Magazine Sport

Trail World Tour, Via Francigena, étape 33: kilomètres partagés dans les Appenins.

Publié le 16 novembre 2013 par Sylvainbazin

Hier soir,  comme je vous l'écrivais, j'étais donc bien fatigué et j'avais quelques craintes quant à mes tendons.  L'humidité qque j'avais supporté toute la journée,  le rythme un peu trop élevé,  la plaine sans fin...ont dû jouer un rôle important dans cette fatigue.  Car ce matin, même si je sens encore un peu la fatigue, ça va bien mieux. La pluie a laissé place à un soleil encore timide et il fait bon.
Nous déjeunons assez tôt,  avant 7h30, dans le petit café du village. Deux raisons à cela: le café ferme entre 7h30 et 8 h, car le patron et toute la maison va à la messe à cette heure là et nous avons rendez - vous avec Massimo Tedesci, le directeur de l'association européenne de la Via Francigena et avec Nicolas Bigard, un ami coureur qui vient m'accompagner aujourd'hui.
Un café plus tard, nous repartons donc vers Fidenza où nous  les retrouvons sur la place centrale. Un autre café plus tard, Nicolas et moi nous elancons à petites foulées sur la Via Francigena,  alors que Stefano reste un moment pour discuter avec le président.
Notre trot nous emmène vite hors de la ville et dans une campagne bien agréable,  bien plus jolie que les platitudes de la veille. Les premiers contreforts des Appenins se dessinent, nous grimpons et descendons des collines vertes et pimpantes, animées par de nombreux villages et clochers. Je vais bien mieux qu'hier après midi. Ma foulée est à nouveau légère, sans heurts ni douleurs.
Et puis le temps passe vite en cette belle matinée. Avec Nicolas,  que j'avais déjà croisé sur quelques courses, nous discutons beaucoup.
Nicolas vit et travaille en Italie, à Modena mais un peu partout dans le pays car il gère une chaîne de restauration importante,  depuis sept ans. Avant,  il a vécu aux États Unis et en Espagne, et se sent vraiment bien ici. Comme beaucoup de français qui ont vécu à l'étranger,  sa femme et lui se voient difficilement revenir, se sentant décaler dans leur propre pays. À mon échelle de voyageur bien souvent loin de "chez moi", je comprends bien ce sentiment. 
Avec Nicolas, qui est très heureux dans son travail et dans sa vie familiale,  nous parlons de l'importance du pouvoir de décision,  du courage de faire des choix. Lui aussi en a fait preuve en partant vivre et travailler loin,  lui aussi on lui a dit le fameux "t'as de la chance. ..", alors qu'il s'agit de la convoquer. Nous parlons aussi de plein d'autres choses,  de la course, de la France, de l'Italie. ..et dans ce décor bien agréable le parcours file vite.
Au sommet d'une colline,  toute une famille de gentils toutous, mère et cinq chiots, nous accompagne un bon bout de chemin. Sur les passages dans les chemins de terre, la boue nous colle aux chaussures de façon assez incroyable. Nous sommes transformés en scaphandrier.
Nous redescendons finalement vers le fleuve Taro, que nous longeons dans un parc,  loin du trafic. Après un début d'étape plutôt rapide,  nous ralentissons un peu. Il fait beau, autant profiter de la journée. Mais il est juste l'heure de déjeuner lorsque nous rejoignons Stefano,  ainsi que Delphine, la femme de Nicolas et leur petit Jules, sur le pont monumental qui mène a Fornovo. Déjà 34 kilomètres de parcouru, sans presque que je m'en aperçoive.
Dans le bar du coin, nous nous delectons d'une bière et d'un plateau de charcuterie locale, et encore d'un bon moment d'amitié.
Nicolas, Delphine et Jules, qui a deux ans est déjà bilingue, s'en retourne à Modena, mais je ne cours décidément pas seul aujourd'hui puisque Stefano m'accompagne cet après midi en vélo. 
Nous débutons d'ailleurs la digestion par une forte et longue montée où je suis surpris de courir la plupart du temps. Les Appenins commencent vraiment ici et l'après midi me réserve un des plus gros dénivelé depuis mon départ. Mais comme la forme est là, je l'apprécie, de même que le paysage de ces montagnes bien vertes à cette saison.
Quelques passages de torrents ne nous mouillent qu'à peine les pieds: l'eau a dû descendre vite après la pluie d'hier.  Mais par contre,  le terrain reste parfois boueux et spongieux et les roues dj vélo de Stefano sont toutes envahies d'une terre collante.
Les belles montées s'enchaînent,  toujours émaillée de beaux villages et de belles bâtisses. Nous rencontrons un cycliste qui explique à Stefano la suite du parcours. Sur les coups de quatre heures, mon ami s'en retourne pour aller chercher la voiture laissée à Fornovo.
Jaccomplis donc seul les derniers kilomètres qui me réservent encore des montées bien raides. Je suis presque à 900 mètres d'altitude. Les terrains sont jn peu plus technique et en sous bois la lumière baisse. Le soir s'avance.
Mais je ne suis plus qu'à quelques foulées de Cassio, le joli village de montagne où nous attend un hospedale de pèlerins bien sympathique. Une soirée tranquille peut alors s'engager,  après cette journée à nouveau belle et agréable sur la Via Francigena.  Demain, apres le col de la Ciza, nous entrerons en Toscane! 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sylvainbazin 13085 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines