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Insécurité transfrontalière: La Séléka défie le Cameroun :: Cameroun

Publié le 18 novembre 2013 par 237online @237online

Environ 1.000 soldats de l'ex-rébellion centrafricaine ont envahi un village de la Kadéy et réclament la libération d'Abdoulaye Miskine. Juste quelques jours après les installations en grande pompe des nouveaux responsables des unités spécialisées des forces de défense nouvellement créées dans la région de l'Est, la Séléka vient de rappeler Edgar-Alain Mebe Ngo'o à l'ordre en lui renvoyant la réelle image du dispositif sécuritaire de l'Est dont est exclu le département de la Kadéy.

Ce signal est venu sous la forme d'une attaqué surprise du village Gbitti, situé dans l'arrondissement de Ketté, département de la Kadéy, juste à la frontière avec la République centrafricaine (Rca). «C'est dans la nuit du 16 au 17 novembre 2013 que nous avons appris que près de 1.000 éléments armés centrafricains ont fait irruption dans notre village», affirment certains originaires de ce village présents à Bertoua. Devant cette colonne de soldats de la Séléka qui réclame la libération «dans de brefs délais», d'Abddulaye Miskine, interpellé à Bertoua au mois de septembre 2013, le chef de poste frontalier a dû prendre la poudre d'escampette. Le souvenir de l'officier de police assassiné il y a quelques mois est encore vivace dans les mémoires.
Selon les collègues du sieur Onana, Chef de poste frontalier de Gbitti, c'est à Boubara, 17 km de Gbitti, que ce dernier a emprunté une moto de fortune derrière laquelle, tout en sueur et couvert de poussière, il a rejoint Batouri, le chef-lieu du département de la Kadéy, à 55 km de Boubara. Cette invasion nocturne de la Séléka a également déstabilisé six des sept éléments du bataillon d'intervention rapide (Bir) en détachement à Gbitti. Le terrain étant complètement balayé de toute résistance militaire et les villageois abandonnés à eux-mêmes, les hommes d'Abdoulaye Miskine ont d'abord tenu en respect la famille Kamba vivant juste à quelques mètres de la rivière Bombé, séparant le Cameroun de la Rca, large de 12 mètres facilement accessible à pieds en ce début de saison sèche. Par la suite, ils ont pillé des maisons et égorgé des animaux domestiques pour se nourrir.
A Gbitti où se tient le plus grand marché de bétail de la région de l'Est, ce sont 600 familles camerounaises qui cohabitent avec les réfugiés centrafricains et quelques ressortissants tchadiens à la quête de l'or dont regorge le sous-sol de ce secteur. Mais, à en croire nos compatriotes, ce sont ces étrangers qui filent régulièrement des informations aux hommes en face sur le dispositif sécuritaire en place au Cameroun. D'où la facilité avec laquelle ces hommes nous ont attaqués. Ils avaient déjà installé leur base arrière à Banga, le premier village centrafricain après la rivière Bombé d'où ils envoyaient des ultimatums aux autorités camerounaises sur leur intention d'envahir Gbitti si leur chef n'était pas libéré. Malgré notre collaboration, aucune mesure de sécurité n'a jamais été prise pour dissuader ces assaillants qui sont finalement à l'acte». La situation sécuritaire à Gbitti est d'autant plus compliquée pour L'organisation de la riposte camerounaise qu'il est difficile de communiquer avec cette localité coupée du reste du monde à cause de l'absence de réseaux téléphoniques. Le syndrome du Sud Kivu plane dans la région de l'Est.


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