Bonjour-bonjour,
Après avoir fait un article complet sur les séries françaises dignes de ce nom (lire ici), je pensais que j’allais m’arrêter là. Sauf que non. Depuis que je vis (temporairement) à Clamecy-city sans télé, je sur-consomme des séries. Pour vos donner une idée, en un mois j’ai revue les trois saisons et demi de PLL, les deux saisons de Homeland qui sont sorties en français et là je viens de finir les six saisons de Fais pas ci fais pas ça (c’est plus facile, y’a que huit épisodes à chaque fois).
Fais pas ci fais pas ça, c’est pourtant typiquement le genre de série française sur laquelle j’avais des préjugés. Des acteurs dont j’avais déjà vu la trombine à la télé et dont je n’étais pas sûre de la qualité. Sauf Bruno Salomone qui m’a toujours bien fait marrer dans les sketchs Brice de Nice et dans son rôle dans Kaamelott. Et Kaamelott c’est déjà LE gage de qualité.
En plus, le côté "pitch construit sur des clichés bobo contre tradi", voilà quoi. Parce que j’ai un gros problème avec la création française qui veut se rire des clichés mais qui en fait tombe grossièrement dans le cliché du cliché. Ca finit en franchouillard et franchement, quand je le sens comme ça, je ne prends pas la peine de regarder.
C’est là qu’intervient mon chéri. Qui a le même type d’a priori que moi sur le sujet. Mais je crois qu’à force d’entendre ses parents se marrer comme des bossus devant Fais pas ci fais pas ça, il s’est montré curieux et il s’est lancé dedans. De mon côté, j’étais toujours réticente, il regardait dans son coin et moi : scrougnougnou. Sauf qu’il se marre. Sauf que j’entends des dialogues qui me font sourire. Sauf qu’il devient accro. Alors imaginez moi la mort dans l’âme disant "Vas-y file les moi tes épisodes!"
A TAAAAAAAAABLE !
Le topo de départ : deux familles françaises ont été choisi pour être suivies par des caméras pendant une année scolaire pour montrer leur style d’éducation. Les Lepic, famille tradi, Renaud, le papa est numéro 2 d’une entreprise, Fabienne, la maman est femme au foyer, ils ont quatre enfants, Christophe, l’aîné j’en-foutre, Soline, la cadette sérieuse, Charlotte, la benjamine un peu space et Lucas le petit dernier. Les Bouley, famille recomposée bobo et permissive, avec Denis, le beau-père, un peu flemmard et en reconversion professionnel, Valérie, la maman qui bosse dans la com’ et stressée de la vie, Tiphaine, la fille de Valérie, effrontée et rebelle, Eliott, le cadet intello, la caution de droite de la famille ^^
Vous avez voulu du cliché : tadaaaaaa ! Vous l’avez ! Sauf qu’en fait, c’est génial. La réalisation est superbe et comme l’humour est juste à la pointe, t’es obligé d’accrocher. Fais pas ci fais pas ça t’accroche comme ça en fait. Tu trouves marrante la mise en abîme de la caméra. Parce qu’ils s’adressent à elle pour commenter les éléments du scénario. C’est le premier point. Et ensuite c’est juste drôle. Parce que forcément, on s’attend à s’énerver contre les deux modèles d’éducation. Parce que le tradi au bout d’un moment… Ca va quoi. Parce que le permissif, c’est un peu grave aussi. Tout part en cacahouète et tout se résout au final parce qu’au final c’est des bons gars. Des deux côtés.
Les deux premières saisons sont sur le pitch de départ, les saisons qui suivent développent et font évoluer les personnages. C’est ce que j’aime dans les séries en général et dans celle-ci en particulier. Des liens se lient entre les deux familles, les enfants grandissent. Mais les adultes aussi. Je ne veux pas trop vous spoiler mais voilà : Fabienne va-t-elle pouvoir assumer encore son statut de femme au foyer alors qu’elle regorge de tant d’idées ? Renaud va-t-il devenir numéro ? Denis va-t-il se sortir les doigts du cul pour faire quelque chose de sa vie ?
Ces problèmes, on les rencontre au quotidien. Les petites frustrations, les petites envies de ne rien faire. Mais bien qu’elle aborde, certes de façon cliché mais tout de même réaliste, la difficulté d’être parents avec toute la diversité des enfants possible, la série est aussi une réussite sur la façon d’illustrer la vie quotidienne. Vraiment. Ce n’est pas un traitement profond, non. Le harcèlement à l’école que peut subir Eliott par exemple est seulement évoqué. Mais c’est une série très humaine. On vit avec ces gens, on a envie de les voir s’épanouir et réussir. La saison 5 m’a même fait rêver. La 6 m’a émue. Si on accroche la série grâce à son humour au début, on s’attache au fur et à mesure énormément aux personnages qui sont parfaitement imparfaits. Bref, ils sont humains. Plutôt haute-classe-moyenne quand même. Mais l’on s’identifie malgré tout car leurs failles font leurs forces, comme nous tous.
Je dirais que c’est une série, une bonne série même, sans prétention et surtout intelligemment menée par les scénaristes et emmenée par de bons acteurs. J’ai hâte de voir la prochaine saison.
Connaissiez-vous cette série ? Qu’en pensez-vous ?
Sioux <3