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Courbes de femme

Publié le 15 novembre 2013 par Gentlemanw

Il y a parfois des moments savoureux, ceux-là même qui compensent les instants d'une infâme stupidité de l'espèce humaine. Entre un chocolat, quelques macarons (oui j'assume ma gourmandise, mais avec sagesse) je patientais pour un nième rendez-vous sans âme, pour défendre un dossier peut-être encore trop jeune. Je lisais donc dans ce lounge d'un hôtel chic, tranquillement installé derrière la couverture de cet ouvrage dont je vous parlerai prochainement.

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Et puis le hasard des tables, des proximités, des dos tournés mais des phrases qui se croisent, qui viennent à vos oreilles malgré une envie de silence, ou du moins d'abstraction. Une jeune femme passe près de moi, me demande d'un signe si la place est libre, je lui souris, elle s'asseoit sur cette banquette triple, donnant sur deux tables distinctes. Elle commande comme moi des macarons, presque les mêmes parfums, un café. Entre son sac à main, son maquillage, elle grignote, semblant attendre quelqu'un.

Et dans notre dos maintenant, cela caquète, généreusement, des femmes, je dirai des quadras aux intonations, peut-être des quinquas à la voix et aux langages. Du pur snobisme, enfin à l'écoute de la non-profondeur des points de vue défendus, des préjugés qui tombent, des envies exposées comme des dogmes de bon goût. Et elles piquent, en mangeant des scones, elles affutent leurs acidités sur les rondeurs de la demoiselle à côté de moi. Elles commencent avec légereté mais sans aucune maîtrise de la porter du son, sans aucun respect de rien, encore moins de la politesse. 

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Libres à elle, d'aimer ou non, les formes, les rondeurs, les grosses et tout ce qu'elles semblent accrocher à leur tableau de chasse virtuel. Elles suintent de bêtise, de phrases blessantes, de racisme ou du moins de vulgarité. Ma voisine semble ailleurs, peut-être ne parle-t-elle pas notre langue ?

Je me lève car le bourdonnement s'amplifie et le niveau d'intolérance avec. 

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Je fais le tour de ma banquette, contournant deux magnifiques vases remplis de fleurs exotiques, et je peux ainsi découvrir deux pimbêches habillées avec un goût improbable de marques fort chères, avec ici des lèvres siliconées, de l'autre des cheveux dignes de Pamela Anderson croisée avec un caniche. Deux femmes qui ont trop lu les magazines pour ne finir par rien comprendre à la mode, avec aucune féminité, aucun style, juste un bazar visqueux de snobisme à coups d'euros. Elles me regardent, surprise par ma présence.

Avec mon téléphone, je les prends en photo. Leurs yeux s'arrondissent malgré les liftings.

"Je collectionne les monstruosités, et vous irez bien dans ma galerie de connes grossières." Je sais c'est peu élégant, mais parfois pour les extraterrestres du bulbe fondu, il faut forcer le trait pour une traduction instantanée.

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Modèle, la divine Tara LYNN

Un silence s'est posé là, et la jeune femme, voluptueuse derrière a ri pendant dix minutes. Le temps que les deux perruches, vexées et toujours sans voix, quittent le lieu.

J'ai eu droit à un macaron au réglisse en plus dans mon chocolat et à un grand sourire.

Nylonement


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