La première partie du concert a été assurée par le très énergique groupe rouennais The Sheep Shaggers, qui nous a offert un blues rock des plus classiques mais néanmoins efficace.
Un entracte (et une bière) plus tard, c’est au tour de Paul « Top Dollar » Major, leader (chevelu), guitariste et chanteur d’Endless Boogie de monter tranquillement et discrètement sur scène pour lancer avec son groupe un premier morceau de blues qui ne s’arrêtera que 15 minutes plus tard. Ces New-Yorkais portent bien leur nom. En effet, chaque morceau semble ne pas avoir de fin, et pourtant on en redemande toujours plus lorsqu’il s’achève.
Dès le deuxième morceau, la seconde nature d’Endless Boogie se dévoile pour nous révéler un punk américain de la fin des années 1960, tel qu’Iggy Pop et ses Stooges ont pu en jouer. Ca va vite, c’est répétitif mais qu’est-ce que c’est bon ! Les morceaux s’enchainent alors, vacillant toujours entre blues et punk, et l’ambiance monte dans le public pourtant assez peu nombreux (seulement 200 à 300 personnes). Entre chaque morceau, Paul Major s’arrête pour discuter avec le public dans un anglais difficilement compréhensible du fait de son accent. Cela n’empêche cependant pas les spectateurs de l’acclamer à chacune de ses interventions. Durant tout le concert, les musiciens n’auront de cesse de demander à l’ingénieur du son d’augmenter le volume de leurs instruments, renforçant encore davantage la puissance que dégage le groupe avec ses rythmes simples et classiques, mais néanmoins excellents.
Après une heure quinze de concert, le Boogie semble déjà prendre fin, mais c’est sous les acclamations d’un public remonté à bloc que les membres de groupe reviennent sur scène pour un rappel. Après avoir répété une énième fois qu’ils ont du « stuff » à vendre à la fin du concert, Endless Boogie repart sur un dernier morceau, qui, comme tous les autres, durera lui aussi sa fraction d’éternité.
Le concert s’achève, et contrairement à d’habitude où les artistes rejoignent leur loge, ce sont les membres du Boogie en personne qui vont vendre leur « stuff », en faisant au passage nombre de dédicaces, de photos et discutant avec tous les spectateurs restant.
C’est donc les oreilles pleines de ce blues lourd et agressif, mélange de Stooges, de Canned Heat et de Captain Beefheart que l’on ressort du 106, avec en tête la dédicace du groupe : « Keep your mind on the Boogie ».
Paulin et Adrien.
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