Par Beslic (Travail personnel) [CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)],
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Tous les samedis, c’était le sempiternel dilemme qui revenait.
J’allais les observer minutieusement dans leur carré, là où elles se tenaient sagement serrées, côte à côte.
Leur promiscuité encourageant les comparaisons impartiales aurait dû m’aider à les départager mais j’étais hebdomadairement assaillie par les mêmes considérations.
Qui était la plus belle ?
Qui serait la meilleure ?
Laquelle tiendrait mieux que l’autre les promesses que leur physionomie distillait à mes papilles gustatives enfiévrées ?
A ma gauche, j’avisais une vache souriant avec bonhomie, bien coiffée avec sa petite frange impeccable retombant sur son front bovin.
Elle était sympathique, elle rassurait les ménagères.
A ma droite, la bête arborait un pelage flamboyant, rouge vif, une sacrée dégaine d’agitée du ciboulot. Elle se parait même d’immenses boucles d’oreilles à son effigie, on ne risquait pas de la rater dans le troupeau !
Alors ?
Qui fallait-il choisir ?
La posée souriante bien sous tous rapports ou la folledingue sous ecstasy ?
La Vache Grosjean ou la Vache Qui Rit ?
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