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Trop beau j’suis à Yellowknife (et il fait -20°C) !

Par Rgs_ @regismatthey

Yellowknife Old Town à l'aube

Yellowknife, 20 000 habitants, recèle plus de la moitié de la population des Territoires du Nord-Ouest (NWT), au Canada. Cette province démesurée, plus grande que la France, l’Espagne et l’Allemagne réunies, est en grande partie recouverte de taïga et c’est là que je me situe actuellement, au-dessus de la 60e parallèle et à seulement 500km du cercle polaire.

Alors déjà qu’est-ce qu’une ville a bien pu pousser dans un frimas pareil ? Si à l’origine le territoire de chasse appartient à la tribu des Chipewyans, c’est la prospection de l’or qui attira les premiers colons sur les rives du Grand Lac des Esclaves, 9ème plus grand lac du monde. Par la suite, c’est la découverte de mines de diamant en 1991 qui déclencha la plus grande ruée de l’histoire du Canada.
Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, le nom de Yellowknife (couteau jaune en français), vient des couteaux en cuivre utilisés par les indigènes et j’en ai terminé pour la minute culturelle.

Yellowknife

Comme lors de ma visite à Tromso l’hivers dernier, mon séjour dans ce coin paumé a une raison précise, et c’est bien entendu la chasse aux aurores boréales.
Je vous explique, depuis Genève, je me suis rendu à Londres, puis Calgary pour finalement prendre mon 3ème vol jusqu’à la capitale des NWT, soit environ 22h porte à porte et la perte de 30°C dans l’intervalle. Effectivement, si la ville se targue d’être la plus ensoleillée du Canada, l’hiver se veut rude avec une température de -28°C pour le réveillon, et janvier et pire.

Je veux habiter là

Le prospectus promettait cependant de bonnes chances de voir la danse des aurores avec l’aguicheur “Probably the best place in the world to view the Aurora Borealis” et 260 nuits potentielles par année à cet effet, mais ça, c’était sans compter sur la neige et que malheureusement, la neige ne tombe pas sans nuages…

Bref, je suis arrivé le lundi soir, 22h heure locale, soit 6h du matin pour mon organisme qui heureusement a pu se reposer au-dessus de l’Atlantique. Malgré tout, en arrivant je n’avais pas envie de tenter le diable dans l’inconnu et ai préféré le charme douillet d’un lit, tiens grosse flemme.
Si la nuit du lendemain fut claire, l’horizon fut désespérément vide de toute lueur verte, je vous dit pas, les mesures de l’institut de géophysique ont relevé 1/10 d’activité toute la nuit. Puis la nuit suivante fut complètement couverte, comme celle d’après et la suivante s’annonce identique…
Il me reste 5 nuits pour faire des signes au ciel mais mes pouvoirs magiques sont limités…

Sur le Great Slave Lake à faire des signes aux cieux

Toute ces nuits à faire le guet et espérer, je surveille avidement l’application aurora forecast et le bulletin météo. Mercredi soir lors de ma sortie Wings & Beer au Black Night Pub, j’ai rencontré Jason Simpson, photographe de la place, qui m’a montré une app trop géniale sur androïde qui permet de voir en temps réel la zone d’activité des aurores, la couverture nuageuse et donner une prédiction somme toute assez fiable. En parallèle de ça, Yellowknife a sa propre webcam pointée vers le ciel et permet de rendre état du ciel sans quitter son lit quand l’alarme sonne à 3h du matin.
C’est pas pour me la raconter, mais c’est ça d’être dévoué à une passion, c’est être prêt à faire 20’000km pour se faire réveiller toutes les heure et demi et être prêt à sortir par -25°C pour ramener un cliché !
Des fois ça paye, des fois pas et parfois, c’est le lever du soleil qui vaut le coup, comme ce mercredi matin où après ma nuit de veille je vois par la fenêtre de ma chambre que le ciel s’embrase. Ni une, ni deux, j’enfile mon pantalon, ma parka et sors en gambadant…
C’est pas vrai, il avait beau être 8h45, je me suis dit “Pff, c’est joli mais j’y vais ou j’y vais pas ? Je suis sûr que demain matin ce sera pareil et je mettrais le réveil cette fois” et puis je me suis fait violence et j’ai enfin enfilé mon pantalon et ma parka. Et j’ai bien fait. De l’avis de Dave Brosha, LE photographe réputé de la place, “That may have been the sunrise of the year” et évidemment que le lendemain, il n’y eut pareil spectacle.

Fantstique levé de soleil à Yellowknife

Les Houseboats

Sinon, qu’est-ce qu’on peut bien faire d’autre l’hiver à Yellowknife, pour profiter des quelques heures de jour ?
Et bien commencez par l’office du tourisme qui vous fournira toutes indications nécessaires ainsi qu’un pins en forme de couteau jaune, puis visitez le musée et les quelques galeries étalant l’art des Chipewyans et les photos d’aurores. Old Town vaut le coup d’oeil pour son côté “historique” et la vue à 360°C depuis Pilots monument avant de se réchauffer chez Bullocks et manger un bout de poisson frais pêché du lac.

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J’ai aussi loué une voiture ce qui me permet de vadrouiller quelque peu (bien que seule deux routes sortent de Yellowknife), notamment une sympathique balade le long de l’Ingrahm Trail jusqu’aux Cameron Falls. Ce fut génial de conduire sur cette piste glacée, entourée de sapins et de lacs gelés pour ensuite marcher dans la forêt jusqu’à la cascade gelée.

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un des bras de Cameron Falls

D’autres activités peuvent être conduites pendant la saison hivernale, comme du chien de traineau ou de la pêche sur glace, que j’aurais bien voulu essayer mais il parait que j’arrive encore un peu tôt dans la saison.

Mon séjour n’est pas terminé, il me reste 5 jours et 5 nuits et ils annoncent peut être une accalmie dimanche et lundi. En attendant je vais chercher les bisons le long de la highway cet après-midi et dans un prochain billet je vous expliquerai comment je me suis fait pleins de nouveaux amis grâce à Couchsurfing.

Into the Wild


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