A la maison, quand j’étais plus jeune mes parents échangeaient souvent dans des conversations passionnantes à propos de grandes figures héroïques de l’histoire.
Aujourd’hui encore, Martin Luther King, Rosa Parks, Barack Obama (moui souvent des personnes afro-américaines) et Nelson Mandela occupent une place importante dans ce panthéon des héros de la famille.
Longtemps, j’avais juste l’image de cet homme aux tempes grisonnantes qui sort dignement de prison un 11 février 1990. Tenant par la main, sa femme, il avance fermement et salue la foule avec fougue. Laissant derrière lui ce cachot, dernier lieu funeste de ses 27 longues années d’emprisonnement.
Plus tard, j’ai lu des écrits sur lui, sur ce combat qu’était l’apartheid. J’ai souvent cherché dans des citations, des textes sur son incarcération, ce qui avait bien pu faire tenir cet homme. Sa compréhension des Afrikaners parce que dit-il "il faudra que tous les peuples de notre pays, Afrikaners compris, se comprennent pour vivre ensemble" ? Son appétit pour les disciplines comme le droit, l’histoire et la culture de son pays et d’autres nations. Sa volonté inébranlable de changer la société d’Afrique du Sud ?
J’aime pensé que sa force et sa foi n’ont cessé de grandir face aux épreuves.
Il est resté debout et c’est ce putain d’apartheid qui a courbé l’échine devant lui après des années de lutte. Après ça, certains observateurs ont redouté que Mandela ne soit pas à la hauteur de son mythe. Mais ses années de présidence suivies de son engagement constant pour les droits de l’homme, les droits de l’enfant et la lutte contre le sida achèveront de faire de lui une vraie légende. Et surtout un humaniste.
Un sacré humaniste.
Après le mois de juin 2013 et son coma, je me sentais soulagée qu’il n’ait pas été emporté par sa santé fragile. Je savais bien sûr que son état de santé n’était pas au beau fixe. Malgré tout, quand j’ai vu la nouvelle de sa mort, je me suis vraiment sentie bouleversée.
Je regardais les bulletins spéciaux des chaînes d’information, les réseaux sociaux et je me suis sentie réconfortée de voir que nous étions tous touchés par ce décès.
Et puis il y a eu cette image filmée devant son domicile. Beaucoup de monde. Des jeunes, des vieux, des bébés, des enfants, des militaires. Et puis ça m’a frappé, ces jeunes mélangés sans aucune distinction. Je me suis dit qu’il y a plusieurs années de cela, un moment pareil aurait été inimaginable sans la volonté farouche de ce géant.
Et en ces temps de trouble et de la volonté de certains de nous emmener dans la haine de l’autre, je me suis dit que c’était vraiment bien de se souvenir et de continuer ce combat.
Triste que ce grand homme ait disparu, je lui dis pourtant à bientôt. Ses idées, son combat pour les droits de l’homme, sa volonté sans limite de bouger les choses ne disparaîtront pas. Dans tout cela et dans bien plus encore, nous te retrouverons Madiba.
Toi et ton message me suivront encore longtemps.
Merci Mandela.