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Trail World Tour, Via Francigena, étape 31: le Po, d'une rive à l'autre.

Publié le 15 novembre 2013 par Sylvainbazin

C'est encore sous le signe du partage que s'ouvre cette journée. Celui, déjà, d'un bon petit déjeuner que nous offre Sabrina (que je pense avoir nommé différemment hier. J'oublie souvent les noms, moins souvent les sourires...), à Orio Litta.
Il est temps ensuite de retourner à Santa Christina où j'ai interrompu hier mon parcours.  Je repars donc de l'eglise et retrouve vite les mêmes types de sentiers au bord de canaux d'irrigation,  les petites routes dans une calme campagne.
Les conditions sont un peu plus humides qu'hier mais les sensations sont encore meilleures. Je cours facilement,  presque sans douleurs. Mon talon me titille à peine de temps en temps et je ne force pas, mais mes jambes semblent vouloir aller à un bon rythme,  je les laisse décider.
Du coup j'atteins vite le dernier village avant Orio Litta, où je retourne donc. Comme, et c'est la grande particularité de la journée,  je dois traverser le Po quelques kilomètres plus loin sur le petit bateau prévu pour ce passage typique de la Via Francigena,  car Sigeric était passé ainsi lui aussi, Stefano me donne rendez vous à l'embarcadère car il doit se rendre de l'autre côté en voiture et retrouver le "passeur" pour que nous effectuons tous ensemble la traversée. 
Aucun souci a priori mais là les choses se compliquent: après ce dernier village,  je dois logiquement traverser une première rivière. Je longe la rive, vois un pont de chemin de fer. Un balisage m'indique de suivre la rive. Bon. J'imagine un autre pont un peu plus loin,  car il me manque ce bout de carte. Mais rien, à part des balisages, pourtant bien ceux de la Via Francigena,  qui m'envoient encore plus loin dans une direction qui ne me paraît pas la bonne. Je retourne sur mes pas,  vérifie.  Une fois puis deux. Je fais ainsi quelques hectometres en plus. Puis je trouve un forestier qui m'indique qu effectivement ce n'est pas la bonne direction. Je tergiverse un peu.  Appelle Stefano pour lui dire que je serai sans doute un peu en retard.
Finalement,  aidé par le forestier qui me remet aimablement sur le bon chemin,  en passant sur un pont qu'on ne voir guère en contrebas et où l'on retrouve miraculeusement un balisage qui contredit le précédent mais est quant à lui juste, je peux relancer ma foulée vers Orio Litta et le grand fleuve.
Mais pensant que je serai davantage en retard, Stefano m'apprend que notre passeur est parti chercher son fils à l'école et que la traversée ne pourra se faire qu'à 13h, ce qui me laisse du coup une bonne heure et demie devant moi. Je vais donc bien tranquillement sur les derniers kilomètres qui me sépare du fleuve. L'hospedale du petit village juste en amont du point de passage fait bien mon affaire: je peux y laisser passer l'averse qui m'accueille ici, attendre l'heure au chaud et même me revigorer d'un risotto et d'un café qui ne coûtent vraiment pas chère. 
Je parcoure ensuite les quelques hectometres jusqu'à la rive du Po. Le fleuve est large et calme sous ce ciel nuageux.  Un bateau, un quart d'heure plus tard, fait son apparition. Stefano et , le passeur, sont à bord. A dédié son activité aux pèlerins, qu'il transporte ainsi d'une rive à l'autre et accueille dans son hospidale à quelques mètres de la rive opposée.  Il fait frais sur le fleuve et avec la vitesse du bateau à moteur. Mais la navigation esr agréable et c'est un moment particulier sur cette Via Francigena. 
Danilo M'explique qu'ici le fleuve a moins de courant et qu ainsi les romains déjà,  puis Sigeric et encore bien d'autres (parmi eux quelques belliqueux comme Napoléon,  encore lui ou les allemands en 40) passaient par là. Nous atteignons la rive, il faut quelques manoeuvres pour l'atteindre car le débarcadère est envahit par un banc de sable.
Nous allons ensuite nous réchauffer un peu dans la belle maison de. C'est un lieu qui semble un peu hors du temps,  posé seul dans la campagne.  Le décor y est beau, il y a même une belle collection de marionnettes siciliennes.
Mais je ne reste pas trop longtemps après une tasse de café,  laissant Stefano discuter avec le maître des lieux. Il me resre 18 kilomètres à parcourir jusqu'à Piacenza et je veux arriver avant la nuit.
Mais mes repères temporels peuvent changer aujourd'hui. Ma foulée me porte et sur les kilomètres plutôt agréable qui suivent, je vais vraiment assez vite. J'en suis même étonné et presque inquiet pour la suite. je me demande aussi pourquoi je me traîne parfois lamentablement le reste de l'année et pourquoi des ailes me poussent ici. Certes, les vastes espaces dégagés conviennent à ma foulée,  certes après 1400 kilomètres je suis affûté et les quelques kilos qui m encombrent souvent ont disparu. Mais tout de même,  ce rythme m'étonne.  Et me ravit à la fois car les vibrations sont bonnes.
Mais il faut aussi vivre l'instant présent et l'apprécier.  Jusqu'à un large pont sur le Tembro, la piste cyclable reste agréable. Ensuite, les derniers kilomètres dans la ville sont "bruto", sur une large artère bien plus prévue pour l'automobile que pour le pèlerin. Mais j'atteins vite le centre historique.  Je n'ai mis qu'une heure trente cinq pour les derniers 18 kms, en prenant quelques photos.
J'attends un peu Stefano qui a du se garer plus loin puis nous repartons dans le centre. On le quitte vite er je marche encore quelques kilomètres dans la circulation jusqu'à notre auberge de pèlerins,  un beau bâtiment tout au bord de l'artère trop passante où passe curieusement la Via Francigena.
Ensuite,  nous filons au grand magasin de sport local, Sport Spécialiste,  où les responsables ont très gentiment organisé une petite réception.  Eux aussi ont créé un petit montage photo pour me souhaiter la bienvenue.  Ces attentions me touchent beaucoup.  Avec l'aide de Stefano,  je suis toujours très bien accueilli et le voyage plus que bien relayé ici. Avec une équipe,  communiquer est plus facile.
J'achète,  avec une très aimable remise, des chaussures neuves qui devraient me permettre d'aller jusqu'à Rome bien chaussés et nous dînons ensuite dans un bien agréable restaurant argentino italien, en compagnie d'Elio, un des responsables du magasin, et de sa compagne,  également marathonienne. Le patron du restau court lui aussi, notamment le Tor des géants cette année. C'est donc dans une ambiance sportive et amicale que se déroule la soirée,  bien au chaud alors que dehors la pluie a commencé à tomber.


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