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Cameroun - Lutte contre la corruption: La Conac-a-t-elle échoué ? :: Cameroon

Publié le 15 novembre 2013 par 237online @237online

12 ans après la création de cette institution, la corruption a-t-elle diminué? La commission nationale anti-corruption(Conac), dont la création remonte en mars 2006 est aujourd’hui à la croisée des chemins. Depuis sa création et la désignation des responsables par le président de la République, beaucoup d'eau a coulé sous le pont. La Conac a connu du bon, du moins bon et du mauvais.

Un micro-trottoir réalisé sur les rues de Yaoundé permet de constater, que l'action de la Conac dans la lutte contre la corruption est diversement appréciée. Certains pensent que la Conac est une coquille vide. Un organe bouffe qui souffre d'an manque criard de lisibilité sur ses actions. D'autres par contre estiment, que ce n'est pas la volonté qui manque aux responsables qui feraient face à des couches de résistance qui ont comme chef d'orchestre, les hauts placés de l'administration camerounaise.
La Conac n'ayant pas un pouvoir véritable de sanction comme le contrôle supérieur de l'Etat, ses actions ne peuvent se limiter qu'à la sensibilisation qui jusqu'ici ne produit pas des fruits escomptés. Ces positions divergentes au sujet de la mission confiée à la Conac par le président de la République à elles seules sont la preuve que l'organe que dirige le Dieudonné Massi Ngam's n'aurait pas séduit tous les cœurs des Camerounais. La grande interrogation est donc de savoir si échec il y a dans la mission de la Conac qu'est ce qui a fait problème? Pourquoi ce désamour subit de la population vis-à-vis de cette institution qui avait pourtant rencontré une forte adhésion au moment de son lancement.
Deux choses l'une, soit l'Etat met les responsables devant les faits accomplis en les nommant à la tête d'un organe dont les actions devaient uniquement se limiter, à faire des constats et établir le rapport; soit alors que ce sont les responsables que certains soupçonnent à tort ou à raison d'être eux même des corrompus qui seraient les véritables maux dont souffre la Conac aujourd'hui. La mise en place de la Conac quoi qu'on dise avait suscité un réel espoir de rompre avec la corruption qui devenait au fil des temps la marque dépose du Cameroun avec de nombreux trophées remporté dans le classement de transparancy international. Les corrupteurs avaient pris du recul car les menaces de la Conac planaient sur leurs têtes comme une épée Damoclès. Mais à force de brandir ces sanctions sans les voir arriver, les gestionnaires des biens publics ont fini par les classer dans le rayon des slogans sans lendemain.
Résultat de course, la corruption gagne en intensité. Elle serait même sur le point de s'ériger en culte sacré. Les pontifes de circonstance qui sèment la graine de la prédation s'en donnent à cœur joie. Les rapports de la Conac ne font plus peur même à une mouche. D'ailleurs que ces derniers sont généralement en contradiction avec ceux de transparency international. Les campagnes de sensibilisation et autres séminaires n'auront donc servi à rien, si ce n'est à consommer le budget. Comme une hydre de la fable continuellement entrain de renaître de ses cendres, la corruption que la Conac était censé combattre reste omniprésente. Tenez par exemple, la Conac a effectué une descente dans une station de pesage routier, en moins de trois heures de présence pas moins de deux millions sont entrés dans les caisses de l'Etat provenant des pénalités payées par les voitures en infraction. On se serait attendu que cette action face bouger les lignes mais rien. Même constat pour ce qui est des contrôles routiers.
Les hommes de Dieudonné Massi Ngam's savent parfaitement ces milieux sont des secteurs, on sévit la corruption à grande échelle malheureusement, nous sommes encore au stade des éternelles campagnes de sensibilisation. Les deux rapports jusqu'ici rendu public par la Conac notamment le 11 novembre 2011 pour le premier qui englobait les années 2008, 2009 et 2010; le second est celui de 2012 n'ont pas véritablement apporté des changements. Pire encore lors de la cérémonie de présentation du rapport 2012 sur la quarantaine de membre du gouvernement attendue seul 3 ont effectué le déplacement. Preuve si besoin il y a que même les membres du gouvernement n'accordent aucun crédit au travail de la Conac. Hors la population se serait attendu que les auteurs des forfaits reçoivent dénoncé dans les rapports reçoivent un châtiment exemplaire.
Les hôpitaux
Les hôpitaux publics sont devenus des mouroirs à ciel ouvert, où les malades passent et trépassent. Des infirmiers en passant par les médecins chacun cherche sa part de gâteau auprès du patient.
