Magazine Info Locale

Spectacle de Bunraku

Publié le 04 décembre 2013 par Axelle Moanda @PlumeEtSatin

Lorsque mon amie Pauline m'a proposée d'aller voir le spectacle Sugimoto Bunraku Sonezaki Shinjû* (mis en scène par Hiroshi Sugimoto) j'ai tout de suite accepté.

Mon attrait pour le Japon et sa culture ainsi que ma curiosité naturelle m'empêchait de donner une réponse différente.

De plus l'affiche a retenu mon attention. Regardez la...ce visage blanc vous rappelant celui des geishas, ce minim alisme, cette simplicité qui sublime l'image.

Comme à mon habitude, je n'ai pas fait beaucoup de recherche concernant le spectacle en lui même. J'ai donc été surprise lorsqu'un Monsieur portant une marionnette est arrivé sur scène.

Il se trouve que le bunraku est un type de théâtre japonais originaire de la région d' Osaka. Sa particularité réside dans le fait que les personnages sont représentés par des marionnettes de grande taille manipulées à vue.

Ces dernières utilisent une gestuelle réaliste qu'on appelle furi ou encore la kata qui est elle, empreinte de stylisation celle-ci déterminée par les émotions à exprimer.

Dans un coin de la scène se trouve une petite estrade où sont installés les lecteurs et les musiciens ayant pour rôle de donner vie à l'histoire.

Après recherche, j'ai appris que le plus ancien dans le métier manipulait la tête et la main droite, un plus jeune, la main gauche et les novices s'occupaient des pieds.

Voir ses trois individus réussirent à s'accorder pour manipuler cette poupée somme toute assez petite sans jamais se marcher dessus, c'est du grand art. Il faut une dextérité impressionnante pour coordonner le plus petit mouvement de la marionnette.

La délicatesse avec lesquelles ils la font se déplacer, s'habiller, fumer, lui donnent de l'humanité, une réalité.

Tout ceci est porté par la voix des conteurs et la musique des shamisen qui donnent de la magnificence à l'ensemble.

Tous les artistes en dehors des musiciens et conteurs sont tout de noir vêtus et coiffés d'un chapeau noir qui cache leurs visages et leur permet de se déplacer dans la plus grande discrétion.

Pendant 2h25 nous avons suivi les pérégrinations de Tokubei et O-Hatsu découpées en cinq actes sans compter l'entracte. Afin de le rendre accessible à tous, un écran diffusant les sous-titres étaient installé au dessus du " choeur ."

A ma grande surprise la salle était comble. Était-ce parce que c'était la dernière ou à cause de la qualité du spectacle ? Les deux peuvent expliquer le phénomène.

Lorsque le rideau est tombé après ces deux heures et quelques que nous avons à peine vu passer, des applaudissements nourris ont retenti.

L'équipe est venue se présenter : il avait fallu une bonne trentaine d'individus pour donner vie à ce spectacle magnifique.

Pour conclure, j'ai beaucoup apprécié l'expérience. Il a juste fallu s'habituer à la déclamation particulière du choeur, et gérer la lecture des sous-titres tout en suivant l'intrigue. A renouveler dès que possible.

*D'après l'oeuvre originale Sonezaki shinju tsuketari Kannon meguri de Chikamatsu Monzaemon (extraite de Shin- Nihon koten bungaku taikei, Iwanami Shoten Publishers)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Axelle Moanda 63 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte