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Abdelhakim Dekhar: quand le tireur devient la cible.

Publié le 22 novembre 2013 par Juan
"Itinéraire d'un gauchiste à la dérive".

C'était le titre, racoleur à souhait, d'une émission de débat et d'explication d'une chaîne de service publique, France 5. Le show, puisqu'il ne s'agissait que d'un show, était une édition de C Dans l'Air, présentée par Yves Calvi ce jeudi 21 novembre.

Abdelhakim Dekhar: quand le tireur devient la cible.

Crédit: Le Monde

"Peut-on parler de mythomane rêvant de son quart d'heure de célébrité ?" fut l'une de ces questions improbables posées par Yves Calvi quelque part avant de rendre l'antenne.
La veille, les chaînes d'information s'étaient fait la course au scoop, la soirée durant. Ce fut BFM qui lâcha la première le nom du suspect interpellé dans le coma, dans un véhicule garé dans un parking des Hauts-de-Seine. La video-surveillance - et oui ... - avait permis à l'un de ses proches de le reconnaître et d'aller le dénoncer à la police.
La clôture de cet évènement dramatique, qui avait débuté dans le sang le lundi précédent dans le hall du quotidien Libération, ne pouvait s'arrêter sans d'innombrables émissions spéciales, articles de "fond" et autres conjectures sur l'homme, finalement confondu par son ADN.
Car le plus incroyable de cette excitation médiatique qui embrouille les esprits et divertit l'attention du plus commun des citoyens était ceci: Abdel Dekhar était dans le coma. Il n'avait rien dit pendant des heures. Et quand il fut enfin "audible", il resta silencieux
Cela n'empêcha pas la totalité de nos  télévisions et radios d'information de sur-commenter l'affaire, ce que l'homme pouvait penser, croire, espérer; d'échafauder toutes sortes de scénarios les plus effroyables.
N'accusez pas ces journalistes. Ils n'étaient pas seuls. D'autres poursuivaient leur travail qui reste di'nformer sur la réalité protéiforme du monde qui nous entoure.
Sur Twitter ou ailleurs, la fachosphère poursuivait son travail d'insultes et d'outrances. Un exemple ? La sinistre Riposte Laïque titrait, sans logique ni propos, "Catastrophe pour Fourest, le tireur fou s'appelle Abdelhakim Dekhar."
Cette affaire illustrait finalement la grande vertu du fait divers: elle occupe l'espace médiatique et les esprits paresseux.
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