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Les limites de la mesure d'audience des webradios

Publié le 18 novembre 2013 par Npcheynel @journalismes

Les limites de la mesure d'audience des webradios L'association pour le contrôle de la diffusion des médias (l'OJD), publie depuis mai 2013un  rapport sur l'audience des radios sur support numérique. Le dernier en date a été édité au mois de septembre, avec un contrôle de 8082 webradios au total. Un nombre qui inclut les stations adossées à une diffusion sur les ondes et celles qui diffusent uniquement sur internet.

Dans la publication de l'OJD, sont recensés le nombre d'écoutes actives sur un mois, leur durée totale en heures sur un mois et le temps moyen de connexion d'un auditeur à la webradio. Avec plus de 28 millions d'écoutes actives en septembre, la station NRJ arrive en tête de ce classement. Le groupe NRJ (qui comprend, outre NRJ, les stations Chérie FM, Nostalgie et Rires et Chansons) est en revanche devancé par le réseau Radionomy (Hotmix, ABC Lounge, RadionoMIX). Ce réseau de webradios créé en 2008 totalise 66 millions d'écoutes.

Ces mesures étaient attendues, au vu du développement des radios numériques depuis plusieurs années. '' Nous avons eu beaucoup de retours sur ces premiers chiffres publiés et nous en avons encore ce qui confirme le grand intérêt du marché pour ceux-ci '', confirme Jean-Paul Dietsch, le directeur adjoint de l'OJD.

Toutes les audiences ne sont pas encore mesurées

Les résultats en eux-mêmes sont à relativiser, la faute notamment à un panel encore partiel. Les 8082 webradios contrôlées ont effectué une démarche en ce sens. D'autres n'ont pas encore franchi le pas. '' L’OJD est une association 1901, il faut donc en faire la demande pour en faire partie, nous ne faisons pas de prosélytisme '', souligne Jean-Paul Dietsch. Il assure que des éditeurs tels que Radio FranceEurope 1  ou encore Skyrock  font actuellement le travail de mise en conformité avec l'OJD. Ils devraient apparaître d'ici quelques mois dans le classement.

De plus, certains aspects de la méthode doivent être affinés, tels que mesurer les visiteurs uniques, ou distinguer les auditeurs en France de ceux hors du territoire. La demande de mesures plus précises provient parfois des radios elles-mêmes. Par le biais de ces indicateurs elles peuvent connaître leur audience mais aussi éventuellement utiliser ces résultats pour cibler publicité et contenus.  
Pour autant, ''individuellement, les webradios ne représentent pas une audience attractive pour les annonceurs nationaux'', affirme Michel Colin, consultant en commercialisation pour différentes médias. Des éléments de mesure sur les publics, leurs pratiques et leurs composition, seraient alors nécessaires.

Le quantitatif au détriment du qualitatif

Dans le rapport de l'OJD, la mesure de la durée d'écoute est un premier élément qualitatif, bien que trompeur. Une écoute plus longue en moyenne n'est pas pour autant plus active, notamment s'il s'agit de musique. Difficile de tirer des conséquences sur les contenus qui fonctionnent, d'autant plus que '' il n’y a pas de classement thématique pour le moment'', reconnaît Jean-Paul Dietsch.

Pour l'heure, radios musicales, radios thématiques et radios d'actualité sont mêlées par l'OJD sans distinction autre que les volumes d'écoute. La première radio thématique, Radio Public Santé, apparaît en septième place dans la hiérarchie. Les chiffres publiés par l'OJD marquent la grande domination des stations musicales en volume d'écoute. Une prédominance telle que toute tendance moins imposante est masquée.

Le risque d'un classement fourre-tout

Difficile, en conséquence, d'utiliser ces données pour envisager un modèle économique des webradios. ''C'est individuellement que les webradios pourront générer un revenu significatif tout en respectant leur auditeurs […] avec des partenaires choisis '' conclut Michel Colin. De plus, difficile de savoir si les chiffres récoltés sont de nature à faire bouger les lignes en terme de programmation ou de choix de contenu.

L'enjeu est donc pour l'OJD d'affiner sa méthode de mesure. Un travail en cours, selon Jean-Paul Dietsch, qui doit permettre de mieux analyser le phénomène des webradios en France.

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