Je ne sais pas si je le seul à me poser la question que j'ai choisie comme titre de mon billet. Il se dit que François Bayrou n'a plus que la ville de Pau comme unique centre d'intérêt ou presque.
J'ai comme l'impression qu'il a très fortement envie de diriger la ville de son pays natal et que ce désir est tellement fort que tout le reste passe au second plan.
Je souhaite la victoire de Bayrou à Pau, bien sûr, mais cette obsession m'inquiète.
Il n'aura échappé à personne que Sarkozy, en maître tacticien qu'il est, a su garder le silence le temps nécessaire pour se refaire une santé et se pose en champion incontournable de la droite pour la prochaine présidentielle. Tous les autres sont KO debout sur le ring sans même avoir eu le temps d'amorcer ne serait-ce qu'un upercut.
La gauche sera en pièces en 2017 : elle ne pourra présenter aucun candidat crédible et partira sans doute divisée sur les décombres de l'échec socialiste.
Il ne faudrait pas que la seule alternative à Sarkozy devienne alors Marine Le pen.
Parce qu'au centre, disons-le sans fard et très vulgairement, il est vrai, seul Bayrou a les c... pour y aller et faire autre chose que de la figuration.
Paradoxalement, Sarkozy a tout intérêt à ce que Bayrou gagne à Pau : certes, cela relégitimera le Béarnais, mais dans le même temps, cela l'occupera pour longtemps.
Considérons le seul autre rival modéré possible de Sarkozy, Juppé, et on voit bien que sa principale préoccupation, lui aussi, c'est Bordeaux, désormais. Même pas sûr qu'il se présentera aux législatives.
Je n'ose pas me figurer 2017 si je devais n'avoir comme choix que Hollande, Mélenchon, Sarkozy ou Le pen. Bayrou a fait vivre le centre depuis 1998 et lui a donné, envers et contre tout, des titres de noblesse qui ne seront pas prêts d'être égalés, et ce, en dépit des déconvenues successives qui ont frappé le MoDem. Personne ne peut le remplacer. Borloo a beau être sympathique et avoir des idées, c'est un affidé de Nicolas Sarkozy. Ce sont des amis. Je ne suis même pas sûr qu'il ne refasse pas en 2017 les mêmes choix qu'en 2007 et 2012. Et pourtant, en 2007, il aurait pu faire pencher définitivement la balance, donnant au centre une victoire historique contre la gauche et la droite.
Quelle belle épopée, quand j'y repense.
Mais 2017 ?