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la banlieue caricaturée au premier degré

Publié le 30 novembre 2013 par Triton95

C’est une scène extraite du film "musée haut musée bas", film satirique sur le rapport à la culture, nous montrant des snobs et des blaireaux évoluant dans un immense musée.

Gérard Jugnot y représente la province, à la recherche des toiles impressionnistes, parce qu’elles sont très françaises, et représentent quelque chose de compréhensible et de bucolique.

L’ironie est dans l’opposition entre ce monde idéal et nostalgique des impressionnistes, ce portrait d’une vraie France, et ce que sont devenus ces paysages. Face aux champs de coquelicots et autres Monet peints à Argenteuil, Jugnot s’écrie que ce peintre a bien du mérite d’avoir rendu beau "cette ville pourrie d’Argenteuil".

Est-ce une caricature du blaireau qui ne comprend rien à la peinture, et recherche la familiarité, la francité, l’authenticité, là où Monet avait au contraire fait éclater les formes de son époque, recherchant le mélange de modernité et de tradition du paysage que représentait Argenteuil en son temps, ou est-ce une critique de la banlieue, si loin et si proche de Paris ?

Je crois que le réalisateur avait du venir s’expliquer à Argenteuil, son humour ayant été peu gouté du maire. Je ne sais comment il s’est tiré de cette situation et a pu expliquer son humour. On peut toujours dire qu’un commentaire méprisant est du second degré, et que mis dans la bouche d’un blaireau, il vise à ridiculiser le dit blaireau. Faut-il y voir alors non une critique de la banlieue, mais une critique du petit blanc vue par l’élite, du provincial vu par le parisien ? Quelque soit la manière dont on tourne l’analyse, elle s’avère périlleuse.



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