Double scrutin
Dans le cadre de la dernière élection couplée législative et municipale, de nombreux leaders politiques disent avoir saisi la Conac par le numéro vert mis à leur disposition pour dénoncer des cas de fraude, mais aucun responsable n'aurait effectué le déplacement pour s'enquérir de la situation. Et pourtant l'occasion était idoine pour identifier les vrais coupables des égarements qui sapent les efforts du président de la République dans l'enracinement de la pratique démocratique dans l'esprit des Camerounais. Comment ne pas apprécier à sa juste valeur le travail de titan qu'abat le contrôle supérieur de l'Etat qui sévit en tant que de besoin.
Concours d'entrée aux grandes écoles
Dans les écoles les parents continuent de débourser de faramineuses sommes d'argent pour trouver une place à leur progéniture. Les concours dans les grandes écoles ou de recrutement à la fonction publique sont devenus de véritables pains bénis pour les responsables qui s'en mettent plein les poches. La police identifiée comme le corps le plus corrompu au Cameroun est de retour sur les routes avec tout ce que cela comporte comme dérapage. Dans les commissariats la situation passe de tout commentaire ainsi que dans les tribunaux, où les juges libéreraient des bandits contre versement d'une somme importante.
Tout récemment c'est le ministre des Transports qui montait au créneau pour dénoncer la corruption au sein de son ministère dans l'établisse¬ment des pièces tels que le permis de conduire, et papiers du véhicule. On se serait attendu que les cadres de la Conac se saisissent du dossier pour faire la lumière afin que les auteurs soit punis conformément à la loi. Malheureusement personne si nos sources sont exactes n'aurait levé le moindre petit doigt. Au ministère des enseignements secondaires et celui de l'éducation de base le Rubicon aurait déjà été franchi.
Les usagers laissent entendre que la corruption aurait déjà paralysé tous les services. A tel enseigne que «rien n'est plus pour rien».
La Corruption dans la Gouvernance
Une Conac presque inexistante dans le centre névralgique de l'administration au Cameroun. Entre le Minepat et le Premier ministère, tout se passe comme si les investisseurs auraient à faire à plusieurs patrons qui dictent leurs lois chacun. Deux ans après la mise en place de la politique des grandes réalisations, les bailleurs de fonds, les investisseurs et les hommes d'affaires semblent désormais se méfier du pays de Paul Biya à cause de la vaste corruption qui y règne. Le ministère de l'économie tournerait autour du pot.
Au ministère des finances
La structure que dirige le révérend pasteur Massi Gams semble ignorer le ministère des finances. Et pourtant le Chef de l'Etat en créant la Conac s'appuyait surtout sur les détournements des deniers publics. Le grenier de notre trésorerie étant le berceau de la corruption au Cameroun, les actions de la Conac devraient commencer par le Minfi qui loge en son sein tous les voleurs du pays, du plus grand au plus petit. Comment comprendre qu'un agent temporaire payé mensuellement à 80.000 F, puisse se retrouver avec 3.000.000 F par mois. Ces derniers vivent dans un confort insolent à vous faire perdre le nord. Ce que la Conac feint d'ignorer est que tout paiement d'une prestation au Cameroun passe par le service des finances.
Là encore, elle aura échoué parce qu'au Minfi,le nombre de corrupteur et de détourneurs de fonds publics passe chaque jour du simple au double. Le milieu carcéral.
Le jardin secret d'un maillon sensible de la justice camerounaise s'échelonnent des vagues d'actes de corruption du plus banal au plus cruel. En effet, A cause de la corruption les prisons camerounaises seraient devenues des centres d'affaires, où tout converge vers un idéal commun: la recherche du pognon, quel que soit la provenance. Les grands assassins recouvrent leur liberté de nuit pour avoir corrompu les responsables du pénitencier. L'insécurité va grandis¬sante et permet aux armes à feu d'entrer à l'intérieur de la prison. Le 02 janvier 2012 pouvait servir date à laquelle la Conac devait entrer dans l'histoire tout jamais en répertoriant tous les actes de corruption qui ont été mis à nu mais alors...
Dans ce cas que faut-il faire se demande certainement la population car les carottes semblent désormais cuites. Le président de la République a-t-il eu tort de créer la Conac? Assurément non dans la mesure, où elle était censé trouver des remèdes efficaces contre un mal qui a finalement et malheureusement eu raison- d'elle. Et c'est bien dommage.


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