Les femmes enceintes devraient pouvoir éviter les substances chimiques, comme les phtalates, omniprésentes dans de nombreux plastiques, aliments, produits cosmétiques et médicaments, qui d’après cette étude américaine, augmentent incontestablement le risque de naissance prématurée. Compte tenu des 15 millions de naissances prématurées dans le monde, ces données, présentées dans l’édition du 18 novembre du JAMA Pediatrics, devraient interpeler les politiques.
En fait, cette étude apporte des preuves importantes pour la santé publique en démontrant l’impact significatif des phtalates, sur la charge croissante des naissances prématurées. Dans le monde, 15 millions de bébés naissent chaque année avant terme, et les taux d’incidence de la prématurité sont en augmentation depuis vingt ans, partout dans le monde. Alors qu’en 2010, les taux les plus élevés concernaient l’Asie et l’Afrique sub-saharienne, aujourd’hui la prématurité gagne les grands pays industrialisés comme les Etats-Unis, 6è parmi les 10 pays comptant le plus grand nombre de naissances prématurées soit 42% de toutes les naissances prématurées dans les pays développés.
L’étude montre que les femmes enceintes exposées à des phtalates ont un risque bien accru de ne pas poursuivre leur grossesse à terme, un risque qui vient s’ajouter à ceux déjà démontrés, avec la même exposition, de maladie thyroïdienne, d’endométriose et de cancer du sein.
Le Pr Kelly K. Ferguson, de l’Université du Michigan et son équipe ont évalué cette association phtalates/prématurité auprès de 130 femmes ayant accouché prématurément et 352 femmes témoins par analyse des niveaux de métabolites de phtalates sur des échantillons d’urine recueillis régulièrement pendant la grossesse.
Leur analyse confirme l’association entre l’augmentation de certaines concentrations de métabolites de phtalates dans les urines pendant la grossesse et des risques plus élevés de naissance prématurée.
Toutes les femmes sont concernées : Alors que l’exposition aux phtalates est très répandue tout comme la prévalence de la prématurité, les auteurs considèrent que leurs conclusions sont applicables en population générale et généralisables non seulement à l’ensemble des femmes américaines mais aux femmes des autres pays.
Dans un éditorial publié dans la même édition, un expert de l’École de médecine du Mount Sinai (New York) rappelle une précédente étude qui par analyse de biomarqueurs, montrait l’association entre l’exposition aux phtalates et l’inflammation de l’utérus et donc avec le risque de prématurité mais aussi d’autres risques pour la santé de la mère et de l’enfant.
Source: JAMA Pediatrics
doi:10.1001/jamapediatrics.2013.3699 November 18, 2013 Environmental Phthalate Exposure and Preterm Birth
Editorial doi:10.1001/jamapediatrics.2013.4215 November 18, 2013 Environmental Phthalate Exposure and the Odds of Preterm Birth An Important Contribution to Environmental Reproductive Epidemiology
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