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Gravity

Publié le 22 novembre 2013 par Dukefleed
GravityEn apesanteur
L’inexpérimentée docteur Ryan Stone, qui est une fille ( !!!), fait équipe avec le très chevronné Matt Kowalsky pour une mission de maintenance d’une station spatiale. Mais voilà qu’un événement inattendu vient bouleverser une sortie de routine. Le duo se retrouve projeté dans l’espace, en manque d’oxygène, sans véhicule pour rentrer sur terre et avec 90’ pour agir avant la prochaine arrivée de débris mortels.Le film s’ouvre sur un plan séquence de près de 20 minutes fluide et magnifique qui permettra à chacun de vivre une expérience cinématographique et surtout sensorielle hors du commun. Après l’ouverture virtuose, Cuaron enfonce le clou avec une danse macabre hyper angoissante où les deux spationautes comme des poupées de chiffon sont raccordés l’un à l’autre par un maigre cordon ; perdus dans l’immensité de l’espace. Glaçant mais beau. La 3D est toujours et pour une des rares fois quasi indispensable tant elle permet l’immersion complète dans cet univers lui-même en trois dimensions. De l’inédit épuré, 90 minutes dans l’espace avec Sandra Bullock, rien que pour çà, il faut y aller. Le grand écran se justifie pleinement. Puis Clooney disparait des radars et le film retombe lourdement. Adieu ambiance angoissante, bonjour survival convenu.Faut pas se mentir et chercher une dimension mystique ou métaphysique bien présent dans les classiques et les chefs d’œuvre du genre. Ici, c’est le royaume du spectacle spectaculaire autour d’un scénario microscopique où l’héroïne affronte épreuve sur épreuve jusqu’à un (attention spoiler) happy end très hollywoodien. Heureusement qu’il a la bonne idée de faire couler la capsule, çà donne une fin moins tambourinant que dans « Appolo 13 ». Et puis ces américains ; c’est la production qui fait les films aux US et non le réalisateur qui lui est mexicain ; ne peuvent s’empêcher d’en rajouter sur les artifices. La beauté de l’espace, c’est le silence ; alors pourquoi une bande sonore hyper fournie et tonitruantes lors de moments à suspense… apparemment les images n’étaient pas suffisantes. Une des forces du film est l’absence de la Terre (pas de contact et pas de plan sur Terre) ; ces allers retours Terre-Station alourdissaient de pathos d’« Appolo13 ». Alors pourquoi, la seule référence à la vie sur Terre est l’histoire de la perte récente de la fille de l’héroïne de 4 ans dans un accident. Une sensiblerie risible et dépassée pour une émotion artificielle. Et puis pour le casting, j’ai bien aimé George Clooney qui nous fait du Clooney type « What else ? » ; son personnage prend de la hauteur (ah ah) par rapport aux événements, attitude princière en toutes circonstances ; touchant. Quant à Sandra Bullock à la plastique irréprochable et toujours aussi agréable à regarder en petite tenue ; j’ai bien aimé ce qu’écrit Télérama à son propos car très inspiré : « elle manque toujours autant d'expression. Il y a, dans son jeu, davantage de pesanteur que de gravité. ».Dans ces quelques lignes, j’allume sévère… C’est juste pour faire le contrepoids avec les critiques trop souvent élogieuses et les comparaisons déplacées à propos de ce film. Cependant je conseille vivement de le voir au cinéma ; c’est assurément un film à ne pas manquer en 2013 même si ce n’est le chef d’œuvre attendu.NB : A trop chercher le métaphysique et un axe de lecture à un film qui n’est qu’un très bon divertissement, on trouve. Dans la scène finale ; j’y ai vu le début de l’humanité. Nous sommes des poussières d’étoiles dixit les astrophysiciens. Ryan est une étoile, puis un être amphibien (accompagnée même d’une grenouille lors de sa remontée à l’air libre), puis elle passe en respiration par les voies aériennes, elle devient un être rampant, se dresse et marche. Çà vous rappelle pas le générique d’un dessin animé des 80’s. Voilà pour le grain de folie.
Sorti en 2013

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