- L’Anglais est une obligation. Il ne se parle pas, il se massacre. Etudier Shakespeare est une bêtise. L’Anglais s’apprend dans les affaires. Pour le reste, aucun intérêt. Le seul endroit du monde anglo-saxon où il y ait un peu de culture est l’Angleterre, et l’Angleterre disparaît.
- Quant à la Chine, comme une partie de l’Asie, elle semble devoir se refermer sur elle-même, une fois qu’elle aura rattrapé son retard sur l’Occident. Je n’y vois ni l’émergence d’une culture admirable, ni un endroit très favorable à une carrière.
Je ne crois pas au pays du nord de l’Europe. Petits et mesquins. Effroyables bonnets de nuits. L’Allemagne est un cas à part. Elle est vieillissante, mais a un gros savoir faire. Elle a besoin de jeunes qui aiment une culture qui a beaucoup de mérites. La Russie ? La pauvre ! Après le communisme, un dégel ultralibéral. Nettoyage au lance-flamme. Un siècle de terre brûlée. Mais le russe semble parlé par de nombreuses communautés, dynamiques et entreprenantes. Mais elles parlent aussi d’autres langues… Je parierais sur un renouveau du sud de l’Europe, en particulier de l’Italie, et de l’Amérique du sud. C’est désorganisé mais sympathique, et ça ne se prend pas trop au sérieux. J’ai du mal à voir quoi que ce soit de séduisant en Asie. J’ai aussi du mal à voir le potentiel du Moyen orient. Où distinguer quelque-chose qui ressemble à un foyer culturel ? Faut-il croire en l’Afrique ? Peut-être. Il semble que, pour une fois, le continent pourrait connaître un développement qui ne soit pas une exploitation. Mais, pour y participer, il ne faudra pas maîtriser telle ou telle langue, l’Anglais et le Français étant suffisants, mais plutôt y vivre. A y bien regarder, j'ai envie de parier sur ceux qui, aujourd'hui, sont les vaincus de l'histoire, mais n'ont pas renoncé à leur honneur. Ce qui ne tue pas renforce.
Et les USA ? Je crois qu'ils demeureront toujours les USA. Un lieu hospitalier pour ceux qui disposent de deux formes de richesse. Soit un savoir unique, un talent, soit une capacité hors du commun à faire le "sale boulot". Ils leur offriront une capacité à s'épanouir.
Et la France ? Depuis quelques décennies, elle a le chic de l’abjection médiocre. Elle prend à l’Allemagne ou aux Anglo-saxons ce qu’ils ont de plus moche. Elle pense ainsi faire croire qu’elle est allemande ou anglo-saxonne. Exploitée, elle se donne une image d'exploiteur. Leçon de 45 ? Par quoi passerait son salut ? Peut-être par une flambée théorique, qui l’élève au dessus des bassesses dans lesquelles elle se noie. L’émergence d’une nouvelle utopie, dont nous serions les missionnaires ?