Il semble que tout le monde le savait, à l’exception de la
première ministre et du ministre des Finances. Le déficit zéro ne sera pas
atteint en 2013-2014.
Mais même ceux qui s’attendaient au pire ont été surpris. En
effet, non seulement nous n’atteindrons pas le déficit zéro, mais il sera près
de 50 % plus élevé qu’en 2012-2013. De plus, le ministre a annoncé que le
déficit serait remboursé sur une période de 12 ans. Pourtant, la loi sur le
déficit zéro stipule qu’un déficit doit être remboursé sur une période de 5
ans.
C’est peut-être une bonne chose. Le ministre a posé un acte
illégal et sera condamné à la prison. Je sais, vous allez me dire que ça n’arrivera
pas, mais vous êtes tous des cyniques inguérissables. Moi, je crois que tout le
monde est égal devant la loi (sarcasme voulu).
Comment peut-on prétendre qu’il n’était pas possible de
rencontrer le déficit zéro quand le gouvernement :
·
a annoncé 10 milliards de subventions entre
septembre et novembre 2013;
·
préfère ouvrir des CPE plutôt que de
subventionner des garderies privées existantes;
·
gèle les droits de scolarité à un niveau qui
défie toute logique;
·
augmente le nombre de fonctionnaires a un rythme
alarmant;
·
gèle les tarifs d’Hydro-Québec à un niveau qui
favorise le gaspillage;
·
s’engage à acheter de l’électricité éolienne qui
coûte trois fois plus qu’elle ne rapporte;
·
finance les fonds de retraite déficitaire des
fonctionnaires, sans exiger une contribution raisonnable de leur part;
·
etc., etc., etc.
Il est évident que le déficit zéro était facilement
atteignable, mais j’oublie le plus important : on est à la veille d’une
élection. Au Québec il n’est pas politiquement dommageable de renier une
promesse électorale si cela permet de distribuer des bonbons à tout un chacun.
J’ai perdu espoir. Nos politiciens, tous partis confondus,
sont incapables d’imposer la moindre discipline financière. Malheureusement, je
dois, bien malgré moi, me résigner à attendre que les marchés financiers sonnent
la fin de la récréation.