« Curation », « buzz » et influence, que penser de Google+ ?, encore, et toujours, comment mesurer le « ROI » des médias sociaux ?... On trouve dans ce livre tout ce qu’il faut savoir sur les tendances nouvelles et leur vocabulaire. (KABLA, Hervé, GOURVENNEC, Yann, La communication digitale expliquée à mon boss, Kawa, 2013.)
Le travail d’Hervé Kabla est fascinant. Depuis quelques
années, il étudie, quasiment en temps réel, le progrès du « numérique »
ou « digital », et ses transformations incessantes. Chaque livre
examine ce que que cette vague d'innovation a de nouveau. On y trouve les opinions de ses acteurs les plus remarquables. Je ne connais pas d’autre vague d’innovation
qui ait eu un tel historiographe.
Il y a un coup de génie là dessous. Si Hervé peut aller
aussi vite, c’est parce qu’il fait du « co développement ». Non
seulement il coédite ses livres, mais ceux-ci sont un recueil d’articles d’experts.
Ils profitent donc d’une sorte de recherche « en parallèle ». Et le rôle
d’Hervé peut se limiter (mais il faut du talent pour cela) à repérer l’émergence
de tendances et de leaders de ces tendances. (Je crois que cette idée de
codéveloppement a un grand avenir. Elle est le contrepoison aux tactiques des
services achats, diviser pour régner, et standardiser = mort de la créativité.
Mais c’est une autre histoire.)
Ce qui m’a peut-être le plus surpris, c’est la dédicace d’Hervé.
Je suis « le Jourdain du digital » dit-elle. Et s’il avait raison ? ai-je fini par me demander. Le dispositif que j’ai
adopté est en accord avec ses idées. Comme il le dit, non seulement le blog n’est
pas mort, mais il joue un rôle central dans une communication numérique. Le
mien stocke mes réactions aux événements qui m’assaillent. Ses billets
alimentent automatiquement Facebook et Twitter. Et un peu moins automatiquement
Google+ et plusieurs groupes de linkedin. Surtout, ils servent de base à mes
articles et à mes livres. Qu’est-ce que cela m’apporte ? Un plaisir
purement intellectuel. Et tout ce plaisir vient d’une forme de discipline. Un
exemple : l’écriture d’un article. Un article doit être court, frappant,
évident. Il doit apporter du neuf, voire du révolutionnaire, sans susciter le
rejet. Attention à ne pas rajouter au stress ambiant ! Extraordinaire
exercice d’humilité. Mais contrainte créative, qui condamne la paresse. Idem pour la réalisation d’une vidéo. En un temps court (idéalement moins d’une minute), elle doit faire passer un message
décisif.
Tout ceci montre peut-être l’attitude qu’il faut avoir vis-à-vis
d’une innovation. Il ne faut ni la refuser, de toute manière elle est là pour rester, ni l’adopter sans réflexion. Il
faut expérimenter. Se tromper pour réussir. Cela demande du temps. Mais il ne faut pas avoir peur d’être
lent. Car, je constate que le « progrès » l’est aussi.