Les garçons et Guillaume, à table ! film de et avec Gillaume Gallienne

22 novembre 2013

Voilà un film incontestablement drôle, mais aussi émouvant, mal ficelé mais qui produit des scènes hilarantes, cruel mais décapant, une peinture très vraie de la grande bourgeoisie, pour une fois vue de l’intérieur … et quels intérieurs !

Une réflexion cruelle sur l’effroyable responsabilité que nous avons, nous les parents, sur la psyché de nos enfants, et ici, leur identité humaine et accessoirement sexuelle. L’amour d’une mère pour son « petit dernier », cette relation exclusive qui fait que l’enfant se sent « distingué », différent de ses frères plus grands et des désirs d’un père tellement conventionnel : un garçon, ça fait du sport, ça va à la chasse, ça baise des filles …Et quand le petit dernier préfère la littérature, ou la danse, ou la comédie … ?

Une image terrible de la souffrance d’un jeune garçon qui se ressent comme une fille, qui supporte des années de harcèlement, de lazzis … si ce n’est de violences.

On rit et on pleure. On passe d’un sketch à l’autre, comme au spectacle. Guillaume Gallienne est un très grand acteur. Il joue son propre rôle et celui de sa mère, avec les tics de la grande bourgeoise un peu grossière, toujours en cachemire, accompagnée d’un mari un peu dépassé devant ce fils en lequel il ne se reconnaît pas. Ce n’est jamais caricatural, toujours teinté de tendresse, un hymne fantastique aux femmes, à sa grand-mère – sublime Françoise Fabian – et à sa mère : heureuse madame Melitta Gallienne…

A retenir : la scène du conseil de révision avec le médecin-colonel qui signifie à Guillaume la décision de réforme. Et une mention spéciale pour la belle Diane Krüger en assistante médicale à l'accent germanique à peine forcé et à Yvon Bac en maître de manège pour une fois à son avantage.