Cameroun - Menaces transfrontalières: Les inquiétudes de Bokam à Ngaoundéré

En installant trois (03) responsables des forces de défense récemment nommés dans l'Adamaoua, le Secrétaire d'Etat à la défense en charge de la gendarmerie nationale leur a instruit de mettre un point d'honneur sur la lutte contre l'insécurité transfrontalière.

Bruits de bottes et youyous à la place de l'Indépendance de Ngaoundéré: C'était le 11 novembre dernier à l'occasion de la cérémonie d'installation de trois (03) nouveaux responsables des forces de défense récemment nommés. Il s'agit du commandant du 51e Bataillon d'infanterie motorisée (Bim), le commandant du 31e Bataillon de commandement et de soutien (Bcs) et le commandant de la légion de gendarmerie de l'Adamaoua. A ces officiers désormais installés officiellement, le Secrétaire d'Etat à la défense en charge de la gendarmerie nationale a recommandé d'être à la hauteur de leurs nouvelles responsabilités. «Pour accomplir efficacement vos nouvelles responsabilités, vous devez vous employer à appréhender parfaitement l'environnement socio-économique et sécuritaire de la Région de l'Adamaoua, Région qui partage des frontières avec des pays frères et amis et dont la porosité (...) favorise malheureusement le développement de la criminalité transfrontalière» a déploré Jean-Baptiste Bokam. Le Sed s'est du reste, inquiété de l'incursion des bandes armées sur le territoire national; l'exploitation anarchique des ressources minières, animales et végétales. «Toutes ces menaces, dit-il, sont susceptibles (...) de porter atteinte à la paix sociale, à la sécurité des personnes et des biens et même à l'intégrité territoriale de notre pays.
Par conséquent, au lieutenant-colonel Pascal Edounglam Obam il est demandé d'instruire et entraîner ses personnels. Le commandant du 51e Bim devra assurer le maintien en condition, le suivi et l'entretien des matériels, garantir la défense des points sensibles et participer à la surveillance des frontières. En tant de guerre, le commandant du 51e Bim devra également «contribuer à la défense de l'intégrité du territoire». Au regard des menaces permanentes qui planent aux frontières Est (Rca) et Ouest (Nigéria) de l'Adamaoua, il revient dorénavant au lieutenant-colonel Francis Folefo d'assurer, en temps de crise, le soutien logistique des for¬mations de la 31e brigade d'infanterie motorisée engagée en opération. Le nouveau commandant du 31e Bim devra également assurer l'instruction de ses personnels. Enfin, au Colonel Elias Toungue, il appartient désormais la responsabilité de diriger et contrôler la mise en condition des formations, la lutte contre la grande criminalité. Le commandant de la région de gendarme¬rie de l'Adamaoua devra combattre le phénomène ambiant de crimes organisés dans l'Adamaoua, planifier en collaboration avec le commandant du secteur militaire terrestre l'exécution des missions de sécurité et de défense dans les conditions régulières.
Le rituel d'installation des commandants du 51e Bim, 31e Bcs et de la Légion de gendarmerie de l'Adamaoua a débouché sur une séance de travail dans la salle des actes de la Communauté urbaine de Ngaoundéré. Ces discussions autour du Sed ont permis au Gouverneur de l'Adamaoua de faire une présentation sommaire de la carte sécuritaire de l'Adamaoua. Abakar Ahamat a notamment déploré les problèmes auxquels font face les responsables des certaines unités de la gendarmerie dans l'Adamaoua. Ce sont l'insuffisance du personnel, du matériel roulant et l'absence des locaux propres à la gendarmerie.