur réelle l'appétence pour ce genre d'offre de ses 300 000 utilisateurs potentiels (estimés).

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