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“Chez mes parents” ou la dualité de l'étudiante et du nid familial

Publié le 15 décembre 2013 par Patchulea @Patchulea
« T’es pas chez toi ici ! » m’a balancé ma mère, exaspérée qu’une fois de plus, je laisse trainer mon ordi sur la table basse du salon (mais ça aurait très bien pu être à cause du bol laissé dans l’évier ou de mes vernis dans la cuisine). J’ai tendance à m’éparpiller, oui, mais là n’est pas le sujet de cet article. Ma mère s’est rapidement reprise : « …Enfin tu n'es pas dans ton studio, respecte les espaces communs – » (s’en suivi une tirade sur le respect des règles familiales que je ne vous infligerai pas ici).  Cette petite réflexion m’a fait prendre conscience que j’avais vraiment passé un cap : cela fait plus de deux ans que je ne vis plus chez mes parents « à temps plein » et finalement, même si j’y ai toujours ma chambre, ma place à table, et que ça restera toujours ma maison… bah je ne vis plus chez mes parents.
“Chez mes parents” ou la dualité de l'étudiante et du nid familialNE GRANDIS PAS, C'EST UN PIÈGE ! (image trouvée sur Pinterest)
Alors lorsqu’il fut question que je reste trois mois (ENTIERS) cet été à la maison, pour des raisons pratiques (job d’été et stage) j’ai d’abord grimacé. Moi qui ait pris l’habitude de vivre selon ma propre horloge et mes propres envies, est-ce que j’allais réussir à supporter à nouveau la vie en communauté (pire, la vie en famille) ? Et ce, malgré mes 18 ans de pratique ? Ce fut loin d’être évident : j’ai appris à vivre sans eux, et eux ont aussi appris à vivre sans moi. Et à partir de là, les (nouvelles) habitudes, les (nouvelles?) convictions sont parfois entrées en conflit.

« Maman, t’es à ma place. » 
« Oui eh bah je me met tout le temps là quand t’es pas là, j’ai pas le dos au paysage comme ça. » 
« Ouais mais je m'assois toujours là. » 
« D'accord, d'accord! »
Et ne parlons pas des routines familiales, si bien supportées durant toute ma vie à la maison, qui deviennent presque intolérables.
« Papa, tu peux mettre la télé moins fort steuplait on s’entend pas. »
« Mais j’entends rien, vous parlez trop fort ! »
« Oui… PARCE QU'ON S'ENTEND PAS! »
etc. etc. etc.
Ne plus vivre à la maison, c’est aussi prendre énormément de recul sur la manière de fonctionner de sa famille, les choses qu’on est content de retrouver quand on y revient, et… le reste. Les repas, par exemple. Pas (que) parce que je mange de la "vraie" nourriture qui nécessite plus de 10 minutes de préparation, mais parce partager un repas avec sa famille, c'est autre chose que de le partager avec un mur ou un écran. A la maison, ils finissent majoritairement en grosse marrade, parfois en dispute, souvent sur une note nostalgique (« …et tu te souviens quand t’as mis ta petite sœur dans un mini caddie et que tu as couru dans l’hypermarché et qu'il s’est renversé dans le rayon surgelé ?! »). Ca ne m’empêche pas de revêtir ma panoplie de féministe en carton dès que mon père va s’installer dans le canapé avec un café pendant que ma mère fini de débarrasser la table ; de traiter mon père de macho arriéré (…avec des termes mieux choisis…quoique) et ma mère de bonne femme des années 1950. Et puis il y a ma petite sœur, qui a pu découvrir la vie d'enfant unique (avec ses avantages et ses inconvénient, je présume), contente me voir rentrer le vendredi soir et encore plus de me revoir partir le dimanche!
Tout ça pour dire que cet "entre deux" est assez étrange, et le fait que mon studio d'étudiante ne soit qu'à 50 min en voitures du cocon familial n'aide probablement pas à mettre une distance nette… Je suis encore loin d'être indépendante et d'avoir mon vrai chez-moi (qui ne soit pas financé par papa-maman), et pourtant, je ne vis plus avec mes parents. Plus une ado, pas encore une adulte.
J'essaie cependant de tirer profit des deux situations et ça fonctionne plutôt pas mal, en fait.

DANS MON STUDIO
• Je vais où je veux, quand je veux… vive le tram!• Je décore mon studio comme je l'aime (sponsorisé par Ikéa)• Personne me réveille, chouette• Je peux manger devant mes séries préférées• Je sais quoi faire de mon week-end : ciné, shopping, soirée copines!• Je suis à 5 min à pieds de … tout.• Aucun compte à rendre à personne!
A LA MAISON
• Prendre la voiture et chanter à tue tête (même si c'est Maitre Gimms ou Selena Gomez), c'est ça la vie!• Manger de bonnes choses cuisinée avec amour (et patience).• Il a TOUJOURS des trucs à grignotter.• L'odeur de la lessive de ma maman.• La vue. L'air. La cheminée!• Le silence la nuit.• Mes chats. Oh, et ma petite soeur. ;)


J'ai l'impression que nous sommes nombreux dans cette situation d'entre-deux, à en croire les nombreuses conversions que j'ai eu avec mes copines… "Tu fais quoi ce week-end?" "Je suis chez moi." "Chez toi? Ou chez toi-toi?" "Chez moi-moi!"
Bon dimanche à tous, et bon courage aux étudiants en période de partiels,
le retour chez papa-maman pour les fêtes est proche, profitez-en ! ;)
“Chez mes parents” ou la dualité de l'étudiante et du nid familial“Chez mes parents” ou la dualité de l'étudiante et du nid familialMOTHERS KNOW BETTER (image trouvée sur Pinterest)

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