En plus du payement d'une rançon, les ravisseurs de l'Abbé Georges Vandenbeusch exigent la libération des membres de la secte islamique Boko Haram incarcérés au Cameroun et au Nigéria. Cela ne fait plus l'ombre d'un doute. L'abbé Georges Vandenbeusch est aux mains des moudjahidines de Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad.
Il s'agit du nom arabe de la branche nigériane de la secte islamique Boko Haram. Le prêtre de nationalité française, curé de la paroisse de Nguetchewe, a été kidnappé dans la nuit du 13 au 14 novembre dernier près de la frontière avec le Nigeria. Ses assaillants, une bande armée d'environ une vingtaine de personnes ont ensuite pris la direction du Nigeria. Des religieuses rwandaises et congolaises qui se trouvaient au monastère au moment de l'enlèvement sont brutalisées et dépouillées au passage.
A la suite de ces événements, des éléments mixtes du Bir et de la gendarmerie déployés sur la frontière Cameroun-Nigéria ne sont pas parvenus à rattraper la bande armée qui, selon toute vraisemblance, a trouvé refuge dans l'Etat de, Borno au Nigéria. Jeudi et vendredi, (14 et 15 novembre), les forces gouvernementales camerounaises et nigérianes ont tenté en vain de mener quelques opérations concertées. Elles ont été prises de court dans leur élan pal un message d'Ansaru, une faction dissidente de Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad. La même information est révélée à l'Afp par une source au sein du groupe islamiste qui dit avoir mené l'opération de kidnapping en collaboration avec Boko Haram.
Boko Haram exige...
Samedi 16 novembre, ainsi que, l'affirme, sous cape une source policière, «une forte délégation constituée de chefs traditionnels du département du Mayo-Tsanaga, s'est rendue au Nigeria pour discuter de la libération du prêtre avec des intermédiaires de Boko Hara». Une nouvelle que s'interdit de commenter le Gouverneur Augustine Awa Fonka joint par téléphone. Pour le numéro un de la région de l'Extrême-Nord, «les enquêtes se poursuivent. C'est tout!»
Le Messager apprendra d'une autre source que Boko Haram exige le payement d'une rançon. L'autre condition «non négociable» de la libération du père Georges Vandenbeusch serait «la libération de tous les membres de Boko Haram encore incarcérés au Cameroun et au Nigeria». Une situation qui est de nature à renforcer l'embarras du Chef de l'Etat dont le représentant à l'Extrême-Nord n'a plus de répit. Paul Biya, on s'en souvient, s'était personnellement impliqué pour la libération de la famille Moulin-Fournier. Un célèbre chef traditionnel avait joué les intermédiaires pour le versement de la rançon exigée par Boko Haram. L'histoire peut se répéter avec le prêtre français enlevé la semaine dernière confie un maire de l'Extrême-Nord. Pour l'heure, tous les acteurs impliqués dans l'affaire Georges Vandenbeusch sont soumis à l'implacable loi de l'omerta. Un indicateur de ce qu'au sommet de l'Etat, l'on souhaite tourner cette page au plus vite et sans douleur. Et de la Manière la plus discrète qui soit.