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Tous aux abris(bus) ! Quand les marchés d'affichage publicitaire se répartissent miraculeusement entre Decaux et Clear Channel ...

Publié le 05 décembre 2013 par Delanopolis
Concurrence miraculeuse à Paris où Decaux va bénéficier de la publicité sur les abribus et Clear Channel de celle sur les panneaux fixés aux immeubles et chantiers au terme d'appels d'offres étrangement concomitants. Le sujet est passablement entortillé, aussi nous resterons le plus simple possible. Tous aux abris(bus) ! Quand les marchés d'affichage publicitaire se répartissent miraculeusement entre Decaux et Clear Channel ... Trois marchés principaux étaient à répartir : la publicité sur les abribus, celle sur les palissades de chantiers des propriétés privées et celle sur les palissades des chantiers et propriétés communales.

Celui sur les abribus arrivait à échéance le 31 décembre 2013. Il fallait donc le renouveler, ce que la mairie a naturellement engagé.

Ceux sur les chantiers, en revanche, arrivaient à échéance dans un an, le 31 décembre 2014. Curieusement, les Delanoistes les ont remis en concurrence en même temps que le premier. On se demande bien pourquoi.

Ô miracle, Decaux d'un côté et Clear Channel de l'autre ont remporté chacun leur appel d'offres. Decaux, via sa filiale à 100 % la Sopact, conserve les abribus. Clear Channel remporte les palissades en tout genre, sachant qu'auparavant Decaux avait celles des chantiers privés, ce qui n'était il est vrai pas un contrat énorme.

Ce qui est très étonnant, dans cette histoire, c'est que Clear Channel s'est soudainement désengagé de la compétition pour les abribus le 12 juillet dernier, laissant Decaux seul face à la mairie.

Peu de temps après, pour les murs et pallissades, Decaux remettait des offres nettement inférieures à celles de Clear Channel pour les conditions financières, ne se donnant pratiquement aucune chance d'emporter le morceau car ce critère était ultra-déterminant dans le règlement de l'appel d'offres (80% de la décision en pondération).

Le hasard fait bien les choses : il garantit désormais quiétude publicitaire à Decaux et Clear Channel pendant une quintaine d'années dans leurs contrats douillets. La concomitance des procédures n'a pu que le favoriser.

Bah, après tout, si la ville y trouve son compte et si les redevances sont augmentées, pourquoi s'en plaindre ? C'est d'ailleurs ce dont se vantent les Delanoistes : les recettes de la ville devraient croître.

Sauf que cette hausse, quand on l'analyse de près, est des plus modérées dès lors qu'on partait d'un niveau très bas.

Ainsi, pour les abribus, la redevance garantie à la ville sera fixée annuellement à 8,3 millions d'euros, sachant qu'il y aura 2000 abribus contre 1920 actuellement. Chaque installation, où la publicité sera plus visible qu'aujourd'hui, ne rapportera donc à la ville que 4 150 euros par an. La procédure suivie avait étrangement fixé le chiffre minimum attendu par la ville. Face à un compétiteur unique, il ne faut pas s'étonner qu'il n'ait proposé que ce minimum !

Quant à la redevance variable, fondée sur le chiffre d'affaires, elle ne sera versée qu'au-delà d'un seuil de 25 millions d'euros annuels, une somme importante. Notons que la différence entre la redevance fixe à 8, 3 millions et la redevance variable à 25 millions permet à Decaux de garder l'intégralité des recettes sur un montant global de plus de 16 millions d'euros annuellement.

Dernière générosité municipale : après les 15 années d'exploitation, si la ville veut récupérer les abribus, elle devra verser plus de 17 millions d'euros à Decaux, soit environ deux années de redevance fixe.

Décidément, depuis 2001, que ce soit Decaux, LVMH, Unibail, Bolloré ou autres Gecina, les groupes privés n'ont pas eu à se plaindre de Delanoë et Hidalgo. Quand on pense que cette dernière prétend négocier âprement les marchés municipaux, on mesure que, finalement, Anne la Retraitée-Dauphine a peut-être le sens de l'humour ...

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