Magazine Sport

Trail World Tour, Via Francigena, étape 36: la Toscane comme au printemps.

Publié le 20 novembre 2013 par Sylvainbazin

A l'heure où je tente d'écrire ce récit,  et ça sera dur de le terminer ce soir car je suis attablé avec mes amis italiens dans un restaurant qui donne sur la plage de Viareggio, des éclairs zebrent le ciel et illuminent la méditerranée. Il faut dire qu'il a fait chaud aujourd'hui, surtout pour la deuxième quinzaine de novembre,  même ici.
Pourtant le ciel est un peu chargé ce matin lorsque je repars du centre historique d'Avenza. Nous avions auparavant fait la route, en voiture, avec Stefano,  depuis notre hébergement pour retourner pile là où je m'étais arrêté hier. Sergio, un ami de Stefano,  coureur et organisateur (notamment du trail du Mont Thabor), nous a rejoint. Encore une belle présence amicale pour me porter jusqu'à Rome.
Mes premières foulées me portent hors de la ville. Je grimpe une bonne bosse, à laquelle je trouve, dans la pente et la végétation, un petit air tropical. D'ailleurs,  Andrea me l'indiquera plus tard, le coin est particulièrement chaud et humide.
De là haut, je bénéficie d'une vue imprenable sur la mer. La petite route qui suit est vallonnée.  Je redescends vers la côte puis remonte un peu sur la vieille ville de Massa, où les belles eglises pullulent et où je retrouve Sergio et Stefano qui m'accompagne ensuite à vélo.
Une autre longue montée se profile. Je trottine bien. La forme est bien meilleure qu'hier malgré une étape qui m'avait fatigué. Les panoramas sur la mer et la côte sont vraiment beau et la nature méditerranéenne qui m'entoure a du charme. La végétation n'est ici pas encore vraiment en automne et comme après une averse le soleil est revenu, la journée est printanière.
Au bas de la descente, Carlo et Andrea,  nos deux amis d'hier soir, nous attendent. Je cours donc avec eux, et plutôt à bonne allure, jusqu'à la ville suivante où nous atrend aussi Davide, le directeur du magazine Soul Running qui relate mon projet en Italie. Davide est également très enthousiaste pour ma Via Francigena et m'accueille avec une grande sympathie.
Nous reprenons vite notre course et filons à un bon train sur Pietra Santa.  c est une ville dédiée au marbre et à la sculpture. A l'entrée,  un spectaculaire soldat antique de Botero annonce la couleur. Les rues sont pleines d'art contemporain et ancien, entre maisons historiques, églises et créations modernes.
Nous y déjeunons en terrasse, tous ensemble. C'est une pause agréable et qui dure tout de même un bon moment,  le service étant assez tranquille. Mais malgré la longueur de l'étape le rythme du jour devrait me permettre de ne pas boucler trop tard ces 61 kilomètres.
Nous reprenons notre course à travers la Toscane. Mes deux compagnons m'expliquent pas mal de choses sur les villages, les lieux que nous traversons. Carlo est entraîneur sportif mais aussi féru d'histoire et Andrea est étudiant en ingénierie nautique,  une des spécialité toscane, et un jeune homme cultivé. nous courons à bonne allure. Je n'avais pas couru si vite depuis quelques jours er je me sens vraiment bien, mais c'est peut être trop...
Après un nouvel arrêt dans la petite ville de Camaoire, où le maire nous reçoit et nous offre très aimablement un verre, nous reprenons notre avancée. Le temps est splendide,  je me sens bien, heureux aussi d'échapper aux grisailles habituelles de novembre.
Mais à force de courir sans doute un peu trop vite, mes tendons commencent à rouspéter. Surtout, l'insertion de mon tendon d'Achille gauche commence vraiment à me faire souffir et je dois faire ralentir mes compagnons de route.  Nous marchons davantage dans les montées.
Après une dernière belle bosse, au sommet de laquelle nous retrouvons la voiture conduite par Stefano qui a du laisser le vélo à cause d'un ennui mécanique,  je peine de plus en plus.
La descente, où un pèlerin "classique" aurait bien du mal tant c'est raide et glissant, n'est pas sans douleurs.
Mes deux compagnons m'accompagnent encore un peu avant de rebrousser chemin pour rejoindre leur véhicule. Nous nous donnons rendez-vous un peu plus tard, pour un repas en bord de mer,  à Viareggio,  où habite Carlo.
Je marche seul maintenant. La nuit s'avance et il fait tout à fait sombre lorsque je trouve le chemin qui longe le Fiume, que je dois suivre encore quelques kilomètres pour arriver à Lucca. Hors du faisceau de ma puissante lampe,  je peux apercevoir le fleuve. Je marche seul et vite, mais je ne cours plus. Mon tendon s'y oppose de toutes façons.
Peu avant l'arrivée sur Lucca, je perds ld balisage mais parviens tout de même aux portes de la ville aux cents clochers dont je me souviens bien depuis mon dernier passage. Les premiers éclairs m'ont surpris encore sur les bords du fleuve, et une averse finalement légère me fair craindre d'arriver trempé à bon port. Je me promène encore un peu dans les rues du centre historique,  qui recèle tant de beautés architecturale, avanr de retrouver mes amis Sergio et Stefano.
Je suis vraiment fatigué par cette étape encore très longue et mes tendons m'ont envoyé un signal. Il va falloir modérer mon allure, gérer l'effort et la distance encore importante qui me reste à accomplir pour aller jusqu'à Rome.
Mais ce n'est pas encore le moment d'y penser ni de récupérer vraiment car une belle soirée amicale, avec tous les protagonistes de la journée ainsi qu'une amie de Davide et Angelo, qui tient un magasin de sport à Viareggio et collabore au magazine,  m'attend donc. Je profite de la soirée,  presque surpris de penser que ce qui réunit cette gentille tablée ve soir, c'est mon projet sur cette Via Francigena.  Seule ma forme et ce qui reste à accomplir me préoccupe un peu mais je goûte tout de même, bien que fatigué,  à ces bons moments.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sylvainbazin 13085 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines