Vibrante Milonga de Sidi Larbi Cherkaoui

M!longa, de Sidi Larbi Charkaoui

Grande halle de la Vilette

vendredi 29 novembre 2013

Sidi Larbi Cherkaoui s’est dit laissé émouvoir par le tango argentin, qui pour lui, revêt une vraie spiritualité. C’est une étreinte dont toute la force réside sur la confiance mutuelle, une forme d’amour, créatrice d’une danse commune. 

Photographe: Tristram Kenton pour the Guardian

« Oui, j’ai vu des derviches tourneurs en Turquie, ou des moines Shaolin en Chine pratiquant en groupe leur propre forme de tai chi, mais ici je vois des couples qui se portent et se soutiennent. Pour cette raison, ils me touchent bien plus profondément, et leur danse devient pour moi spirituelle ».

(Sidi Larbi Cherkaoui, Extraits du texte original commissionné par MO Magazine). 

Sur scène, c’est un tango puissant et magique qui s’offre à nous, chorégraphié en toute beauté. Sidi Larbi Cherkaoui nous propose d’entrer en plein coeur d’une milonga, avec ses jeux de séductions, ses histoires d’amour et ses heurts…ce sont surtout des rencontres qui, fidèles à la danse du tango, paraissent suivre le flot d’une seule et même énergie.

Sidi Larbi Cherkaoui réussit (encore une fois !) un bijoux de mise en scène, jouant avec les images et les vidéos pour les intégrer à la vie de son spectacle. Ainsi, nous partons à la rencontre des quartiers de Buenos Aires, et vivons l’intense expérience de la milonga argentine. L’orchestre de musiciens constitue une pièce maîtresse du tableau, y ajoutant d’autant plus de profondeur et de qualité.

Photographe : Jane Hobson

Sidi Larbi Cherkaoui nous emplit les yeux d’une danse pleine d’émotions, riche en mouvements et musicalité. Chaque note a son mouvement, son portée, son accent. Le tango se danse à deux, à plusieurs, entre hommes ou entre femmes. Il peut être tragique ou burlesque, et c’est époustouflant dans tous les cas. Les danseurs nous emportent dans leur incroyable état de présence, et nous impressionnent de leur dextérité : les jambes fusent, les portés et les gestes sont d’une extrême fluidité. Les regards sont bas, mais ne nous empêchent pas d’être entraînés.

« Ici, le regard n’est pas nécessaire […] pourquoi ouvrir les yeux quand on sait qu’on n’est pas seul, que l’autre est si proche et qu’il nous tient ? »

(Sidi Larbi Cherkaoui, Extraits du texte original commissionné par MO Magazine). 

La « Danse » prend le pas sur le tango, et le tout, mené à la perfection, devient comme un ballet habité par le même rythme.

Estelle

Milonga, de Sidi Cherkaoui, jusqu’au 7 décembre 2013 à la Villette. Plus de renseignements et réservations.

En savoir plus sur Sidi Larbi Cherkaoui et sa compagnie Est-Man : www.east-man.be