Dans mon agenda, le dernier vrai week-end de novembre est toujours coché en rouge. Vous savez pourquoi. Non ? Bon, alors je répète pour les nouveaux venus ou ceux qui ont la mémoire courte.
Ce week-end correspond à la date où l’église Saint-Thibaud, à quelques centaines de mètres de chez moi, organise sa kermesse annuelle dans la crypte. Je mentirais en disant que tous les stands attirent mon attention ; les mamies qui vendent leurs confitures ou des broderies, l’étal de brocantes tartignoles tirées du grenier ou de la cave, très peu pour moi. Les jouets et les broderies m’indiffèrent tout autant. Il y a bien sûr la buvette et ses pâtisseries maison mais je mentirais en disant que c’est là le but principal de ma venue.
Les stands implantés chaque année au même endroit dans la crypte, tel un zombie téléguidé, je file directement à l’étal de livres. Je fouille, à quatre pattes, les cartons sous les tréteaux, je fouine dans l’arrière boutique, je balaie du regard la table où s’empilent des romans en tous genres. Des poches, des pas poches, tout est bon à ma cupide chasse de lectures à bon compte. Vendus trois sous à peine, pour ne pas dire donnés, l’occasion est trop belle pour ne pas la manquer et chaque année j’y fais provision de livres pour plusieurs semaines de lecture, comme l’écureuil de graines avant les frimas. Cette fois encore, donc, samedi dès l’ouverture à dix heures le matin, je farfouillais dans les cartons en quête d’affaires à faire.
Je ne suis pas rentré besace vide évidemment, mais la chasse s’est avérée moins fructueuse que par le passé, qu’importe, la quête est souvent plus instructive et intéressante que le but à atteindre.