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Chalutage, l'échec européen vu du France.

Publié le 12 décembre 2013 par Juan
Chalutage, l'échec européen vu du France. Mardi 10 décembre 2013, le Parlement européen a finalement voté en faveur du maintien du chalutage en eaux profondes. Depuis plusieurs semaines, un lobbying actif s'était pourtant développé contre cette pêche ravageuse, en vain.
On ne pourra pas dire qu'une technocratie non élue imposait une fois de plus ses vues aux citoyens européens. Ce sont bien les députés européens qui ont voté. Restent aux ministres des Etats-membres de trancher.
L'enjeu était la protection des fonds marins, dont quelques-uns sont durablement détruits par les chaluts à plus de 200 mètres de profondeur. En Bretagne, le port de Lorient aurait été impacté par une interdiction pure et simple. Cette pêche au chalut à plus de 200 mètres de profondeur ne représente pourtant que peu de volume à l'échelle mondiale (1,5%).
La pression des associations de défense de l'environnement, dont BLOOM, très active contre ce chalutage en eaux profondes, a eu quelques effets sur quelques entreprises de grande distribution: si Intermarché maintient sa flotte et ses pratiques, Carrefour et Casino ont annoncé qu'ils allaient cesser de recourir à la pêche en eaux profondes.
1. Le vote de cet amendement numéro 62, article 9, a été serré: sur 687 votants, 326 ont voté contre ce chalutage, 342 ont voté pour son maintien, et 19 se sont abstenus. En d'autres termes, l'amendement n'a été adopté qu'à 16 voix de majorité.
2. Parmi les élus français, le vote fut également serré, et politiquement terrifiant: 37 élus ont voté pour le maintien, et 31 contre.  Six n'ont pas pris part au vote.
3. Seuls les élus MODEM et écologistes ont voté massivement contre. Ils ont été rejoints par cinq député(e)s UMP (dont Rachida Dati), et quatre élus du Front de Gauche:
4. Contrairement aux consignes du groupe socialiste européen (suivi par 129 membres contre 50), dix députés socialistes français ont préféré voté pour le maintien du chalutage en eaux profondes; comme l'immense majorité des élus UMP, et les trois frontistes Bruno Gollnisch, Jean-Marie et Marine Le Pen.
5. Cinq élus de gauche n'ont pas pris part au vote: Jean-Luc Mélenchon (Gauche Unie), Harlem Désir (PS), Pervenche Berès (PS), Henri Weber (PS), et Karima Delli (Ecologiste).
"Je suis indignée et dépitée de voir que les députés ont un agenda politique précis, alignés à des intérêts électoraux précis aussi, et qu’ils ne font absolument pas cas des montagnes d’évidences scientifiques et économiques qui mettent en cause leurs positions. Ce qui me désole le plus, c’est de voir que la délégation socialiste française est responsable de cet échec." Claire Nouvian, association Bloom.

On se consolera par l'adoption, à une très forte majorité, de la résolution générale "sur le principe d'une limitation de la pêche profonde".
Triste consolation.
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